Le débit d’eau encore risqué sur la rivière Saint-Maurice
Anne-Marie Lemay
Le débit de la rivière Saint-Maurice est élevé et il est risqué de s’y aventurer.
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En cette journée chaude et ensoleillée à Shawinigan, le plan d’eau est pratiquement désert.
Depuis vendredi, les plaisanciers doivent éviter le secteur en aval du barrage d’Almaville.
«Dans les 10-12 derniers jours, il y a eu le double de pluie au niveau du Haut-Saint-Maurice, puis à peu près une fois et demie dans le Bas-Saint-Maurice», explique la conseillère pour les relations avec le milieu chez Hydro-Québec, Caroline Beaudry.
«Ça amène une quantité d’eau assez incroyable, puis les débits ont augmenté de façon assez fulgurante», a-t-elle précisé.
Normalement, le débit de la Saint-Maurice se situe entre 600 et 800 mètres cubes à la seconde. Il était à 1300 vendredi dernier.
Hydro-Québec a dû ouvrir une vanne du barrage d’Almaville. Depuis, le débit diminue.
«Hier, on était aux alentours de 1050 mètres cubes par seconde, mais il faut rester très prudent, parce que c’est vraiment des débits qui sont très élevés et qui entraînent certains risques pour les plaisanciers aussi», a ajouté Mme Beaudry.
Au parc de l’Île Melville, les activités ont repris graduellement lundi, après trois jours de fermeture.
«C’était vraiment pour la sécurité de nos usagers», indique le directeur général de l’endroit, Luc Désaulniers.
Plusieurs familles profitaient de la journée de congé pour se rafraîchir dans le jeu aquatique Aqua Radical.
«On dit aux gens de se concentrer entre les deux îles, où il y a moins de courant, parce que les deux évacuateurs, ils sont de chaque côté de l’île», a expliqué M. Désaulniers.
Il rappelle aussi l’importance d’éduquer les citoyens.
«Tantôt, je suis allé à la Promenade du Capitaine : il y a un papa qui faisait baigner ses bébés avec une flotte. Des fois, il y a des gens, je trouve, qui sont téméraires», a-t-il mentionné.
Autre conséquence : un événement de natation réunissant 275 nageurs qui devait avoir lieu le 1er juillet sur la rivière, près de l’avenue du Capitaine-Veilleux, a dû être déplacé au lac des Piles.
«C’était facile d’installer notre circuit, et là, on doit tout reprendre ça là-bas, se casser un peu la tête», a raconté le responsable de l’Invitation provinciale en eau libre Jean-Charles Pelletier, entre deux appels téléphoniques pour replanifier le tout.
Pendant ce temps, à la marina de Grand-Mère, les mises à l’eau sont permises.
Le maître de Port-Louis Maurais s’attend à ce que les amateurs affluent alors que ses installations sont situées en amont sur la même rivière.
La crue de l’eau complique toutefois la vie des plaisanciers.
«On se retrouve avec des billots de bois, des branches, des arbres, à peu près n’importe quoi. Il faut être prudent, surtout les motomarines qui, souvent, naviguent à une bonne vitesse. Les bateaux également. Il faut vraiment naviguer avec les yeux», a affirmé M. Maurais.
C’est ce que compte faire Guy Tremblay, membre de la marina, qui est venu vérifier que son bateau n’a pas été endommagé par mère Nature ces derniers jours.
«La nature est comme ça, elle ne nous permet pas à tous de faire des conditions parfaites!», a-t-il dit.
Patrick Richard revient pour sa part d’un tour de ponton.
«On n’a pas été très loin, mais on n’est pas pressé, donc on va aller tranquillement, mais on va en profiter, ça c’est sûr et certain !», a expliqué M. Richard.
Hydro-Québec ne peut pas pour l’instant dire quand la situation reviendra à la normale.
Le Festival de la rivière de Shawinigan se croise les doigts pour que ce soit avant le début de ses activités vendredi.
«On est très confiants pour qu’en fin de semaine, ce soit correct», a conclu Luc Désaulniers.