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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

L'émissaire de Trump s'est rendu à Gaza en pleine catastrophe humanitaire

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AFP

2025-08-01T13:39:00Z
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L’envoyé spécial du président américain Donald Trump a visité vendredi matin un centre de distribution d’aide dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, au moment où la pression s’accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

• À lire aussi: L’aide mise en place à Gaza par Israël est un «piège mortel», dénonce l’organisation Human Rights Watch

• À lire aussi: Gaza: 1373 Palestiniens qui attendaient de l’aide tués en deux mois

En amont de cette visite de Steve Witkoff, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d’aide mis en place par Israël et les États-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), système devenu selon elle un «piège mortel» pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d’une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est menacée d’une «famine généralisée» selon l’ONU et est totalement dépendante de l’aide humanitaire.

La Défense civile à Gaza a recensé de son côté 11 personnes tuées depuis le début de la journée par des frappes aériennes et des tirs israéliens, dont deux se trouvaient près d’un site de la GHF en attente d’aide.

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Steve Witkoff et l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de cette organisation.

«Ce matin, j’ai rejoint [...] Steve Witkoff pour une visite à Gaza afin de connaître la vérité sur les sites d’aide [de la GHF]», a indiqué sur X M. Huckabee, publiant une photo qui le montre aux côtés de l’émissaire américain.

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après presque trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système humanitaire mis en place de longue date par l’ONU.

Depuis, 1373 Palestiniens qui attendaient de l’aide ont été tués dans la bande de Gaza, dont 859 à proximité des sites de cette organisation au financement opaque, «la plupart» par l’armée israélienne, a chiffré vendredi l’ONU.

« Bains de sang »

Dans un rapport, HRW a de son côté accusé le système humanitaire «militarisé» mis en place à Gaza d’avoir provoqué de «véritables bains de sang». «Les meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes, sont des crimes de guerre», a-t-elle aussi dénoncé.

L’armée israélienne sollicitée par l’AFP n’a pas réagi dans l’immédiat aux annonces de la Défense civile, de l’ONU et de HRW, mais répète régulièrement faire tout son possible pour limiter les pertes civiles à Gaza.

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Selon la Maison-Blanche, la visite de MM. Witkoff et Huckabee vise à mettre en place un «plan pour livrer davantage de nourriture».

Les deux hommes devaient aussi rencontrer des habitants «pour entendre de leur bouche évoquer cette terrible situation», et faire «un bilan auprès du président [...] afin d’approuver un plan final pour la distribution d’aide».

«La faim a poussé les gens à se tourner les uns contre les autres. Les gens se battent entre eux avec des couteaux», pour tenter d’obtenir quelques colis d’aide, affirmait jeudi à l’AFP Amir Zaqot, à Al-Zawayda (centre), après un largage aérien d’aide.

M. Witkoff s’était déjà rendu à Gaza en janvier dernier alors qu’un cessez-le-feu était en vigueur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, avant une reprise de l’offensive israélienne le 18 mars.

Jeudi, il s’est entretenu avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7 octobre, et à l’étranger pour faire taire les armes à Gaza.

« Position minoritaire »

Également en visite à Jérusalem, le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, a déploré une «catastrophe humanitaire à Gaza [qui] dépasse l’imagination».

Le ministre, dont le pays est un allié indéfectible d’Israël, avait auparavant estimé que ce pays était «de plus en plus en position minoritaire», alors qu’un «nombre croissant de pays, y compris européens, sont prêts à reconnaître un État palestinien».

Le Portugal a indiqué jeudi envisager de reconnaître l’État de Palestine, suivant l’exemple du Canada, de la France et du Royaume-Uni.

Une telle reconnaissance reste néanmoins largement symbolique en raison du refus d’Israël de la création d’un tel État auquel aspirent les Palestiniens.

Israël a dénoncé une «campagne de pression internationale déformée» venant «récompenser le Hamas».

Jeudi, le Jihad islamique, un allié du Hamas, a publié une vidéo d’un otage israélien qu’il retient. L’AFP n’a pas pu déterminer l’authenticité de la vidéo ni la date de son enregistrement. Mais elle a, comme plusieurs médias israéliens, identifié l’otage comme étant Rom Braslavski, un Israélo-Allemand.

L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.

L’offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, a fait au moins 60 249 morts, en majorité des civils, d’après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l’ONU.

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