«Le plus beau jour de ma vie»: Michel Bergeron et d'autres Nordiques racontent leurs plus beaux souvenirs du Colisée

Stéphane Cadorette et Jessica Lapinski
C’était leur deuxième maison ou «comme les entrailles de leur mère», tant ils l’ont fréquenté souvent, le Colisée, à l’époque des Nordiques. En attendant de savoir ce qui adviendra de l’édifice, d’anciens membres du Fleurdelisé nous ont raconté les moments les plus précieux qu’ils y ont vécu.
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«Je me trouvais choyé» – Michel Bergeron

Le premier souvenir qui vient en tête de Michel Bergeron quand on évoque le Colisée, c’est son premier match derrière le banc de l’équipe comme entraîneur-chef, en 1980-1981.
«À ce moment, je me disais que c’était le plus beau jour de ma vie, raconte Bergeron. Non seulement je coachais au Colisée de Québec, mais c’était la première année de Peter et d’Anton Stastny, de Dale Hunter... En plus, on avait plusieurs vétérans. Je me trouvais choyé.»
Sinon, il y a bien sûr ces matchs contre le Canadien. Le bruit de la foule, si proche de la glace, même s’il y avait parfois trop de chandails rouges dans les gradins à son goût. «Je me rappelle, j’avais dit aux journalistes qu’à ma retraite, je voulais vendre des billets pour les Nordiques. Pour empêcher les fans de Montréal de venir!» s’esclaffe «Bergie».
«Les Nordiques et le Colisée, ils faisaient rayonner le nom de Québec partout à travers l’Amérique du Nord», rappelle-t-il, nostalgique.
– Jessica Lapinski
50 buts, ça se fête!

Michel Goulet a évolué avec les Remparts et les Nordiques au Colisée. Son souvenir le plus marquant est survenu le 5 mars 1983.
Dans un match face aux Whalers de Hartford, il réalisait à 23 ans un tour du chapeau qui l’amenait pour la première fois de sa carrière au plateau des 50 buts.
«J’avais fini la saison avec 57 buts. Mes frères et mes parents étaient sur place pour le soir des 50. C’était une soirée incroyable. J’adorais jouer à Québec. J’adorais la passion des amateurs, et pour moi, ça a toujours été l’une des plus belles places dans le hockey.»
– Stéphane Cadorette
Devant 10 000 personnes à 12 ans

Dave Pichette a découvert le Colisée à 12 ans, lorsqu’il a joué devant 10 000 personnes au Tournoi pee-wee. Il s’est ensuite retrouvé comme dans ses pantoufles dans l’amphithéâtre, avec les Remparts et les Nordiques.
«C’est sûr que je suis nostalgique. Pendant des années, le Colisée a été ma maison et je connaissais tous les racoins. Quand je vais au Centre Vidéotron, je trouve ça gros en tabarouette», a-t-il conclu.
«On ne faisait pas pitié» – André Savard

André Savard a connu la gloire avec les Remparts au tournant des années 1970, alors qu’un certain Guy Lafleur portait lui aussi les couleurs des «Diables rouges». La Coupe Memorial de 1971, les Coupes du Président, ses talentueux coéquipiers, les fans: tout cela restera à jamais gravé dans sa mémoire.
Tout comme ses deux saisons avec les Nordiques, note-t-il, même si son retour à Québec a été moins long que prévu, en raison d’une blessure.
Au milieu des années 1980, souligne M. Savard, le Colisée n’avait d’ailleurs rien à envier à bien d’autres endroits où il a joué au fil de sa carrière dans la LNH, qui l’a vu évoluer avec les Bruins et les Sabres.
«Je ne trouve pas qu’on faisait pitié avec notre Colisée. Et les joueurs aimaient ça, venir à Québec. L’ambiance était bonne.»
Le but qu'il n'a jamais oublié et la foule sur la glace
Alain Côté revoit sa toute première présence sur la glace avec les Nordiques dans l’AMH, avec Gordie Howe de l’autre côté chez les Whalers.
«Dans la LNH, je retiens surtout le but de Peter Stastny en prolongation contre Hartford (séries du printemps 1987) pour les éliminer. C’était un méchant beau moment!» s’est-il exclamé.
Pour Tardif, rien n’a égalé la conquête de la Coupe Avco, au printemps de 1977.
«Le Colisée était plein et les gens avaient sauté sur la patinoire. C’était les belles années des Nordiques à Québec avec Réal Cloutier, Christian Bordeleau, Serge Bernier, Jean-Claude Tremblay... Des moments extraordinaires!» s’est-il remémoré.
– Stéphane Cadorette
Une époque révolue

Aux yeux de Steven Finn, comme l’a aussi mentionné au Journal Michel Goulet, il faut trouver une façon de garder bien en vie l’histoire du Colisée. Pour lui, la place Jean-Béliveau, aux abords du Centre Vidéotron, s’impose.
«Pour moi, les arénas marquants ont été ceux comme le Colisée, le vieux Garden de Boston, le vieux Chicago Stadium, le Buffalo Auditorium. C’était des arénas avec du caractère où tu te retrouvais près de la foule. Aujourd’hui, les arénas se ressemblent tous», a-t-il résumé.
– Stéphane Cadorette