Le grand patron de la CDPQ ne regrette pas le retrait du secteur pétrolier


Martin Jolicoeur
Le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt ne regrette en rien son retrait du secteur pétrolier, et ce, en dépit de sa performance enviable des derniers mois.
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Au contraire, Charles Emond a soutenu hier que son « retrait du pétrole » avait permis à la Caisse de s’exposer davantage à l’industrie renouvelable, laquelle n’aurait pour ainsi dire rien à envier aux pétrolières quant à leur capacité d’engranger des profits pour ses investisseurs.
Trop tôt selon certains
Interviewé à l’occasion de la présentation de ses résultats de mi-année, le PDG en a profité pour répondre aux avis publiés récemment, suggérant que la Caisse ait pu se retirer trop tôt du secteur pétrolier, et ainsi se priver d’importants rendements.
« Comme on a fait de l’argent – puisqu’on a vendu ces positions à profit –, je ne voudrais pas qu’il y ait une impression dans la population que nous avons encouru des pertes », a-t-il d’abord précisé, l’air agacé, avant de poursuivre en vantant le redéploiement réalisé depuis de milliards d’actifs dans des secteurs plus verts.
Aussi payant que le pétrole
« On assume [sic] qu’on aurait pu aller chercher un milliard de dollars de plus [en demeurant dans le pétrole]... Eh bien, je réponds qu’on est allé chercher 6 milliards $ de rendement en 2 à 3 ans dans le renouvelable, en plus de 2 milliards $ dans le gaz naturel [...]. Je vous parle de rendements réels d’à peu près 8 milliards $ [...], produits grâce à la vente à profit de positions dans le secteur du pétrole », a-t-il insisté.
Admettant que le « timing » de ce retrait aurait pu lui être plus favorable, il a rappelé que le rendement des positions que la Caisse détenait au sein des producteurs pétroliers n’avait produit un rendement que de 0,4 % par année depuis 2018.
« D’ailleurs, les actifs à faible intensité de carbone de la Caisse font le double depuis cinq ans que nos actifs à haute intensité de carbone, a-t-il ajouté. On parle de 12 % pour le premier, contre 5 % pour l’autre. »
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