L’effet des souvenirs: Andreescu de retour «là où tout a commencé»


Jessica Lapinski
TORONTO | Il y a de ces lieux qui restent gravés dans la mémoire, malgré les années qui passent. Bianca Andreescu l’a constaté en retournant sur le site de l’Omnium Banque Nationale de Toronto. «Là où tout a commencé», dit-elle.
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«[Dimanche], c’était la première journée que je revenais, a raconté la Canadienne en conférence de presse. C’était incroyable. J’ai été envahie par les émotions et c’étaient uniquement de bonnes émotions.»
«À l’entraînement, je me sentais beaucoup mieux ici qu’à mes pratiques habituelles, a-t-elle ajouté. Je crois que c’est le terrain, l’environnement.»
Il y a trois ans, l’Ontarienne réalisait l’exploit de remporter le plus gros tournoi au pays. Ce n’était pas son premier titre d’importance : quelques mois auparavant, la jeune athlète avait soulevé le trophée à Indian Wells.
Nombreuses blessures
Mais à Toronto, Andreescu a pris son erre d’aller, celui qui allait la mener jusqu’à ce triomphe devant l’Américaine Serena Williams aux Internationaux des États-Unis. Le premier titre majeur d’un joueur du Canada en simple, tous sexes confondus.
Mais cette séquence qui allait la conduire au quatrième rang mondial a par la suite pris des allures de descente aux enfers.
C’est connu, l’histoire a été racontée maintes et maintes fois : blessée à répétition, la Canadienne a été contrainte de rater toute la saison 2020. Puis, quelques mois à la fin de la dernière année et aux débuts de la présente.
Apprendre à s’aimer
Durant cette dernière pause forcée, Andreescu a songé à ranger sa raquette pour de bon. Mais, aidée de son entourage – duquel elle peine à parler sans avoir la larme à l’œil –, elle s’est accrochée.
Depuis son retour en mars, et malgré de bons résultats (une finale à Bad Homburg, un quart à Rome), celle qui occupe maintenant le 54e rang mondial dit avoir changé de mentalité.
«Je ne veux plus prendre le tennis aussi sérieusement que par le passé, précise-t-elle. Au final, ce n’est qu’un jeu. Je ne veux pas m’identifier seulement par mes résultats.»
«J’apprends à m’aimer même quand je perds, ce qui n’était pas le cas par le passé. Traverser une période difficile m’a aidée au final», a-t-elle poursuivi.
Émotive et assumée
Entraînée depuis près d’un an par le réputé Sven Groeneveld, l’ancienne protégée du Québécois Sylvain Bruneau explique d’ailleurs ne plus vouloir être submergée par la déception après une défaite, comme ce fut le cas par le passé.
Mais Andreescu reconnaît être «très proche de ses émotions». Celles qui lui font brandir le poing après un coup gagnant, entamer un monologue après une faute directe ou encore pleurer à l’idée d’affronter son idole.
«Ça, que les gens aiment ou pas, ça va rester, insiste-t-elle. Après tout, c’est ce qui m’a menée où je suis aujourd’hui.»
Blessée au dos la semaine dernière à San José, Andreescu dit se sentir bien et être prête pour mardi, alors qu’elle affrontera Daria Kasatkina, 11e favorite.
