Le pouvoir judiciaire a sa part de responsabilité dans la protection des élus

Agence QMI
Le pouvoir judiciaire devrait prendre ses responsabilités concernant la sécurité des élus après les nombreuses menaces répertoriées depuis le début de la campagne électorale, notamment en ce qui concerne les libérations sous conditions, a soutenu l’ancien président de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Charbonneau.
• À lire aussi: «Il ne faut rien prendre à la légère», selon le président sortant de l’Assemblée
• À lire aussi: Hausse des signalements: les élus québécois plus menacés que jamais
Affirmant qu’il n’est «pas si surpris» des récents événements, M. Charbonneau s’est surtout dit déçu de voir que l’on «retombe souvent dans nos travers».
«Des élus individuellement et des candidats dans une élection, ils sont un peu laissés à eux-mêmes, c’est ça qui est dangereux. Ils sont la proie de populistes ou de gens qui sont un peu détractés», a-t-il déclaré en entrevue à QUB radio, vendredi matin.
L’ancien président a surtout fustigé la gestion du système judiciaire, alors que l’homme qui est accusé de s’en être pris à la députée libérale Marwah Rizqy a été remis en liberté sous conditions.
«Le message que le pouvoir judiciaire envoie à des gens qui menacent des élus ou des candidats, ce n’est pas un message qui est assez clair, assez ferme», a-t-il avancé.
«[Le message qui doit être envoyé] aux citoyens c’est: vous bénéficiez de droits, vous bénéficiez de libertés importantes, vous bénéficiez de la liberté d’expression, mais il y a des limites à ça et si vous ne respectez pas ces limites, il va y avoir des conséquences à l’acte qui peuvent être sévères», a ajouté M. Charbonneau.
Selon lui, le manque de considération envers les élus vient aussi du manque de respecter des engagements pris par les partis, provoquant du cynisme et de la désillusion chez les citoyens.
«Il y a une responsabilité des élus, des candidats, des dirigeants politiques à être dignes et à respecter leurs engagements et à faire en sorte que les citoyens aient moins de prétextes pour être en colère contre les institutions politiques», a-t-il fait valoir.