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«Le cercle des neiges»: 7 moments clés de l’incroyable histoire de survie qui a inspiré le film sur Netflix

AFP
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2024-01-10T21:24:35Z
2024-01-11T18:24:07Z
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Le vendredi 13 octobre 1972, un avion transportant 45 personnes, dont les membres d’une équipe de rugby universitaire uruguayenne, s’écrase dans la cordillère des Andes, marquant le début d’un incroyable récit de survie. Pendant 72 jours, perchés à 3600 mètres d’altitude, les survivants ont affronté un environnement hostile qui les a forcés à se nourrir des corps des défunts. Voici sept moments marquants qui ont inspiré le film Le cercle des neiges, disponible sur Netflix.

L’écrasement

Après une escale d’une journée, l'avion décolle de Mendoza, en Argentine. Les joueurs de rugby et leurs proches doivent se rendre à Santiago, au Chili, pour y disputer un match.  

Après une heure du vol qui devait durer 90 minutes, les pilotes font une erreur catastrophique. Ils s’enfoncent dans les Andes et entament la descente pour atterrir. En tentant de reprendre de l’altitude, le ventre de l'appareil et l’aile droite accroche une crête. La queue se détache et l’avion dévale la montagne sur un kilomètre.Quelques personnes sont aspirés hors de l’appareil. 

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Quand l’habitacle s’arrête brusquement dans le creux d’une vallée, des sièges sont arrachés et projetés vers l'avant, écrasant plusieurs passagers. Ils ne sont plus que 33 à être toujours en vie. 

Après l’écrasement, les survivants, dont deux étudiants en médecine, commencent à soigner les blessés et à aménager le fuselage de l’avion pour s’y abriter. Le groupe, majoritairement composé de jeunes de 20 ans, est en plein cœur de la cordillère des Andes, où les températures peuvent atteindre -25°C. 

On apprendra plus tard qu’avant de s’écraser, l’avion avait chuté de plusieurs centaines de mètres à deux reprises en raison de poches d’air. 

La première nuit

Pour plusieurs, la première nuit passée sur la montagne a été «la plus terrible».  

«La nuit est vite tombée et ce fut la nuit la plus longue, la plus froide et la plus triste de ma vie. C'était comme les descriptions de L'Enfer de Dante: un cri après l'autre, un froid infernal qui entrait de tous les côtés, puisque nous ne pouvions rien couvrir. Certains passagers que nous n'avions pas pu faire sortir complètement de leur siège ont dû dormir accrochés à leur siège et, malheureusement, le lendemain matin, plusieurs d'entre eux sont décédés», a écrit Coco Nicolich, 20 ans, dans une lettre adressée à sa famille.  

Dans une entrevue accordée à l’AFP en 2022, un de ses coéquipiers, Roy Harley, a lui aussi raconté une nuit horrible. 

«Cette nuit-là, j’ai vécu l’enfer. À mes pieds, il y avait un garçon à qui il manquait une partie du visage et... qui s’étouffait dans son sang. Je n’ai pas eu le courage de lui tendre la main, de lui tenir la main, de le réconforter. J’avais peur. J’avais très peur.»

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Le lendemain matin, quatre autres personnes étaient mortes, portant le nombre de survivants à 29.

Photo de la croix sur la tombe des victimes de la catastrophe aérienne des Andes en 1972 (Mariana SUAREZ / AFP)
Photo de la croix sur la tombe des victimes de la catastrophe aérienne des Andes en 1972 (Mariana SUAREZ / AFP) AFP

Jour 9 – «Aujourd'hui, nous avons commencé à découper les morts pour les manger»

Dans les premiers jours, le groupe a survécu en faisant fondre de la neige afin de la boire et en rationnant le peu de nourriture récupérée dans les décombres : des biscuits, du chocolat et des fruits de mer en canne. Les vivres viennent toutefois vite à manquer. Un survivant a raconté avoir mangé une noix enrobée de chocolat pendant trois jours. 

Au neuvième jour, les deux étudiants en médecines évoquent ainsi la seule source de protéines à leur portée: les corps des défunts. Après de nombreuses prières et des heures de débats, les deux étudiants sont les premiers à s’adonner à l’anthropophagie, soit l’acte de se nourrir du corps des morts pour survivre. 

• À lire aussi: «Saltburn», un chef-d’œuvre ou un film sans intérêt?

Jour 10 - Arrêt des recherches 

Un jour, deux avions survolent la zone de l’écrasement à deux reprises chacun. Les jeunes hommes sont persuadés qu’ils seront bientôt secourus. Ils peuvent d’ailleurs suivre l’état des recherches grâce à une radio trouvée dans les décombres. Mais au dixième jour, c’est le choc: ils apprennent qu’on les croit morts et que la mission visant à les retrouver est abandonnée. 

Jour 16 – L’avalanche

Six jours plus tard, une avalanche ensevelit le fuselage de l’avion alors qu’ils sont plusieurs à y dormir. Un membre de l’équipe qui s’était levée après avoir entendu le grondement de la neige réussit à en secourir certains. L’avalanche fait néanmoins huit victimes. En raison d’un blizzard, la majorité du groupe reste coincée sous la neige pendant quatre jours, à côté des dépouilles de leurs amis. Il ne sont plus que 21 survivants. 

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Jour 61 – L’expédition de la dernière chance

Les jeunes hommes savent que leur seule chance de survivre est de rejoindre la civilisation. Ils s’accrochent au fait qu’avant de mourir, le pilote leur a dit que les plaines verdoyantes du Chili se trouvaient de l’autre côté des montages qui les retient prisonniers. Même si une expédition précédente avait échoué, trois camarades sont désignés pour partir à la recherche de secours. 

Au jour 61, après une longue préparation, ils s’élancent vers le somment de la montagne, qui culmine à 4600 mètres d’altitude. À cette altitude, les experts disent qu’il ne faut pas monter plus de 300 mètres par jour afin de s’acclimater. L’ascension dure trois jours et est entrecoupée de nuits glaciales. Les grimpeurs s’entassent dans un sac de couchage géant qu’ils ont cousu pour l’occasion. 

Une fois au sommet, leur joie s’évapore. Le pilote s’était trompé: il n’y a que des pics enneigés à perte de vue. Deux d’entre eux décident néanmoins de continuer leur chemin, malgré la mort qui les guette. 

Les survivants saluent l'hélicoptère venu les secourir, le 22 décembre 1972.
Les survivants saluent l'hélicoptère venu les secourir, le 22 décembre 1972. AgenceQMI

Jour 72- Le miracle

Après avoir marché et lutté pour leur survie pendant des jours, le duo voit que le paysage commence à s’adoucir. Ils trouvent une rivière et des signes de vie humaine. Puis, le miracle tant espéré se produit: ils aperçoivent un homme à cheval de l’autre côté du cours d'eau. On dit que le duo aurait franchi presque 60 kilomètres en dix jours lors de cet ultime effort. 

Quand les hélicoptères arrivent, un des deux survivants qui avait mémorisé les crêtes des montagnes et les vallées parcourues guide les secouristes vers ses compagnons. Après 72 jours, leur calvaire prend fin. 

Avec les informations du Guardian, France 24, la BBC, du Daily Mail et History Channel. 

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