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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Le momentum péquiste

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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2022-09-22T09:00:00Z
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Il y a quelques semaines à peine, on présentait Paul St-Pierre Plamondon comme un conducteur de corbillard, appelé à mener, le 3 octobre, le Parti Québécois au cimetière, pour l’enterrer une fois pour toutes. 

On trouvait même des commentateurs un peu mononcles pour s’amuser à faire semblant de ne pas se souvenir de son nom. 

Mais à la surprise de plusieurs, ce n’est pas ce qui est en train de se passer. 

PSPP

On a d’abord constaté que le PQ de PSPP menait une bonne campagne, probablement la meilleure.

Puis est venu le Face-à-Face TVA, qui a permis au chef péquiste de se faire connaître positivement par bien des électeurs qui n’en savaient pas grand-chose. 

Une impression s’est vite dégagée : il avait remporté le débat. 

Quelques jours plus tard, les sondages ont enregistré une évolution significative de l’appui au Parti Québécois, passé de 9 à 13 %. Il passe de la morgue à la salle de réanimation. Quelques points de plus, et on le classera parmi les ressuscités.

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Autrement dit, nous vivons le moment péquiste de la campagne. Il y a un momentum pour le Parti Québécois. Le PQ offre aussi une porte de sortie à ceux qui ne veulent pas du faux duel entre la CAQ et QS. 

Dès lors, sa performance au débat de ce soir devient essentielle. De grandes attentes entourent PSPP.

Chez les nationalistes, un message se fait entendre : un parti indépendantiste doit exister à l’Assemblée nationale.

Il faut dire que le PQ a décidé de faire campagne sur sa raison d’être, en faisant une promotion active de l’indépendance.

Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

Il tient une position courageuse sur la langue française et ose même transgresser les tabous idéologiques en matière d’immigration en prônant la nécessaire baisse des seuils. 

Autrement dit, au nationalisme semi-croquant de la CAQ, il répond par un nationalisme vigoureux. 

Une publicité du PQ frappe actuellement. Elle est centrée sur la question de notre existence comme peuple. Elle émeut assurément les indépendantistes, et peut-être même au-delà de leurs rangs.

Cela n’empêche pas le PQ de conserver ses vieux défauts : je parle de son adhésion inébranlable à la logique voulant que tous les domaines de l’existence doivent être contrôlés ou supervisés par la bureaucratie. 

Mais il faut savoir distinguer l’accessoire et l’essentiel.

Qu’on se comprenne bien. Le PQ n’a pas le début d’une chance de remporter cette élection. 

  • Écoutez la rencontre Mathieu Bock-Côté et Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 10 h via QUB radio :

Débats

La grande question, pour le PQ, consiste encore à survivre comme parti politique. Mais ce n’est plus une mission impossible. Si la tendance se maintient, évidemment.

S’il obtient 15 %, quel que soit son nombre de députés, il pourra crier victoire. S’il gagne en plus quelques circonscriptions, il pèsera dans les prochaines années. 

Car le prochain mandat sera marqué par la contestation par Ottawa de la loi 21 et de la loi 96. Le retour de la question nationale est inscrit dans l’agenda politique.

Elle est inscrite au cœur de notre histoire.

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