REM de l'Est: «Il faut régler la gouvernance et le financement», juge la mairesse Plante
Félix Lacerte-Gauthier
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, juge que les nouvelles esquisses du REM de l’Est dévoilées par CDPQ Infra ne sont «pas parfaites» et que davantage de travail est nécessaire pour rendre le projet acceptable.
• À lire aussi: Le projet du REM de l’Est se dessine
• À lire aussi: Mercier-Est ne veut pas du REM dans le quartier
«Tout le travail qui a été fait dans la dernière année, qui a amélioré le projet, pour moi, c’est porteur d’espoir qu’on peut encore l’améliorer, mais encore faut-il réunir toutes les conditions», a souligné Mme Plante mercredi, au cours d’une mêlée de presse.
Mardi, la CDPQ Infra a présenté à quelques journalistes, dont l’auteur de ces lignes, un nouvel aperçu de ce à quoi le projet de Réseau express métropolitain (REM) de l’Est pourrait ressembler, avec une vision revampée de l’infrastructure pour mieux l’harmoniser à son environnement.
Bien qu’à ses yeux, le train devrait être «idéalement enfoui» plutôt qu’aérien, la mairesse a montré une ouverture aux plans présentés. Néanmoins, elle juge que quelques questions doivent encore être réglées, dont celle de la gouvernance et du financement.
«La raison pour laquelle on veut être autour de la table, c’est pour participer encore plus activement à l’évaluation des coûts et la capacité de le réaliser. Il faut travailler tout ça», a réitéré la mairesse, qui demande depuis sa réélection que la Ville soit impliquée dans le projet.
Elle a indiqué à ce propos que la présence de Montréal serait essentielle pour que les aménagements urbains se fassent en même temps que la construction du REM.
«Ça ne peut pas être l’un après l’autre, on n’a pas envie d’être en chantier pendant des années et des années», a-t-elle illustré.
La mairesse veut aussi s’assurer qu’un financement soit assuré pour permettre l’aménagement urbain dans le sillon du projet. En campagne électorale, elle avait promis d’investir 500 millions $ pour cette étape.
«Ce n’est pas rien, mais ça risque de coûter plus cher. On veut s’assurer d’avoir une entente qui nous garantit que ce sera beau dans le train, mais que ça sera aussi extrêmement beau, plaisant et fonctionnel au sol», a-t-elle souligné en affirmant qu’une présence de la Ville à la «table décisionnelle» est essentielle pour régler cette question du financement.
L’opposition demande de la clarté
De son côté, l’opposition officielle demande à la mairesse Plante de laisser tomber l’ambiguïté et de dire clairement ce qu’elle jugerait acceptable, et ce qu’elle ne peut pas accepter, pour que la prochaine esquisse soit à la hauteur de ses attentes.
«Nous constatons aujourd’hui que le projet du REM de l’Est est sous respirateur artificiel en raison de l’administration Plante qui tarde à se positionner, a souligné Aref Salem, chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal. C’est un projet de plus de 10 milliards $ qui est proposé. Il serait bien dommage que les Montréalais en soient privés simplement parce que la mairesse refuse de mettre ses cartes sur la table.»