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Culture

Le parcours atypique de la comédienne et chanteuse Élodie Bégin

La pièce «Le placard» présenté au Théâtre de Rougemont, du 26 juin au 26 juillet 2025

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Nathalie Slight

2025-07-03T10:00:00Z
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Révélée au grand public lors de la sixième saison de La Voix, Élodie Bégin campe la détestable Lise Poitras dans la pièce de théâtre Le placard. Entre perruque, faux ongles et répliques grinçantes, elle s’éclate dans ce contre-emploi. La chanteuse et comédienne se confie sur son parcours atypique, ses remises en question et sa passion viscérale pour l’interprétation.

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Élodie, tu es chanteuse et comédienne. Qu’est-ce qui s’est présenté en premier dans ta vie: le jeu ou le chant?

Au primaire, mes parents cherchaient à m’inscrire à une activité. Comme j’aimais beaucoup chanter, j’ai joint une chorale. Puis au secondaire, j’ai découvert la comédie musicale. Même si je n’avais que deux répliques, j’ai eu un véritable coup de foudre pour le jeu. À la fin de ma cinquième secondaire, j'ai consulté un orienteur et les tests ont révélé que je devrais me diriger vers les métiers de prêtre ou de clown. (rires) C’est là que l'orienteur m’a proposé d’aller étudier en théâtre... mais la vie me réservait une surprise.

De quoi s’agissait-il?

Pour me préparer aux auditions pour l’école de théâtre, j’ai décidé de me mettre en danger, en allant participant aux auditions préliminaires de La Voix. Mon but n’était pas de faire l’émission, mais juste de prendre de l’expérience d’audition, parce que ça me rendait anxieuse. Je voulais donc vérifier si, face à la pression, j’allais bien performer ou perdre tous mes moyens.

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Visiblement, tu performes sous pression, puisque tu as non seulement participé à la sixième saison de La Voix, mais tu t’es rendue en quart de finale!

Eh oui! J’ai l’impression que ça fait 1000 ans, mais c’était en 2018. Immédiatement après La Voix, je suis entrée au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, je n’ai donc pas pu surfer sur la vague de ce concours télévisé. Je me suis dit que ce n’était que partie remise, mais après, une certaine pandémie mondiale a éclaté.

Chantes-tu toujours?

Oui, mais uniquement pour me faire du bien. Chanter, c’est tellement proche de moi, c’est tellement intime, que je n’ai pas de réflexe de me filmer pour le partager sur les réseaux sociaux, parce que j’aurais l’impression de publier ma psychothérapie. En même temps, si ça me fait du bien, peut-être que ça en ferait aussi à quelqu’un d’autre?

(Après réflexion, Élodie ajoute)

Tranquillement, je suis en train de me réapproprier mon style musical, pour éventuellement partager ce que je chante. Comme je suis comédienne, c’est le côté interprétation qui m’attire dans une chanson. Je porte une très grande attention au texte. Les mots d’une chanson doivent me faire vibrer.

Aimerais-tu jouer dans une comédie musicale?

J’aimerais tellement joindre mes deux passions: on lance ça dans l’univers! Cet été, c’est le jeu qui prend le dessus, puisque je suis dans Le placard, une pièce de théâtre écrite par Francis Veber, le même auteur que Le dîner de cons. Laissez-moi vous dire que ce rôle tombait à point dans ma vie.

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Pourquoi donc?

Parce qu’à l’époque, je travaillais en restauration et j’en étais à un point où je croyais que ma carrière dans le domaine artistique était terminée. Le rôle de Lise Poitras est donc un véritable cadeau pour moi.

Parle-nous de ce rôle flamboyant...

Pour l’interpréter, je porte une perruque, des lunettes, des faux ongles, du rouge à lèvres rose fluo et un veston assorti. Non seulement Lise est éclatée dans son look, mais elle l’est aussi dans sa personnalité. C’est une mémère, une petite chipie et une hypocrite qui prend plaisir à partager toutes les rumeurs qui courent au bureau. J’ai vraiment beaucoup de plaisir à l’incarner.

Tu aimes ça même si elle est détestable?

Oui. Cela dit, je dois avouer que je trouve certains de ses propos plutôt confrontants. Il faut comprendre que la pièce tourne autour de François Pignon, un comptable un peu beige qui fait croire qu'il est homosexuel, juste pour conserver son emploi dans une usine. Lisa Poitras est dans le jugement, ses propos font grincer des dents, mais elle sert très bien l’histoire. Comme je me métamorphose pour incarner mon personnage, les spectateurs ne me reconnaissent pas lorsque je sors dans le lobby, après les représentations. Je n’ai donc droit à aucun regard méprisant! (rires)

Cette pièce est présentée au Théâtre de Rougement et sera aussi au Théâtre de Cowansville. Un bel été t'attend...

Comme c’est en banlieue de Montréal, je peux aisément effectuer des allers-retours, mais les autres comédiens de la pièce et moi, on cherche à louer un petit gîte pour profiter au maximum de la campagne. Depuis le début de ma carrière, j’ai connu des hauts et des bas, alors je suis vraiment reconnaissante de ce qui m’arrive présentement.

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Comment composes-tu avec l’insécurité liée au domaine artistique?

C’est vraiment spécial. Un soir, tu chantes devant le studio MELS rempli à craquer et le lendemain, tu travailles dans une rôtisserie. Cela dit, avec le recul, je me considère comme chanceuse. Chaque fois que je crois avoir manqué le bateau, j’embarque dans un autre. Par exemple, je n’ai pas terminé mes études en théâtre — à cause de la pandémie —, mais une de mes enseignantes au conservatoire m’a conseillé de me présenter comme candidate autodidacte aux auditions du Théâtre de Quat'Sous.

Quelle scène as-tu présentée en audition?

J’ai décidé d’y aller all in en revisitant un grand classique de Michel Tremblay: Albertine, en cinq temps. Mon audace a porté ses fruits, puisque grâce à cette belle vitrine, j’ai trouvé un agent et décroché un rôle dans la dramatique À cœur battant.

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C’est dans cette série que le public t’a découvert en tant que comédienne...

Eh oui! Lors de mes études en théâtre, j’étais certaine de jouer dans des comédies. Jamais je n’aurais pensé camper un personnage dramatique et encore moins une policière. Au départ, je devais n’avoir que neuf jours de tournage. Petit à petit, à mon grand bonheur, mon personnage a pris de l’importance.

Peut-être que ton personnage de la caissière du petit café dans STAT prendra aussi de l’importance...

Ce serait vraiment le fun! Il s’agit d’un troisième rôle muet qui revient sporadiquement dans la série. Mme Café n’est au centre d’aucune intrigue, mais pour me divertir sur le plateau de tournage, je lui invente une vie palpitante! Cela dit, même si ce personnage ne parle pas, c’est toujours le fun d’aller passer une journée sur le plateau de STAT, ne serait-ce que pour être aux premières loges pour voir jouer les excellents comédiens de cette série télé.

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