«Le parloir»: «J’avais envie d’entendre ces gens-là» – Annie-Soleil Proteau

Qu’elle aille à la rencontre de trafiquants de drogue, de personnes qui ont commis l’irréparable ou d’ex-détenus, Annie-Soleil Proteau utilise son bagage pour faire œuvre utile à travers ses projets, mais aussi pour témoigner d’une réalité à la fois captivante et spectaculaire sans jamais chercher à la glorifier.

«Mon essence, ce sont les rencontres humaines», a-t-elle assuré lors d’un entretien avec l’Agence QMI.

«C’est d’aller à la rencontre des gens. Et je trouve ça super important d’être impliquée dans le contenu de mes projets comme Famille de criminel ou dans mes segments du Parloir. Le milieu criminel, c’est un monde qui vient avec des codes. Si tu ne connais pas ces codes, ça peut être extrêmement dangereux», a-t-elle poursuivi, ajoutant qu’il était primordial pour elle de toujours travailler dans le plus grand des respects, que ce soit avec les familles, les criminels ou les ex-criminels.

«Je ne suis pas là pour incriminer ni pour dénoncer. Je suis là pour montrer ce côté de la médaille que je trouve pertinent et intéressant», a ajouté la productrice, associée de Félix Séguin.

«Dans Le parloir, moi j’avais envie de les entendre ces gens-là, qui sont ou qui ont été criminalisés. On met tellement d’argent public dans de grosses opérations policières, dans la lutte antidrogue, mais est-ce que ça fonctionne vraiment, et comment les criminels perçoivent ça?» a-t-elle soulevé, révélant que d’ici la fin de la saison, elle irait à la rencontre d’un trafiquant de drogue, d’un ex-détenu, mais aussi dans les coulisses d’une opération policière d’envergure.

Diffusé les jeudis sur la chaîne TÉMOIN, le magazine criminel aux frontières du talk-show a été développé sur mesure à la suite de l’immense succès de la série documentaire Famille de criminel sur la plateforme Vrai, avant sa fusion avec Club illico.

Pour la dernière de la saison, la chroniqueuse et coproductrice recevra dans ses Accès interdits une personne criminalisée depuis son adolescence qui a eu une grande prise de conscience après avoir reçu une balle dans la tête.

«Un an jour pour jour après cette fusillade, je l’ai ramené sur les lieux de l’incident. Il a eu une très grosse réflexion sur ses mauvais choix de vie et sur les répercussions que son mode de vie avait eues autour de lui, la souffrance qu’il a causée à ses proches et les raisons qui l’ont poussé à aller vers la criminalité», a raconté Annie-Soleil Proteau.

«C’est rare d’avoir quelqu’un qui est un criminel depuis longtemps et qui accepte de témoigner à visage découvert comme ça, de façon hypertransparente, en disant: “Moi, je veux en sortir, mais ce n’est pas facile, la tentation est toujours présente”», a-t-elle poursuivi.

Ayant elle-même flirté avec le monde interlope, l’animatrice, qui est aussi chroniqueuse culturelle à Salut Bonjour Weekend, a également reconnu à quel point ce milieu pouvait être attirant pour certains, particulièrement pour les jeunes, et que c’était en partie ce qui la motivait à raconter ces histoires.

«C’est un univers fascinant. Je sais à quel point ça peut être interpellant. Mais ce monde-là, ce n’est pas fait que d’or. C’est aussi fait de beaucoup de larmes», a-t-elle prévenu.

«La rue est chaude en ce moment, mais je me dis que, peut-être, en racontant mon histoire et en racontant celle des autres, il y a des chances que ça dissuade un jeune ou une fille comme moi qui était attirée par ce milieu-là. La part de risque et la part de souffrance n’en valent pas la chandelle.»

Produit par Romeo en collaboration avec Québecor Contenu, le magazine Le parloir est diffusé les jeudis sur la chaîne TÉMOIN. La dernière de la saison sera présentée le 12 décembre.

La deuxième saison de Famille de criminel atterrira pour sa part sur illico+ le 16 janvier 2025.