Le milieu agricole convoite les serres inachevées de Medicago
Le complexe pourrait devenir le fer de lance de l’agroparc

Diane Tremblay
Des intervenants du milieu agricole proposent d’intégrer le complexe inachevé de Medicago au futur projet d’agroparc prévu sur les terres des Sœurs de la Charité de Québec pour faire pousser des fruits et des légumes.
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« On est très enthousiaste. Si le gouvernement veut le reprendre pour le joindre au grand projet de l’agroparc, c’est sûr qu’on appuierait ça », a affirmé Yves Laurencelle, président régional de l’UPA Capitale-Nationale–Côte-Nord. Pour un gouvernement qui veut doubler le volume de la culture en serre au Québec d’ici 2025 afin d’accroître l’autonomie alimentaire, l’occasion est belle, estime M. Laurencelle, qui prévoit pousser les discussions plus loin.
Des appuis
Geneviève Parent, titulaire de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires à l’Université Laval, y voit aussi du potentiel.
« Il faut réfléchir à tout ça de manière cohérente. On a déjà des installations. Cela me semble une très bonne idée au lieu de réinvestir dans la construction de nouvelles serres, alors qu’on est dans une crise énergétique et qu’on demande aux consommateurs de réduire leur consommation », dit-elle. Pour les Producteurs en serre du Québec, l’hypothèse de joindre le complexe à l’agroparc mérite d’être étudiée.
Liquidation
« La grande question, c’est le prix de vente (...). Ça prend quelqu’un qui a les poches profondes pour embarquer dans ça », affirme Nicolas Bédard, copropriétaire de la Ferme Bédard et Blouin, et membre du CA des Producteurs en serre du Québec.
Le MAPAQ, qui est propriétaire des terres des Sœurs de la Charité où sera réalisé l’agroparc, invite les divers groupes à partager leurs propositions à la table de concertation qui a amorcé ses travaux récemment pour définir le concept préliminaire du projet. La volonté première du gouvernement est de maintenir à Québec l’expertise développée par Medicago. Une fois que les modalités entourant la liquidation de l’entreprise seront connues, le gouvernement du Québec travaillera de concert avec les intervenants concernés pour favoriser un scénario dans lequel les installations de Medicago seront récupérées de façon stratégique, nous indique-t-on.
DE LA PHARMACIE AU GARDE-MANGER
Le complexe Medicago sur l’avenue D’Estimauville a été conçu pour fabriquer des vaccins à base de plantes. Les installations comprennent :
- Une usine de 473 612 pi2
- Une serre de 96 879 pi2
- Un centre de recherche et de développement
- Des bureaux administratifs
- La superficie du terrain est de 1 000 000 pi2
- Les travaux ont débuté en septembre 2018 sur le site de l’ancienne ferme SMA
- La livraison était prévue en 2023
- La valeur du projet s’élève à 250 M$
- Le gouvernement du Québec a octroyé un prêt de 60 M$ — qui pourra être récupéré selon le ministre Pierre Fitzgibbon
- Le fédéral a versé 173 M$ en échange de 76 millions de doses contre la COVID-19 qui ne seront jamais produites
- Le 2 février dernier Mitsubishi Chemical Group mettait fin aux activités de Medicago
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