Le maire d'Athènes s'indigne des critiques de l'ambassadeur d'Israël en Grèce

AFP
Le maire d'Athènes, Haris Doukas, s'est indigné dimanche des déclarations de l'ambassadeur d'Israël en Grèce, Noam Katz, qui l'a accusé de «ne pas nettoyer» la capitale grecque des graffitis «antisémites» ce qui offense les touristes israéliens visitant le pays.
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«En tant qu'autorité municipale de la ville, nous avons prouvé notre vive opposition à la violence et au racisme, et nous ne recevons pas de leçons de démocratie de ceux qui tuent des civils», a affirmé Haris Doukas sur son compte X.
«Athènes, capitale d'un pays démocratique, respecte pleinement ses visiteurs et soutient le droit d'expression libre de ses citoyens», souligne Haris Doukas, membre du parti socialiste grec, Pasok.
La réaction de Haris Doukas intervient après que Noam Katz a déclaré dans le journal Kathimerini, paru dimanche, que le maire d'Athènes «ne faisait pas assez pour protéger sa ville des minorités organisées», responsables, selon lui, de graffitis «antisémites».
Haris Doukas «ne nettoie pas la ville, ce qui fait que les touristes israéliens se sentent mal à l'aise», a souligné l'ambassadeur israélien à Kathimerini, quotidien principal de centre-droite.
«Il est révoltant que Monsieur l'Ambassadeur se concentre uniquement sur les graffitis [qui sont évidemment effacés] alors qu'à Gaza se déroule un génocide sans précédent», a pour sa part rétorqué le maire d'Athènes.
Comme dans d'autres pays européens, de nombreuses manifestations propalestiniennes organisées surtout par la gauche ont eu lieu à Athènes et dans d'autres villes du pays depuis la guerre à Gaza.
Sur certaines îles grecques, l'arrivée du bateau de croisière Crown Iris avec à bord de touristes israéliens a provoqué des manifestations de centaines de personnes ces dernières semaines.
Malgré une politique proarabe suivie pendant plusieurs décennies, Athènes a développé depuis 2010 une étroite coopération avec Tel-Aviv en matière surtout de sécurité et d'énergie.
Le gouvernement de droite de Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir depuis 2019, a renforcé cette coopération et condamné à plusieurs reprises «les actes terroristes du Hamas et d'autres groupes radicaux» à Gaza tout en évoquant «la crise humanitaire» et le besoin d'aide humanitaire à Gaza.
Depuis la guerre à Gaza, il y a une augmentation du nombre d'Israéliens qui visitent la Grèce, pays méditerranéen proche d'Israël, ou qui investissent surtout dans le secteur d'immobilier du pays, selon des experts.
Selon le maire d'Athènes, «au cours de l'année dernière, le nombre d'Israéliens ayant obtenu un "golden visa" grec a augmenté de plus de 90%».