Jeux olympiques 2022: Sébastien Toutant en confiance pour le big air

François-David Rouleau
PÉKIN | Sébastien Toutant, champion incontesté de l’épreuve initiale de big air olympique en 2018, s’est pointé dans la capitale chinoise sans stress. Le planchiste affiche une belle confiance à l’aube de la spectaculaire compétition.
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Toute la journée, samedi, le Québécois de 29 ans a bûché sur une nouvelle manœuvre qu’il n’avait jamais réussie à la perfection. Sur le grand saut olympique, il tentait du nouveau.
« C’est la beauté du snowboard. Oui, on veut gagner une médaille, mais apprendre une nouvelle manœuvre procure un sentiment incroyable. C’est ce que je préfère. Je sens que j’ai fait quelque chose. Je l’ai appris et j’ai ressenti cette petite crainte avec cette poussée d’adrénaline avant de l’exécuter correctement », lâche avec passion le sympathique athlète.
Quelle est cette fameuse figure ?
« Un front side 1620, triple cork », répond-il fièrement.
On repassera pour la traduction instantanée. Ce qu’on peut assurer, c’est l’aspect spectaculaire de l’acrobatie.
« C’est vraiment incroyable de le réussir la première fois sur le saut des Jeux. Je me suis battu pour le réussir. C’est la même sensation que de gagner une compétition. »
Justement, Toutant fera face à toute une charge de ses adversaires dès cette nuit, heure du Québec. Premier champion de l’histoire olympique en big air à Pyeongchang, il vit sans pression additionnelle. Il a déjà gagné et il peut défendre son titre.
Chance en or
« Je vis dans le moment présent. J’ai une belle opportunité de réussir à nouveau. Je vais tout donner. Je crois qu’au contraire, j’ai moins de pression, car j’ai déjà gagné. Je veux réussir mes manœuvres. On verra à quel rang je terminerai. »
Parmi ses principaux adversaires, il compte ses deux coéquipiers, Mark McMorris et Maxence Parrot, ayant respectivement terminé au premier et deuxième rang au classement final de la Coupe du monde l’an dernier.
En Corée du Sud, Parrot avait pris la neuvième place à cette épreuve olympique, et McMorris, la 10e.
Longueur d’avance
Ayant déjà une médaille d’or au cou, celle du slopestyle, Parrot croit avoir un avantage sur ses rivaux. En 2019, il avait participé sur cette rampe de Shougang à l’épreuve test des Jeux. Il l’avait gagnée en plus de noter les particularités de l’installation.
« J’ai apprivoisé ce saut. Il n’y a rien de neuf. Je suis à l’aise et prêt à attaquer. J’ai une longueur d’avance, je crois, souligne l’acrobate de Bromont. »
Fort d’une médaille d’argent au big air de la réputée compétition des X Games il y a trois semaines, il ne veut surtout pas brûler les étapes. Ayant une stratégie bien en place pour les qualifications, il veut bien réussir ses sauts et passer en finale.
Avec sa pièce d’or au cou depuis quelques jours, la pression n’est plus la même. Parrot donnera toutefois tout ce qu’il a au ventre pour en ajouter une seconde.
« C’est la discipline dans laquelle j’excelle, dit celui qui devra aussi se méfier du Norvégien Marcus Kleveland. Je veux vraiment bien réussir pour gagner. Mais tant que je réussirai mes sauts à la perfection, je serai extrêmement fier de moi. »
Les planchistes devront apprivoiser la rampe et l’aire d’atterrissage, très glacée, ayant causé de nombreuses chutes à l’entraînement.