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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Le prix du lait hors de contrôle comme le pétrole? Abandonner la gestion de l’offre pour faire plaisir à Trump serait «un désastre»

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-07-11T16:38:26Z
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En annonçant des tarifs de 35% sur les produits canadiens, Donald Trump a justifié sa décision en rejetant la faute sur le fentanyl, mais également sur la gestion de l’offre (les produits agricoles).

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«C’est une forme d’intimidation pour forcer à pousser d’autres dossiers que monsieur Trump veut vraiment avoir comme résultat et de faire en sorte que ce qu’on fait, c’est qu’on met le Canada sur la défensive», a indiqué le professeur de gestion et de droit à l’Université d’Ottawa, Me Gilles LeVasseur, en entrevue à LCN.

«Tout ça fait en sorte que [cela] a limité la quantité de produits [américains] qu’on mettait sur le marché, [permettant au Canada de contrôler] les prix pour assurer aux agriculteurs un revenu adéquat pour [qu’ils puissent] fonctionner. Ce que veut faire monsieur Trump, c’est d’ouvrir ce marché-là, de faire en sorte que le marché en vérité [entre] au Canada», a-t-il ajouté.

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Au Québec, le lait est soumis à cette gestion de l’offre, et ouvrir les valves entraînerait une perte de contrôle du prix des produits laitiers, estime Me LeVasseur.

«La quantité de lait que jettent les États-Unis dans l’océan chaque année, c’est le même niveau de production laitière au Canada. Donc si le lait [américain] entre au Canada, qu’est-ce qui va arriver aux agriculteurs laitiers du Québec?», s’interroge le professeur de gestion et de droit.

«Le danger derrière cela, c’est que le Canada, une fois qu’il [aurait] accepté cela, ne [pourrait] plus contrôler la production et le niveau de production. [Ce serait] un désastre pour énormément de fermiers en Amérique du Nord, dont au Canada», ajoute-t-il.

Ce dernier estime que Mark Carney ne doit pas céder à la pression de son homologue américain.

«C’est la même approche que les Américains ont [eue] en 1987 [lors] du premier accord de libre-échange avec le Canada. Le Canada avait un système de contrôle du gaz naturel, du pétrole et de toute la question des terres qui avaient du pétrole. Les Américains ont ouvert ce marché-là et, aujourd’hui, il n’y a aucune restriction qui existe sur le marché pétrolier et du gaz naturel au Canada. Donc, le problème c’est que, si tu ouvres la porte, ça va aller jusqu’à la limite possible de ce que veulent les Américains», craint Me Gilles LeVasseur.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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