Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Le temps des fêtes a une signification importante pour le rockeur Éric Lapointe

Pour en savoir plus ou pour se procurer des billets pour son spectacle, «Lapointe – Party des fêtes 2025», rendez-vous à lecentrevideotron.ca.

Partager

Patrick Delisle-Crevier

2025-11-27T11:00:00Z
Partager

Le rockeur qualifie 2025 d’incroyable, puisqu’il a cumulé les spectacles à guichets fermés un peu partout. Mais cette année aura aussi été celle de la réhabilitation après une période sombre. «Je renais de mes cendres comme un phœnix», dit le chanteur qui, le 31 décembre au soir sur la scène du Centre Vidéotron, va tourner la page pour de bon sur les événements des dernières années. Entrevue avec Éric Lapointe sur son année, son spectacle du temps des fêtes et ses souvenirs de Noël.

• À lire aussi: Mario Pelchat a bien failli ne pas revenir comme coach à «La Voix»

• À lire aussi: Éric Lapointe nous parle de son documentaire

Éric, comment ça va?

Ça va super bien et je suis dans le jus comme je ne l’ai pas été depuis longtemps. Ç’a été une ostie d’année, une grosse année de projets, mais aussi une année de réhabilitation. D'abord, il y a eu les célébrations entourant le 30e anniversaire de mon premier album Obsession, avec un réenregistrement et une magnifique réédition de celui-ci. Ensuite, il y a eu la tournée pour mes 30 ans de carrière et ma tournée acoustique Entracte. Mais ce fut aussi une année de réhabilitation. J’ai commencé l’année en me racontant en ondes à Sophie Durocher, et je la termine en faisant un spectacle au Centre Vidéotron. À travers tout ça, il y a eu 75 spectacles, une tournée acoustique, une tournée rock, les 30 ans de l’album Obsession et un documentaire sur Crave. On a goalé.

Publicité

Après les événements des dernières années, c’est un peu un retour à une certaine normalité. Que représente pour toi l’année 2025?

Beaucoup de choses se sont effectivement réglées cette année et j’espère que c’est un retour à une certaine normalité. Sérieusement, j’ai travaillé fort pendant quelques années pour devenir un homme meilleur. Ç'a été des années où j’ai eu à nager à contre-courant et présentement, ça fait du bien d'avoir l'impression de recommencer à faire mon métier normalement. Je vais désormais pouvoir me concentrer sur ma musique et avoir du plaisir sur scène. Ce fut un super été où les gens ont été au rendez-vous, nous avons joué devant des foules monstres, pour ne pas dire records, à plusieurs endroits. Mon band et moi, on est heureux quand on est sur scène. L’année prochaine est pratiquement complète au niveau du booking, on est rendus à 2027.

Julien Faugere / TVA Publication
Julien Faugere / TVA Publication

Si tu pouvais mettre un seul mot pour décrire cette année, ce serait quoi?

Je dirais «phœnix». C’est vraiment comme ça que je me sens. J’ai vraiment l’impression de renaître de mes cendres et de prendre un nouvel envol. Il y a d’abord eu cette première année où j’ai eu à apprendre à vivre avec la sobriété tout en travaillant fort sur moi et la réhabilitation de mon image, à reconstruire les ponts avec les diffuseurs, les médias et le public. J’ai eu aussi à apprivoiser la scène dans un format acoustique. La célébration des 30 ans de mon premier album, Obsession, ça m’a aussi replongé dans mes souvenirs et dans l’effervescence de mes débuts. J’ai l’impression d’avoir vécu sept ou huit années en une seule, mais j’aime ça de même. Je suis également bien conscient que les événements qui ont fait en sorte que j’ai été annulé sont un ombre au tableau qui reste, et je n’oublie pas. Je suis heureux d’avoir fait face à ça et je retourne à ma passion pour la musique et la scène.

Publicité

Tu as fait dernièrement un documentaire dans lequel tu te confies comme jamais. Tout y passe: ton père, tes enfants, tes ex... Pourquoi avoir décidé de faire ça?

J’ai trouvé ça délicat d’aller dans ma vie privée à ce point-là devant les caméras, mais si on veut raconter une histoire, il faut la raconter pour vrai et jusqu’au bout. Et inévitablement, cela implique de parler de la vie privée des acteurs de ma vie. En ce qui a trait à mon père, c’était délicat. Il a donné une entrevue où il s’est ouvert franchement et avant d’aborder les questions délicates sur notre relation, je lui ai demandé la permission. Je parle entre autres de sa tentative de suicide; c’est certain que j’avais besoin de son accord pour aborder ce sujet. Il m’a dit qu’il savait que ça avait eu un impact sur ma vie et sur la sienne, que ça faisait partie de notre histoire et qu’il assumait pleinement. Aujourd’hui, j’ai une très bonne relation avec mon père, je l’aime profondément et je ne l’échangerais pas pour tout l’or du monde. On se ressemble à bien des égards et c’est pour ça qu’on a eu des frictions dans nos vies. Au final, ces épreuves-là nous ont rapprochés. Pour ce qui est de ce documentaire, je n’ai pas voulu non plus faire un documentaire complaisant avec les remises de prix, les succès, etc. J’ai voulu que le public découvre plus l’homme que je suis à 56 ans.

Fait surprenant, plusieurs de tes ex-conjointes font partie du documentaire. Est-ce que tu es maintenant en paix avec toutes tes ex?

Je suis un partisan du «Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours». Je suis donc aujourd’hui en bons termes avec mes ex. Les femmes qui ont partagé ma vie, je les ai toutes aimées profondément et sincèrement. Bon, je n’ai peut-être jamais eu le tour de bien m’exprimer et de savoir mettre ça en mot pour leur faire comprendre à quel point je tenais à elles, mais avec le recul, elles sont conscientes comme moi que nous avons vécu une histoire d’amour intense. Je vais les aimer toute ma vie.

Publicité

Julien Faugere / TVA Publication
Julien Faugere / TVA Publication

As-tu eu peur de ce qu’elles allaient dire? As-tu censuré certains extraits?

J’avais le droit de regard sur le document final et sérieusement, je n’ai pas exercé ce droit. Tout était OK et, sérieusement, je suis probablement le plus mal placé pour avoir un jugement sur ce documentaire, qui touche à des zones très sensibles de ma vie et qui ramène à la surface des périodes que j’aurais aimé oublier. Donc, pour moi, regarder ce documentaire, ça provoque un gros malaise. Je l’ai regardé deux fois et ça me fait faire des crises d’angoisse. Mais j’ai aimé redécouvrir des images avec Luc Plamondon, Céline Dion, Johnny Hallyday, les Rolling Stones, et revoir mes enfants plus jeunes. Tout ça m’a replongé dans une telle nostalgie... Mais je ne veux plus le revoir.

Pourquoi?

Parce que certains épisodes de ma vie me font encore trop mal. Me voir dans le coma, intubé, allongé sur un lit d’hôpital... ça me déchirait de l’intérieur. J’ai dû réapprendre à marcher. Je me souviens aussi des épisodes de delirium. C'est une expérience pénible et éprouvante. Ma vie et ma carrière ont été en dents de scie, mais tout cela appartient désormais au passé. Comme je n’ai suivi que des thérapies fermées — j’ai pu faire des thérapies de groupe avec les autres résidents par le passé, mais je n’ai jamais pu faire de partage avec eux tout simplement parce que c’était impossible avec mon statut de chanteur reconnu de le faire comme n’importe qui l’aurait fait, c’est à dire sous le couvert de l’anonymat—, il manquait donc une partie essentielle du processus de guérison et de cheminement. Ce que j’aurais dû partager avec les autres gens en thérapie, ce documentaire sur Crave, c’est un peu ça.

Publicité

Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

Cette année se termine avec le grand retour du Party des fêtes de Lapointe qui se tiendra au Centre Vidéotron de Québec, le 31 décembre prochain...

Ce sera mon troisième gros party au Centre Vidéotron de Québec et mon trentième party des fêtes en 32 ans. Pour moi, ce spectacle sera l’aboutissement de l’année 2025 entourant mes 30 ans de carrière. Je vais être en pleine forme, de bonne humeur et en pleine possession de mes moyens et avec mes musiciens, qui sont ma deuxième famille. En plus de mon frère, Hugo, Martin Deschamps, Breen Leboeuf, Francis Degrandpré, Mélissa Bédard et de belles surprises seront avec moi sur scène. C’est tellement un plaisir de défoncer l’année en étant sur scène le 31. Ce sera encore plus magique cette année, car je vais tourner la page sur une période sombre de ma vie. Je ne dirais pas que je suis un gars heureux, mais je reprends plaisir à la vie.

Pourquoi pas heureux, Éric?

Parce que je n’ai jamais cru au bonheur comme état permanent. Je crois aux petits frissons de bonheur passagers, comme quand je vois ma mère sourire, ou lorsque je vois mes enfants qui sont bien, ou encore quand je suis sur scène. Je pense que mon bonheur est entier uniquement quand je suis sur scène. À ce moment-là, je suis totalement heureux. Je suis à ma place. Sinon, je ne crois pas au bonheur à temps plein. J’aime mieux l’intensité des hauts et des bas. J’aime la mélancolie, et le bonheur à temps plein tue la mélancolie. Et ça, ça ne fait pas de bonnes chansons. Même chose avec la sobriété, qui fait en sorte que ta vie est moins poétique parce qu’il y a moins de hauts et de bas, tu es toujours dans un certain milieu. Mais je commence tranquillement à avoir des fous rires et des highs à jeun. 

Publicité

Ta famille sera-t-elle en coulisses avec toi le soir du 31 décembre?

Bien évidemment! Mes fils, ma mère, mes neveux, mes nièces et mes amis seront là. Mon père aussi, si sa santé le lui permet. Mais on va tout faire pour qu’il soit là.

Éric, tu es un gaga du temps des fêtes. As-tu commencé à accrocher tes décorations de Noël au lendemain de l’Halloween?

Non, je suis un peu en retard cette année, mais je suis vraiment celui qui fait son sapin de bonne heure et qui le garde longtemps. Habituellement, à la fin janvier, les décorations sont encore partout dans la maison. Pas parce que je suis paresseux, mais parce que j’aime ça. Cependant, mon sapin dans la cour, lui, il est déjà allumé et j’ai fait mon premier feu de foyer hier. J’aime beaucoup le temps des fêtes et la nostalgie qui vient avec.

Julien Faugere / TVA Publication
Julien Faugere / TVA Publication

Quels souvenirs gardes-tu des Noëls de ton enfance?

On déménageait souvent à cause du travail de mon père, je n’arrivais donc pas à m’ancrer quelque part. Mais je me souviens de nos visites au Saguenay durant le temps des fêtes et sur la Côte-Nord dans la famille. Pour mes frères et moi, ces voyages-là représentaient notre stabilité, car autrement, nous étions toujours tout seuls au monde dans une nouvelle ville sans pouvoir tisser des amitiés et des liens durables. Le temps des fêtes, c’était la période où nous prenions conscience que nous faisions tout de même partie d’un clan.

Publicité

Quel est ton plus beau souvenir de Noël?

J’en ai tellement, mais c’est certain que mes plus beaux souvenirs du temps des fêtes, ce sont mes spectacles. Et cette année, si j’avais pu, j’aurais fait un gros party nostalgique avec tous ceux qui y ont participé en 30 ans. J’ai des souvenirs précieux de chaque année et de chaque spectacle.

Comment abordes-tu le temps des fêtes avec tes deux ados?

J’ai adoré alimenter la magie de Noël avec mes deux fils. Mais, à l'âge où ils sont rendus, je constate avec regret que la magie du père Noël, et tout ce qui vient avec, est en train de prendre le bord. Je dois donc m’ajuster, car ils sont vraiment les deux pieds dans l’adolescence. Ils ne croient plus au père Noël, mais nous avons une relation super cool. On commence sérieusement à avoir des conversations d’adultes.

En grand nostalgique que tu es, est-ce que leur enfance te manque?

Oui, vraiment. Je me surprends parfois à regarder avec émotion les petits montages photo qui surgissent parfois sur mon écran d'ordinateur. Je réalise que des enfants, ça ne reste pas des bébés longtemps, mais en même temps, c’est tellement le fun de les voir devenir des petits hommes et de voir leur personnalité se définir. Je suis fier d’eux.

Quelles traditions de Noël as-tu transmises à tes fils?

C’est toujours très familial à Noël chez nous. Cette année, c’est moi qui reçois. Ma mère coordonne le tout, mais comme elle prend de l’âge, la confection de tous les plats ne repose pas sur ses épaules. Moi, je ne cuisine pas fort fort, alors tout le monde met la main à la pâte et on se fait des buffets de malades. Ma spécialité, anciennement, c’était le café brésilien, mais je vais m’essayer avec des biscuits en pain d’épices. Sinon, je vais transformer ma maison en véritable maison de Noël. Ça me prend des décorations partout et je vais faire ça avec des amis dans les prochains jours. Je ne fais pas les choses à moitié. Mon sapin est synthétique, mais j’ai des boîtes et des boîtes de décorations et des lumières partout.

Publicité

À quoi ressemble la liste des cadeaux de tes deux fils?

À mon grand regret, ils ne font plus de listes. Ils me demandent de l’argent dans une enveloppe, mais je trouve ça plate de donner de l’argent. Je vais donc me creuser le bicycle pour trouver quelque chose à mettre sous l’arbre.

Et l’année 2026, Éric, tu la vois comment?

Ce sera une année de spectacles, de spectacles et encore de spectacles. J’ai aussi des projets qui s’en viennent, mais je ne peux pas en parler pour l’instant. Mais tu seras le premier à le savoir.

Et... Éric est-il encore célibataire?

Non, il a une femme dans sa vie, mais il est surtout en amour avec ses enfants. Je tente de me garder un petit peu de vie privée parce qu chaque fois que je les présente aux médias, mes conjointes finissent par écrire un livre. (rires) Je vois une fille, mais je pense que je suis rendu quand même un vieux garçon. Je ne suis pas à la veille de vivre avec une femme. Je vis avec mes enfants en ce moment et je suis presque heureux!

Pour en savoir plus ou pour se procurer des billets pour son spectacle, Lapointe Party des fêtes 2025, rendez-vous à lecentrevideotron.ca. Pour connaître les autres dates de spectacle du rockeur, rendez-vous sur son site à ericlapointe.com.

À voir aussi: 

Publicité
Publicité