Manifestations à Ottawa: le chef de police a «dormi au gaz», selon un expert
TVA Nouvelles et Agence QMI
La gestion de la manifestation à Ottawa est «indescriptible» et «inacceptable», a déploré le président de la Fraternité des policiers de Montréal et vice-président de l’Association des policiers du Canada, Yves Francoeur.
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«Je veux bien croire que ça a pris une certaine ampleur, mais par contre il s’agissait du début de la manifestation, de regarder les médias nationaux et on savait qu’il y avait des convois qui arrivaient», a déclaré Yves Francoeur, en entrevue à TVA Nouvelles, mardi. Il estime que le chef de police d’Ottawa et la direction ont «dormi au gaz».
«C’était le moment immédiat de réquisitionner des effectifs et d’adopter un plan stratégique, qui n’a pas été fait du tout», a estimé Yves Francoeur.
Des policiers épuisés
M. Francoeur a rappelé que les policiers travaillent sans relâche pour protéger les résidents d’Ottawa. «Ça fait 10 jours qu’ils font des quarts de travail de 15 heures. Et ils se plaignent du manque de direction, de leadership et d’organisation de la direction du service de police», a expliqué le spécialiste.
Selon lui, les policiers d’Ottawa ont perdu confiance envers leur chef et le manque d’effectif fait en sorte qu’ils ne peuvent pas intervenir de manière adéquate: «Tu sais que tu ne peux pas avoir de “back-up” fort et rapide, des fois tu es obligé de laisser passer. On sait que la foule habituellement dans des événements comme ça, se retourne contre les policiers».
Il pense d’ailleurs que c’est ce qui peut expliquer en partie la complaisance de certains agents envers des manifestants.
«Le chef de police qui s’en va déclarer que ça prendrait l’armée, je m’excuse, mais ce n’est pas le cas, a -t-il ajouté. On a vécu plus important que ça à Montréal, (...) les policiers torontois ont vécu plus importants que ça.»
Il a également rappelé l’image surréelle des manifestants transportant des bidons d’essence et des bombonnes de propanes, dont la combinaison peut être dangereuse, à quelques dizaines de mètres du la Chambre des Communes et du bureau du Premier ministre.
«La ville a perdu le contrôle et n’avait pas de plan», a déploré M. Francoeur précisant que la ville a la possibilité d’intervenir avec des groupes spécialistes.
«Ce n’est pas normal qu’une ville au complet soit tenue en otage par des gens qui représentent environ 5 % de la population. Et c’est à la ville d’Ottawa, au service de police d’assurer la sécurité de tout le monde et non pas au gouvernement.»