Le REM de l'Est mis sur pause

Félix Lacerte-Gauthier
Après que la CDPQ Infra ait indiqué que le projet de REM de l’Est n’irait pas plus loin sans un appui clair de la Ville, celle-ci réplique que la Caisse a des «devoirs à faire» pour que le projet soit «exemplaire».
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«Tous les experts endossent les conditions exigées par la Ville de Montréal depuis le début pour que ce projet soit un succès à la hauteur des attentes de la population montréalaise», a déclaré Catherine Cadotte, attachée de presse au cabinet de la mairesse de Montréal.
Elle rappelle que le comité aviseur a déjà indiqué des améliorations qui doivent être apportées au projet pour qu’il soit acceptable.
«On s’attend à ce que la CDPQ fasse ses devoirs et réponde aux demandes exprimées dans le rapport du comité d’experts. Notre administration tient à ce que le projet qui sera soumis à la population respecte les ambitions des Montréalais et des générations futures», a ajouté Mme Cadotte.
Depuis sa réélection, l’administration Plante demande d’avoir un siège à la table décisionnelle afin de pouvoir avoir son mot à dire sur le projet. Elle a également promis d’investir la somme de 500 millions $ pour permettre une meilleure intégration urbaine du projet.
Jeudi matin, La Presse révélait que la CDPQ Infra refuserait d’aller de l’avant dans le projet sans une position claire de la Ville sur la dernière version du projet, qui a été présentée le 9 mars dernier.
Le projet devait être soumis au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement ce printemps. Les audiences seront toutefois repoussées.
«Avec l’ampleur d’un projet comme le REM de l’Est, qui est essentiel pour l’est et le nord-est de Montréal, nous accordons une grande importance à ce que tous les partenaires adhèrent à un alignement commun. Prendre le temps pour s’assurer d’un tel alignement avant de lancer le processus du BAPE est naturel et nécessaire», a déclaré Jean-Vincent Lacroix, directeur des communications pour CDPQ Infra.
Du côté de l’opposition officielle à Montréal, on accuse la mairesse Valérie Plante de faire «mourir le plus grand projet de transport collectif», en raison d’un «manque de leadership».
«Elle a eu plus d’un an pour préciser auprès des parties prenantes ce qu’elle considère comme "une intégration exemplaire" du REM de l’Est depuis son annonce en décembre 2020», s’est indigné Aref Salem, chef de l’opposition officielle, qui se demande pourquoi la Ville n’a pas défini plus clairement ses critères.
Québec optimiste
Du côté du gouvernement du Québec, on estime qu’à ce stade-ci du projet, l’évaluation du BAPE est «prématurée», bien qu’elle sera éventuellement nécessaire. On rappelle que ce n’est que la semaine dernière que le comité d’experts a présenté son rapport et ses pistes d’amélioration du projet.
«Le REM de l’Est est un projet d’envergure qui demande que les choses soient faites de manière rigoureuse. On veut prendre le temps que tout soit fait dans l’ordre pour que toutes les parties soient satisfaites: la Ville, CDPQ, et le gouvernement», a indiqué Catherine Boucher, attachée de presse de la ministre Chantal Rouleau, qui est notamment responsable de la région de Montréal.
Elle indique toutefois que l’équipe de la ministre a confiance de pouvoir arriver au «meilleur projet» pour desservir l’est de Montréal.