Élèves en échec après des notes modifiées: le ministre Roberge promet des correctifs


Daphnée Dion-Viens
Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, promet que des correctifs seront apportés afin de mettre fin aux «effets pervers» engendrés par la modification des notes effectuée par son ministère, qui a eu pour effet de faire échouer des élèves malgré leurs bons résultats obtenus pendant l’année scolaire.
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«Je vous assure qu’il y aura des améliorations au système pour éviter des écarts qui sont très grands et éviter qu’il y ait des effets pervers importants», a-t-il affirmé lors d'un entretien avec Le Journal mercredi.
- Écoutez l’entrevue d’Alexandre Dubé avec Karine Boulay, mère d’Amélie Bérubé (élève de quatrième secondaire sur QUB radio :
À court terme, pour l’année scolaire qui vient de se terminer, le ministre a obtenu l’assurance de son ministère que des «solutions» seront apportées. «On va corriger les situations qui ont besoin d’être corrigées», assure-t-il.

Le Journal rapportait mercredi qu’Amélie Bérubé, une élève de quatrième secondaire, avait obtenu une note-école de 72% en mathématiques en fin d’année. Or ce résultat a chuté à 43% après qu’elle ait échoué à l’épreuve ministérielle, en raison d’un traitement statistique effectué par le ministère.
La «modération» des notes est effectuée depuis 1974 par le ministère et vise à rendre l’évaluation équitable pour tous les élèves afin d’éviter les notes bonbon ou les évaluations trop sévères.
Pour chaque groupe, les notes-écoles des élèves sont comparées avec celles obtenues à l’épreuve ministérielle. Si, dans le même groupe, plusieurs élèves obtiennent des résultats à l’examen bien plus bas que la note accordée par leur enseignant, celle-ci sera revue à la baisse. L’inverse est aussi vrai.
Or une diminution de près de 30 points, comme celle imposée à Amélie, est «quelque chose d’anormal», affirme le ministre Roberge. «C’est un écart très grand qui remet en question les manières de faire», dit-il. La jeune fille est d’ailleurs loin d’être la seule dans cette situation (voir autre texte ci-bas).
-Écoutez David Santarossa au micro de Yasmine Abdelfadel sur QUB radio :
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Le ministre n’est toutefois pas prêt à «jeter le bébé avec l’eau du bain» puisque le système de modération des notes «a ses vertus», dit-il.
«Je pense qu’il amène plus d’équité dans le réseau et c’est important. C’est même rassurant pour les parents et les élèves de savoir (...) que peu importe l’école, les diplômes ont la même valeur», précise M. Roberge.
Or après des décennies de mise en œuvre et une pandémie, qui a créé des écarts «très grands» entre différentes écoles, il est temps d’apporter des changements à cette politique, ajoute-t-il. «Le ministère est déjà engagé à améliorer le système et à corriger ça», assure le ministre.
De son côté, la mère d’Amélie, Karine Boulay, se réjouit de savoir de cet engagement. «C’est une très bonne nouvelle, pas seulement pour ma fille, mais aussi pour les autres élèves dans le futur», dit-elle.
Le ministre Roberge promet par ailleurs qu’une réflexion sera menée cette année concernant les épreuves ministérielles, à laquelle seront conviés les acteurs du réseau scolaire.
«On est dans une période de transition, je pense qu’il faut revenir à une normalité améliorée, il n’est pas question de dire qu’on revient au statu quo (...). S’il faut changer les façons de faire, on va le faire. Le prochain gouvernement et le prochain ministre vont assurément s’attaquer à cette situation cet automne», a-t-il affirmé.