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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Le SPVM perquisitionne la boutique de «champignons magiques» à Montréal, quelques heures après son ouverture

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Photo portrait de Anouk Lebel

Anouk Lebel

2023-07-11T20:25:22Z
2023-07-12T02:44:39Z
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Les policiers ont perquisitionné mardi la boutique illégale de champignons magiques Funguyz de Montréal, quelques heures après l’ouverture du commerce qui entend continuer de défier la loi.

• À lire aussi: «Magasin de champignons magiques»: la boutique ouvre ses portes sur la rue Ontario, malgré les avertissements

• À lire aussi: Ouverture d’une boutique de champignons magiques à Montréal pour «défier les tribunaux»

Une dizaine d’agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont entrés peu après 16 h dans la boutique de la rue Ontario.

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

«Il y a quatre arrestations pour le moment et des perquisitions auront lieu dans les prochaines heures», a indiqué une porte-parole du SPVM Jeanne Drouin en fin d’après-midi.

  • Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin où il revient sur le sujet via QUB radio :

Elle n’a pas été en mesure de préciser si les interpellations visaient le propriétaire, des vendeurs ou des clients, pas plus que les peines qu’ils risquaient d’encourir. 

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Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

Illégal

La vente et la possession de champignons magiques et de leurs substances actives, la psilocybine et le psilocybe, sont illégales en vertu du Code criminel canadien – à moins d’être autorisées à des fins thérapeutiques par Santé Canada.

La boutique Funguyz de Montréal a l’intention de défier la loi comme le font déjà 11 boutiques en Ontario, dont certaines ont rouvert leurs portes après des descentes policières. 

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

«On est ici pour rester», martelait mardi matin Hector Hernandez, qui se présente comme l’un des propriétaires de la boutique de Montréal.

Celui qui prêche pour la légalisation de ses produits comptait défier la police dès la première intervention: «On va rouvrir tout de suite après leur départ!», a-t-il prévenu.

La boutique Funguyz vend plusieurs types de champignons magiques séchés et en capsules.
La boutique Funguyz vend plusieurs types de champignons magiques séchés et en capsules. Anouk Lebel/ JdeM

 

Le SPVM n’a pas voulu s’avancer sur la possibilité de faire d’autres perquisitions si le commerce décide de rouvrir ses portes après le départ de ses agents.

«Je ne veux pas révéler les techniques d’enquête, mais ce qu’il faut savoir c’est que c’est illégal la vente de champignons magiques et de ses dérivés», s’est contentée de dire Mme Drouin. 

Des clients curieux

Au passage du Journal mardi en fin de matinée, la boutique avait déjà accueilli plus d’une quinzaine de clients.

«Je voulais faire des réserves pour essayer le produit», dit Francis, qui a préféré taire son nom de famille et qui ressort du magasin avec quelques grammes de champignons magiques.

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Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

L’homme de 47 ans compte les utiliser à des fins thérapeutiques. Il espère que la psilocybine l’aidera à retrouver ses capacités cérébrales, après un trauma à la tête qu’il l’empêche de travailler

«Je suis rentrée juste par curiosité», dit une autre cliente qui a refusé de s’identifier et qui compte essayer ses nouvelles barres de chocolat aux champignons pour la première fois dans un contexte récréatif, entre amis.

«Il y a plein de choses légales qui ne devraient pas l’être. On va rester à la maison, ça ne fait de mal à personne», affirme la femme de 38 ans, citant le cannabis et l’alcool. 

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

Un acte criminel

La simple possession de champignons magiques ou de ses dérivés peut être passible d’une peine d’emprisonnement maximale de six mois, un an en cas de récidive, explique Eugene Oscapella, avocat et professeur de droit à l’Université d’Ottawa.

En cas de possession de grandes quantités en vue d’en faire du trafic, les récalcitrants s’exposent à des amendes de milliers de dollars et à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans.

«Il y avait des commerces de cannabis qui ont ouvert avant la légalisation, en 2018, on risque de voir le même phénomène avec les champignons magiques», souligne toutefois l’expert.

Il croit que le droit criminel n’est pas le meilleur moyen d’encadrer cette drogue, qui devrait être traitée comme un enjeu de santé publique, comme c’est le cas pour le tabac et l’alcool. 

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