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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Réseau privé: l’école à trois vitesses contribue au décrochage scolaire

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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2022-09-21T04:00:00Z
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L’école à trois vitesses n’est pas seulement inégalitaire, elle contribue aussi au décrochage scolaire.

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C’est du moins ce qu’affirme Mélanie Marsolais, directrice du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage. 

L’école privée est souvent réservée aux élèves les plus forts et issus de milieux favorisés, tout comme les concentrations et programmes particuliers du réseau public. Résultat : les élèves les plus faibles se retrouvent concentrés dans les classes ordinaires, qui deviennent pour plusieurs le « symbole de l’échec » dès la fin du primaire. 

« Ça amène une stigmatisation très forte, dès l’âge de 10-11 ans. Quand tu dois faire ton choix d’école, si tu vas dans une classe ordinaire, c’est parce que tu n’as pas réussi à te placer ailleurs. C’est très démotivant pour un jeune, qui voit déjà des portes se fermer à cet âge-là. C’est complètement inacceptable », affirme-t-elle.

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Programmes accessibles à tous

Une concentration d’élèves plus faibles dans un même groupe a pour effet de « tirer ces jeunes vers le bas », plutôt que de leur offrir une « diversité enrichissante » dans un groupe où des élèves de tous les profils se côtoient, ajoute Mme Marsolais.

La pédopsychiatre Nicole Nadeau est du même avis. Des années de pratique auprès des adolescents l’ont convaincue des « dégâts causés par ce système à trois vitesses qui mène trop de jeunes garçons à l’abandon scolaire avant d’avoir complété leurs études secondaires ».

Mélanie Marsolais estime par ailleurs que les programmes particuliers dans les écoles publiques devraient être accessibles à tous. « Le réseau public doit offrir des programmes inspirants, pas seulement aux jeunes qui ont de bonnes notes, mais aussi aux jeunes qui sont en difficulté sur le plan académique. Ça les motiverait eux aussi à aller à l’école », affirme-t-elle.

Rater la cible

Cette dernière considère d’ailleurs que les solutions de la Coalition Avenir Québec et du Parti libéral, qui visent à rendre les programmes particuliers plus accessibles financièrement, « passent complètement à côté de la cible ».

« Le jeune qui aime le sport, mais qui n’a pas accès à un programme sportif parce qu’il n’est pas bon en mathématiques, c’est vraiment très décourageant pour lui. Et ça n’a rien à voir avec l’argent », laisse-t-elle tomber.

Depuis la rentrée, Québec rembourse aux parents les coûts d’inscriptions dans les programmes particuliers jusqu’à concurrence de 200 $, alors que le Parti libéral propose la gratuité jusqu’à concurrence de 5000 $.

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