Le complotiste Mario Roy restera détenu
Il demandait une libération pour aller récolter des pommes


Michael Nguyen
Un chef de file du mouvement antimasque qui est accusé d’avoir harcelé une avocate restera détenu d’ici son procès, même s’il avait exigé sa libération pour aller récolter des pommes.
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« J’ai du cidre de glace en préparation, je vais tout perdre », s’était plaint Mario Roy lors d’une audience vendredi dernier au palais de justice.
Roy, 49 ans, fait face à des accusations criminelles de harcèlement et d’intimidation contre une avocate au service d’enquête du Barreau du Québec.
Il est aussi accusé de non-respect des conditions, pour avoir fait référence à deux avocats sur les réseaux sociaux alors que cela lui était interdit.
À la demande de Roy, le juge a toutefois émis une ordonnance de non-publication empêchant à ce stade-ci de rapporter les détails des gestes qui lui sont reprochés.
Mais s’il espérait être libéré et qu’il avait présenté des garanties afin d’assurer au tribunal qu’il allait respecter toutes les conditions que la cour lui imposerait, le juge Denis Lavergne n’a pas été convaincu.
Car selon le magistrat, même si la liberté est en général la règle, le cas de Roy nécessitait qu’il demeure en prison, et ce pour toute la durée des procédures.
Immédiatement après la décision, Roy n’a pas caché son mécontentement, lui qui dit s’occuper d’un verger et d’une récolte de pommes destinée à la fabrication du cidre de glace.
Prisonnier politique
Arborant un t-shirt où était inscrite en grosses lettres une insulte visant le premier ministre François Legault, Roy s’est ensuite déclaré « prisonnier politique » et a demandé la tenue d’un procès devant jury.
Compte tenu des délais à la cour, il serait toutefois surprenant qu’il soit jugé avant l’automne. Cela n’a pas fait l’affaire du complotiste qui s’est alors mis à questionner le juge sur ses options juridiques.
Poliment, ce dernier a répondu à certaines questions, pour finalement lui conseiller de retenir les services d’un avocat, étant donné que l’accusé se défend seul.
S’il le désire, Roy peut toujours porter l’ordre de détention en appel, bien que cela prendrait plusieurs semaines avant qu’il ne soit entendu.
D’ici là, Roy reviendra à la cour aujourd’hui pour que soit fixée la date de son procès.
Plusieurs déboires
Parallèlement, il devra aussi se présenter devant un autre magistrat, cette fois pour les plaidoiries sur la peine à lui imposer concernant un outrage au tribunal. Dans ce dossier, il a été reconnu coupable au civil d’avoir violé une ordonnance lui interdisant de poser des gestes réservés aux avocats.
Ses déboires ne s’arrêtent toutefois pas là, puisqu’il devra bientôt encore comparaître à la cour, cette fois pour une accusation de méfait en lien avec le barrage du pont-tunnel Louis-Hyppolyte-La Fontaine, qui avait suivi une manifestation contre les mesures sanitaires à Montréal le 13 mars dernier.
Ce jour-là, quelque 5000 manifestants avaient défilé dans les rues de Montréal pour s’opposer aux mesures sanitaires.
En marge de cet événement, des militants antimasques avaient momentanément bloqué les trois voies du tunnel La Fontaine en direction nord.