Le décès d’un hockeyeur remémore de douloureux souvenirs à Martin St-Louis
Blessé à un œil, l’entraîneur du Canadien est en faveur de plus de protection
Mylène Richard
L’incident ayant causé la mort d’un hockeyeur en Europe le week-end dernier a remémoré de mauvais souvenirs à Martin St-Louis.
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Quand l’entraîneur-chef du Canadien jouait pour le Lightning de Tampa Bay, il avait été atteint par un tir de son coéquipier Dominic Moore lors d’un entraînement en décembre 2011.
«J’ai reçu une rondelle dans l’œil [gauche], a rappelé St-Louis, lundi, quelques heures avant que le CH n’affronte les Golden Knights à Las Vegas. Mon œil gauche n’est pas pareil comme mon œil droit, donc j’ai mis une visière.»
«Aujourd’hui, je regarde le jeu, j’essaie de m’imaginer jouer sans visière. C’est débile, les lancers, les bâtons sur les rondelles, la vitesse du jeu. Il me semble que j’aurais de la misère à jouer sans [cette protection]. Je n’en reviens pas que j’aie joué sans visière», s’est étonné le Québécois de 48 ans, qui avait tout de même inscrit 74 points en 77 matchs durant cette saison, lorsque questionné sur le décès d’Adam Johnson.
«C’est un accident terrible. [...] Le hockey, c’est un sport rapide, mais quand tu arrives dans la LNH, tu as un peu plus de contrôle. [...] Je serais très en faveur qu’il y ait plus de protection à ce niveau [pour les jeunes de moins] de 20 ans ou 18 ans», a-t-il mentionné.
«Pas le moment»
De son côté, Brendan Gallagher a discuté avec son ami Josh Nicholls, coéquipier chez les Steelers de Sheffield de Matt Petgrave, celui dont la lame a heurté mortellement le cou d’un adversaire.
«C’est épouvantable à entendre. [...] C’est difficile pour tout le monde là-bas», a dit Gallagher.
«Peut-être que ça va stimuler la discussion. [...] Peut-être que la Ligue nationale fera des pas dans cette direction. Mais pour l’instant, la conversation devrait porter sur la perte de ce jeune homme», a soutenu l’attaquant du Tricolore.
«On porte un protège-cou lors d’événements de Hockey Canada. C’est certain qu’il y aura des conversations et des débats, mais ce n’est pas le moment», a-t-il martelé.
«À quel prix?»
Ailleurs dans la LNH, l’entraîneur des Blue Jackets de Columbus, Pascal Vincent, a plaidé pour l’ajout d’une pièce d’équipement obligatoire.
«Nous sommes des hommes, nous sommes forts, nous avons beaucoup de testostérone et nous voulons le montrer au monde. D’accord, mais à quel prix? Quand nous voyons ça, nous nous demandons si nous pouvons l’empêcher. Pourquoi ne pas mettre un protège-cou ou un col roulé qui protège?» a demandé le Québécois de 52 ans, dont les propos ont été rapportés par le site The Hockey Writers.
L’Association anglaise de hockey sur glace a d’ailleurs «recommandé vivement» lundi à tous ses joueurs de se protéger le cou. Cette mesure deviendra obligatoire en 2024.
- Avec la collaboration de Jonathan Bernier et de l’Agence QMI