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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Le PQ veut créer un ministère à part entière de la Condition féminine

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Photo portrait de Annabelle Blais

Annabelle Blais

2022-09-10T14:34:19Z
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Accusant le gouvernement de ne pas porter assez attention aux enjeux de violences conjugales, le chef du Parti québécois a fait la promesse de créer un ministère à part entière de la Condition féminine, s’il est élu. 

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L’annonce survient quelques jours à peine après le meurtre de Gisèle Itale Betondi, une mère de trois enfants, à Lasalle. Son ex-conjoint et père des enfants a été accusé, hier. Il n’en est pas à ses premières accusations en matière de violence conjugale et il lui était interdit d’approcher son ex-conjointe.

Paul St-Pierre Plamondon a rappelé que depuis le début de l’année 2022, il y a eu 8 féminicides au Québec. « C’est environ un par mois », a-t-il illustré. En 2021 a aussi été une année meurtrière pour les femmes. «26 femmes ont été tuées dont le 2/3 l’ont été dans un contexte conjugal, c’est inacceptable », a-t-il ajouté. 

Des résultats «inacceptables»

Doté d’un budget annuel d’environ 50 millions $, ce ministère de la Condition féminine serait, par exemple, responsable d’assurer l’efficacité d’un plan d’action pour lutter contre la violence conjugale. Actuellement, la condition est un secrétariat et la ministre déléguée, Isabelle Charest, relève du ministère du Conseil exécutif.

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« On pense qu’un ministère avec de l’expertise, du pouvoir et des budgets nous permettra d’être plus proactifs et de faire les suivis convenablement parce que ça nous tient à cœur, c’est inacceptable cette situation », a affirmé le chef.

Une ministre aurait aussi plus d’influence au sein du conseil des ministres, croit le chef. À ce sujet, il laisse entendre que la ministre déléguée actuelle Isabelle Charest n’a pas l’écoute de son chef, François Legault.

« Je considère que les résultats dont on est témoin en matière de violence conjugale et de féminicides sont complètement inacceptables, a-t-il dit. De toute évidence, il n’y a pas assez de pouvoir et pas assez d’attention au gouvernement sur cette question.» 

Le ministère aurait notamment la responsabilité de s’assurer du suivi du rapport d’Expert «Rebâtir la confiance» déposé en décembre 2020 par le comité transpartisan sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale.

« Certaines mesures ont été mises en œuvre, d’autres ne l’ont toujours pas été », a expliqué M. Saint-Pierre Plamondon ajoutant que certaines ont même été oubliées ou ont été mises en place mais que partiellement. 

« Le soutien à l’hébergement [...] n’est pas là, les ressources sont insuffisantes, il y a des listes d’attente », a déploré le chef.

Le parti s’engage à bonifier de 400 millions l’enveloppe de financement des organismes communautaires et des lignes d’aides comme SOS violence conjugale. Il veut aussi créer un fond d’urgence pour répondre aux besoins essentiels des femmes elles-mêmes en situation d’urgence.

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La loi sur les normes du travail serait aussi modifiée pour accorder 10 jours de congé les victimes de violences conjugales comme cela se fait déjà pour ceux qui travaillent dans des sociétés de juridictions fédérales.

Le parti veut aussi des mesures plus vigoureuses en matière de prévention avec notamment des évaluations obligatoires pour les contrevenants. Un programme d’évaluation existe au moment de la remise en liberté provisoire d’un individu afin de déterminer s’il est dangereux et s’il est en mesure de respecter ses conditions de remises en liberté. 

Comme cette évaluation ne se fait que si le contrevenant donne son consentement, l’outil est finalement très peu utilisé. 

Au sujet des bracelets antirapprochement pour les contrevenants qui permettent d’avertir une victime que son ex-conjoint violent est dans un périmètre proche, le parti se dit ouvert, mais attendra les résultats du projet-pilote en cours pour se prononcer.

« Il faut être ouvert et réceptif à toute mesure qui prévient les meurtres dont on est témoins depuis quelques années », a expliqué M. Saint-Pierre Plamondon.

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