Nuit d'horreur: le Vieux-Québec sous le choc
«Ç’aurait pu être moi», se disent plusieurs personnes qui habitent dans le secteur du Château Frontenac

Marc-André Gagnon et Daphnée Dion-Viens
Encore sous le choc au lendemain de la nuit d’horreur qui s’est jouée dans les rues, autrement tranquilles, de leur quartier, les résidents du Vieux-Québec ont eu toute une frousse jusqu’à ce que l’auteur du drame soit appréhendé.
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«Ç’aurait pu être moi». C’est l’un des commentaires qui ont été entendus le plus souvent de la part de personnes qui habitent dans le secteur du Château Frontenac, où le drame a débuté.
L’assaillant ayant vraisemblablement choisi ses victimes au hasard, de nombreuses personnes réalisaient qu’elles auraient pu, elles aussi, se retrouver à la mauvaise place au mauvais moment.

«C’était vraiment stressant. On m’a envoyé des textos hier [samedi] soir et je suis resté éveillé jusqu’à 3 h du matin à regarder ce qui se passait et à espérer que la personne soit arrêtée», a raconté le gérant de la brasserie française Chez Jules, Jean-François Gilbert.
«Le restaurant a fermé vers 22 h hier [samedi] soir. Mes collègues sont tous partis aux alentours de quand ça s’est passé. J’ai appelé tous mes collègues un après l’autre, hier [samedi] soir, pour être sûr que tout était correct, et après j’ai pu aller me coucher l’esprit un peu plus tranquille.»
- Vincent Dessureault a parcouru les rues du Vieux-Québec dimanche: écoutez son récit au micro de Pierre Nantel sur QUB radio:
«C’est fou que ça arrive ici»

«C’est épouvantable. On est pourtant reconnu pour être une ville tranquille, c’est fou que ça arrive ici. Quand ça arrive ailleurs, ça nous touche, mais quand ça arrive chez nous, ça nous fait encore plus quelque chose», lance Mario, un homme qui habite le Vieux-Québec «depuis toujours».
Lucie Caron, une résidente du Vieux-Port, n’a pu retenir ses larmes samedi matin lorsqu’elle a réalisé ce qui s’était passé.
Samedi soir, elle est rentrée à pied chez elle après être allée visiter un ami lorsqu’elle a aperçu des traces de sang dans l’escalier vers lequel elle se dirigeait, avant qu’un policier lui demande de faire demi-tour. «C’est vraiment choquant ce qui s’est passé», dit-elle, visiblement ébranlée.
Barrer les portes
Sur la rue des Remparts, où le meurtrier a fait une victime, plusieurs résidents étaient aussi sous le choc.

La veille, Stéphanie, une étudiante de l’École d’architecture de l’Université Laval, s’était empressée d’appeler ses camarades de classe qui habitent aussi dans le secteur pour leur dire de ne pas sortir de la maison lorsqu’elle a appris ce qui se passait.
«Habituellement, on ne barre pas nos portes quand on est à la maison, mais là, on s’est empressés d’aller les barrer. On n’a vraiment pas bien dormi», raconte son amie Janelle, qui se réjouit de ne pas être sortie marcher en fin de soirée, comme elle le fait souvent.

Peu de touristes
Mince soulagement dans toute cette horreur : le quartier a rarement été si peu fréquenté par les touristes, en raison de la COVID-19.
«Une chance qu’il n’y avait pas grand monde... Une chance qu’il y a une pandémie, parce que s’il y avait eu beaucoup de monde, il y aurait peut-être eu plus de blessés, plus de morts», a observé Emmanuel Normand, 70 ans, qui habite le Vieux-Québec.

«[Ça démontre] que ça peut arriver partout. Ça fait 22 ans que j’habite ici, a souligné M. Normand. C’est la première fois que je vois autant de policiers.»
Des réactions

«Ma conjointe était sur les lieux [du premier crime] avec ma petite fille une heure et demie avant que ça se passe, donc ça aurait pu être eux autres.»
— Nicolas Mousseau, un résident du Vieux-Québec

«Hier soir [samedi], j’ai failli sortir, mais j’ai finalement décidé de ne pas y aller. Une chance.»
— Stéphanie, une résidente du Vieux-Québec qui a l’habitude de promener ses chiens autour du Château Frontenac
— Avec la collaboration de Dominque Lelièvre
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