Le choix de Roy: un naturel pour Lamoriello


Marc de Foy
Lou Lamoriello vient de frapper un grand coup. L’embauche de Patrick Roy à titre d’entraîneur-chef des Islanders va créer tout un boucan dans la communauté new-yorkaise du hockey. À part la période où ils ont monopolisé la coupe Stanley quatre saisons consécutives, les Islanders ont toujours évolué dans l’ombre des Rangers. Il en est de même pour les Devils. L’arrivée de Roy va donner de la visibilité et de la crédibilité aux Islanders.
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Lamoriello a posé le geste que le Canadien et les Sénateurs n’ont pas osé faire ces dernières années. Dans le cas du Tricolore, il faut dire que Martin St-Louis se débrouille bien pour un entraîneur qui n’avait pas dirigé plus loin que dans les rangs bantams avant son premier essai dans la Ligue nationale.
De leur côté, les Sénateurs sont retournés dans le passé en ramenant Jacques Martin derrière le banc.
Admiration pour les anciens du Canadien
Lamoriello a toujours eu un faible pour les anciens du Canadien. Patrick Roy devient le cinquième ancien membre de l’organisation montréalaise à être embauché comme entraîneur-chef par le vénérable directeur général pour diriger son équipe.
Les quatre premiers, Jacques Lemaire, Larry Robinson, Pat Burns et Claude Julien, furent embauchés par Lamoriello pendant le long séjour de celui-ci en qualité de DG des Devils du New Jersey. Les trois premiers ont mené les Devils à la Coupe Stanley, Lemaire en 1995, Robinson en 2000 et Burns en 2003.
Julien avait eu moins de chance. Malgré une récolte de 102 points, Lamoriello avait étonnamment montré la porte à Julien avec seulement trois matchs à disputer en saison régulière, en 2006.
Lamoriello avait approché Lemaire dans les jours suivant la dernière conquête de la coupe Stanley du Canadien, en 1993.
Bras droit de Serge Savard, Lemaire savait qu’il vivait ses derniers moments avec le Tricolore lors du défilé de la coupe. Il s’était assis en retrait au fond du vaste char allégorique qui transportait les joueurs et membres de la direction de l’équipe au centre-ville.
Deux ans plus tard, les Devils paradaient à leur tour pour la première fois avec la coupe et Lemaire comme chef de file. L’événement avait toutefois eu moins d’attrait qu’à Montréal, puisqu’il s’était déroulé dans le stationnement du Meadowlands Arena, dans les marais d’East Rutherford.
On retrouvait dans la formation Claude Lemieux et Stéphane Richer, qui avaient gravé leur nom sur la coupe en tant que membres du Canadien, en 1986. Il y avait aussi Tom Chorske, qui était passé aux Devils avec Richer en 1991, en retour de Kirk Muller et Roland Melanson.
Les Devils misaient sur un autre joueur québécois, un futur membre du Panthéon du hockey, en Martin Brodeur.
Robinson avait succédé à Robbie Ftorek, en mars 2000. Les joueurs des Devils n’en pouvaient plus de Ftorek, dont les méthodes ont été contestées partout où il est passé.
Trois mois plus tard, la coupe Stanley se promenait pour une deuxième fois au Meadowlands.
En 2002, Lamoriello faisait appel à Burns, qui travaillait alors dans le monde des médias. Juin venu, les Devils décrochaient un troisième championnat en neuf ans avec un ancien du Canadien derrière le banc.
Gros défi pour Patrick
Avant de se demander si Roy pourrait réussir à en faire autant avec les Islanders, il lui faudra, dans un premier temps, mener l’équipe aux séries.
Avant les matchs de samedi, les Islanders venaient au 11e rang dans l’Association de l’Est. Mais leur retard sur la huitième position n’était que de deux points. On peut présumer que son arrivée derrière le banc va donner un regain d’énergie à la formation new-yorkaise.
On connaît l’homme; aucun défi ne lui fait peur.
Beaucoup de travail l’attend. Mais on connaît l’homme.
L’offensive des Islanders produit moins de trois buts par match (2,93) pendant que leur moyenne de buts accordés s’élève au-dessus de trois par rencontre (3,36).
Leurs joueurs les plus productifs sont le rapide Mathew Barzal, premier marqueur de l’équipe avec 46 points; le défenseur Noah Dobson, gagnant de la Coupe Memorial avec les Huskies de Rouyn-Noranda, en 2018, et le Titan d’Acadie-Bathurst, en 2019, suit avec 45 points; et Bo Horvat (42 points), ancien capitaine des Canucks de Vancouver, dont ils ont acquis les services la saison dernière.
Ça va être intéressant de suivre les Islanders au cours des prochaines semaines.