Débat de tous les dangers: des intentions de vote un peu plus serrées à quelques heures du duel
Guillaume St-Pierre – analyse
OTTAWA | Malgré un tout petit resserrement dans les intentions de vote, les libéraux de Mark Carney continuent leur nette domination face à Pierre Poilievre, mais, à quelques heures des débats, rien n’est encore joué.
L’écart n’est plus que de 5 points de pourcentage à l’échelle du pays, selon un sondage Léger–Le Journal–TVA Nouvelles–National Post, lui qui était de sept points il y a deux semaines.
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Deux facteurs pourraient venir brouiller les cartes, selon le sondeur Jean-Marc Léger : les débats en français et en anglais et l’imprévisible Donald Trump.
Une question d’attentes
Bonne nouvelle pour Mark Carney : les attentes des Québécois pour le débat en français, qui a été finalement devancé à 18 h en raison du match du Canadien, sont très basses à son endroit.
Il pourrait donc s’en tirer, aux yeux de l’électorat, avec une performance honnête, mais sans plus.
Jusqu’à présent, la qualité de son français ne semble pas particulièrement lui nuire.
Il sera tout de même conscient de l’importance de l’enjeu pour lui. Malgré un léger recul, les libéraux, à 40 % au Québec, sont en position de réaliser d’importants gains qui pourraient se révéler décisifs entre un gouvernement libéral majoritaire et minoritaire.
La pression sera forte sur Pierre Poilievre, qui encouragera aussi secrètement le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, qui a vu ses appuis affluer chez Mark Carney.
Sans un regain du Bloc, il sera difficile pour les conservateurs de se faufiler dans des courses à trois au Québec.
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La politique est parfois remplie de contradictions.
Rappelons qu’en 2021, les débats avaient donné du souffle à la campagne d’Yves-François Blanchet.
La marche est haute
Mark Carney jouera encore plus gros durant le débat en anglais, puisque les attentes des Canadiens sont beaucoup plus élevées.
La marche pourrait donc être haute pour lui si on se fie à ses performances sans éclat en français comme en anglais dans les débats de la course à la direction du parti cet hiver.
Cette fois, Pierre Poilievre espérera une performance du tonnerre de la part du chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, dont l’effondrement dans les intentions de vote mine la possibilité d’une victoire conservatrice.
Des choix déjà finaux
Cela dit, il ne faudrait pas surestimer l’incidence des débats sur les intentions de vote. Seulement 17 % des Canadiens soutiennent que l’exercice pourrait les faire changer d’idée et près de 70 % des électeurs estiment que leur choix est définitif à ce point-ci de la campagne.
Avec le vote par anticipation qui débute ce vendredi, cela laisse peu de temps aux partis qui souhaitent renverser la vapeur.