Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Le passeport vaccinal n’est plus au menu

Les Québécois retrouvent en grande partie leur vie d’avant avec le retrait aujourd’hui de plusieurs mesures

Partager
Photo portrait de Diane Tremblay

Diane Tremblay

2022-03-11T21:42:27Z
2022-03-12T03:12:44Z
Partager

Finies les files d’attente, terminé le passeport vaccinal, mis au rancart les plexiglas. Les Québécois retrouvent une vie plus normale, aujourd’hui, avec la fin de la majorité des mesures sanitaires. 

• À lire aussi: Le port du masque obligatoire cessera peut-être à la fin mars

À partir de minuit ce soir, soit deux jours plus tôt que prévu, il n’est plus nécessaire de présenter le passeport vaccinal pour accéder aux lieux publics, comme les restaurants, cinémas et gyms. Depuis le 16 février, les citoyens n’avaient plus à le montrer à l’entrée des commerces à grande surface, ainsi qu’à la SAQ et la SQDC.  

« Il est grand temps qu’on passe à autre chose. Il faut qu’on apprenne à vivre avec le virus », partage François Joyet, propriétaire du café-restaurant Bagel Maguire, à Québec.

Nouveau chapitre

« On a fait ce qu’on avait à faire. C’est fini. That’s it! » renchérit Louis McNeil, copropriétaire des restaurants Cosmos, également à Québec, qui souhaite passer à un nouveau chapitre. 

« La personne qui va être contente, c’est celle qui n’était pas vaccinée et qui va pouvoir venir au restaurant », a-t-il ajouté.

À partir d’aujourd’hui, ce sera aussi la fin des restrictions sur la capacité d’accueil et le nombre de clients par table.

Publicité

« C’est moins de responsabilités. La charge mentale devenait grande. Les mesures ont tellement changé souvent », souligne Anne Barsalou, propriétaire de La Banquise, rue Rachel, à Montréal.

Anne Barsalou, propriétaire de La Banquise, à Montréal, souligne que la charge mentale imposée aux restaurateurs était devenue lourde à porter, avec toutes les mesures sanitaires à appliquer.
Anne Barsalou, propriétaire de La Banquise, à Montréal, souligne que la charge mentale imposée aux restaurateurs était devenue lourde à porter, avec toutes les mesures sanitaires à appliquer. Photo Chantal Poirier

Le retour à la normale se fera graduellement, explique toutefois Mme Barsalou, qui doit composer avec la pénurie de main-d’œuvre.

« On souhaite que ça se fasse le plus rapidement possible, mais on y va au rythme du recrutement. Ce n’est pas parce qu’on dit que [ce matin] c’est 100 % de capacité qu’on est capable de faire ça, parce que ce n’est pas la réalité du marché présentement. Chez nous, il manque encore entre 20 et 30 employés », dit-elle.

Comme avant

Outre le port du masque qui demeure pour le personnel et les clients lorsqu’ils se déplacent, on retrouvera les restaurants comme on les connaissait avant mars 2020, se réjouit Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales chez Association Restauration Québec (ARQ). 

Le maintien ou non des plexiglas sera au choix des propriétaires d’établissement puisqu’il n’y aura plus d’obligation de maintenir une distance d’un mètre entre les tables.

« Ils pourront les remiser. Peut-être pas les détruire, si jamais un autre variant revient », ajoute cependant M. Vézina.

La pandémie a laissé des séquelles dans ce secteur comme ailleurs. 

Le nombre de permis de restaurant émis par le MAPAQ entre février 2020 et janvier 2022 a diminué de 3720, ce qui représente une chute de 17 %.

Publicité

« Ç’a été exigeant. Ç’a été des limites de revenus. Cela s’est traduit par un endettement plus grand des exploitants qui, pour financer les cycles de fermeture, ont dû aller chercher de nouveaux prêts du gouvernement ou du secteur privé. Donc, ça fait mal », a ajouté M. Vézina, qui espère que cette fois-ci est la bonne. 

Les assouplissements en vigueur samedi             

  • Fin du passeport vaccinal      
  • Capacité d’accueil à 100 % dans tous les lieux publics      
  • Aucune limite de capacité par table dans les restaurants, bars, tavernes et casinos      
  • Retour aux heures normales d’activité pour les restaurants, bars, tavernes et casinos      
  • Activités de danse et de karaoké permises      
  • Aucune restriction quant au nombre de participants pour les activités de nature sociale dans une salle louée      
  • Retrait du registre des visiteurs dans les résidences privées pour aînés      
  • Les buffets libre-service sont permis      
  • Fin de l’isolement de cinq jours en cas de contact avec une personne atteinte de la COVID-19      
  • Retour des bals de finissants      
  • Depuis le Superbowl en février, il n’y a plus de limites de capacité pour les rassemblements privés. La Santé publique suggère toutefois de se limiter à 10 personnes            

Ce qui demeure en vigueur   

  • Le port du masque demeure obligatoire dans les lieux publics. La Santé publique envisage la fin du port du masque obligatoire d’ici la mi-avril.            

Fin d’une époque sombre pour les bars       

Fermés depuis le 20 décembre, les bars ont pu rouvrir leurs portes le 28 février dernier, en se limitant à 50 % de leur capacité d’accueil, mais à partir de minuit une, cette barrière tombera. 

Publicité

«On est en train de sauver nos entreprises. Le retour des clients, on l’attendait. On a été fermé 16 mois sur 24 mois. C’est le temps qu’on remette nos entreprises sur les rails», a partagé Pierre Thibault, président de la Nouvelle association des bars du Québec, qui regroupe 200 membres.

Après deux ans de pandémie, de restrictions, de confinements et de couvre-feux ponctuels, les clients ont soif de contacts sociaux. Les bars, qui devaient fermer à minuit, retrouvent leurs heures habituelles et pourront fermer à 3 h du matin. 

«On sent que le monde est high, les gens sont funny. On sent la vibe. Les terrasses s’en viennent. La bonne humeur est contagieuse, en espérant que ce soit la fin d’une époque très sombre pour les bars», a ajouté M. Thibault.

Les files d’attente, un mauvais souvenir  

La pandémie a souvent mis la patience des consommateurs à rude épreuve. Comme les files d’attente à l’entrée des magasins, qui ne seront plus que de mauvais souvenirs. Espérons-le. 

«Ce que les clients nous disaient au niveau des mesures les plus dérangeantes, c’étaient les files d’attente à la porte», explique Jean-Guy Côté, directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

Que ce soit pour aller à l’épicerie, à la SAQ, à la quincaillerie, il a fallu s’y habituer durant cette pandémie, même à contrecœur. 

«Devoir faire la file et attendre parfois à l’extérieur, c’est quelque chose qui décourageait beaucoup de monde. Donc, on est très content de retrouver notre capacité d’accueil normale», ajoute-t-il.

Publicité

Le commerce en ligne est là pour rester  

La pandémie va laisser des traces dans le commerce de détail. «Il y a des habitudes qui ont changé. Le commerce en ligne, par exemple, est là pour rester», croit Jean-Guy Côté, directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). 

«C’est sans compter que probablement plus de personnes vont rester en télétravail pour les prochaines années. Les heures où les magasins sont plus achalandés ont beaucoup changé à cause de ça», ajoute M. Côté. 

Comme on le voit dans les centres commerciaux, plusieurs boutiques ferment plus tôt que d’habitude à cause de la pénurie de main-d’œuvre. 

Selon le CQCD, il manque 25 000 travailleurs dans ce secteur. «Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de clients, c’est parce qu’il n’y a personne pour mettre à la caisse. Tous les secteurs sont en compétition pour attirer du personnel.»

À voir aussi      

Publicité
Publicité

Sur le même sujet