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L'article provient de Le Journal de Montréal
Famille

Le casse-tête du budget familial

Illustration Adobe Stock
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Emmanuelle Gril

2022-08-08T04:00:00Z
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Lorsqu’un couple emménage sous un même toit se pose inévitablement la question de l’argent. Et lorsqu’il s’agit d’une famille recomposée avec des enfants issus d’unions précédentes, les choses peuvent se corser encore davantage. Voici des conseils pour relever le défi du budget familial.

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L’argent fait partie des principales sources de conflits dans un couple. C’est pourquoi Julie Brissette, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal, recommande de se montrer très transparent à ce sujet, mais aussi d’être prêt à faire des compromis. L’important est que la formule choisie demeure équitable.

Au moment de décider comment seront réparties les dépenses, il faudra faire des choix. On devra aussi se demander si on veut utiliser un compte conjoint, deux comptes personnels ou les deux. Voici quelques options possibles pour gérer le budget familial.

Tout en commun, 50/50 ou au prorata

Dans le budget tout en commun, comme son nom l’indique, tous les revenus et les dépenses sont mis en commun. Les salaires sont déposés dans un compte conjoint à partir duquel on payera les dépenses tant communes que personnelles. Facile à gérer, ce modèle fonctionne bien pour les couples qui se connaissent bien et dont les objectifs financiers sont similaires. Il nécessite cependant une grande confiance mutuelle et peut créer de la frustration, notamment sur la question des dépenses personnelles. 

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Avec le budget 50/50, chacun assume la moitié des dépenses communes et l’argent restant peut être utilisé pour ses besoins personnels. Si l’égalité prime dans ce type de budget, il peut générer un sentiment d’injustice quand il existe un écart entre les salaires des conjoints. La personne qui a le revenu le plus faible sera nécessairement désavantagée. Ce budget peut néanmoins bien fonctionner pour les couples récemment formés et sans enfants dont les salaires sont équivalents.

Enfin, le budget au prorata est celui que Julie Brissette conseille généralement, car elle constitue la formule la plus équitable. 

« Les conjoints participent de façon proportionnelle aux dépenses, au prorata de leurs revenus. Par exemple, si l’un gagne l’équivalent de 60 % du revenu familial et l’autre 40 %, le premier contribuera aux dépenses à la hauteur de 60 % et l’autre à 40 % », explique-t-elle. Ces montants sont déposés sur un compte conjoint qui servira à payer les factures, le loyer ou l’hypothèque, l’épicerie, etc. 

Chacun conservera ce qui reste de ses revenus sur son compte bancaire et l’utilisera pour ses dépenses variables et personnelles (vêtements, sorties, essence, etc.). 

« Ce budget permet une distribution équitable des dépenses tout en laissant une marge de manœuvre avec son argent personnel. En pratique, il est souvent utilisé », indique la conseillère. En revanche, si la différence de revenus est très grande, il peut y avoir des disparités importantes entre les conjoints, en particulier sur les montants disponibles pour les dépenses personnelles.

Des enjeux pour les familles recomposées

Dans les familles recomposées se pose aussi le défi des enfants issus des unions précédentes, puisque le conjoint ne voudra pas nécessairement assumer les frais relatifs à des enfants qui ne sont pas les siens. Le budget au prorata est un bon début et on peut aussi décider que le parent payera les dépenses de son jeune (cours de danse, école privée, vêtements, etc.). Il faudra toutefois s’entendre clairement sur celles-ci et parfois trouver une façon de rééquilibrer le tout pour éviter que l’un des conjoints soit nettement désavantagé. 

« Par exemple, l’autre pourrait accepter de payer davantage pour certaines dépenses communes. Tout est question de communication et d’entente », souligne Julie Brissette.  

Conseils

  • Menez une discussion franche et ouverte sur les finances familiales et trouvez une solution commune où personne ne se sentira lésé.
  • Travaillez sur les forces de chacun : si l’un des membres du couple est plus à l’aise avec la gestion, cela peut être une bonne idée de le laisser s’occuper du suivi du paiement des factures. L’autre conjoint aime bien jongler avec les chiffres ? Il pourrait se charger de tenir les comptes et de calculer le partage des dépenses.
  • L’ACEF Lanaudière et l’ACEF Rive-Sud de Québec proposent deux brochures sur leurs sites web pour aider les couples et familles recomposées à mieux gérer leurs finances : À vos amours, à vos affaires, tome 1 et 2. On y trouve des outils budgétaires et des conseils sur de nombreux sujets (mariage, assurances, etc.).
  • Vous avez besoin d’un regard extérieur pour faire le point sur votre budget et vous aider à trouver des solutions ? Plusieurs organismes, dont les ACEF, offrent des consultations gratuites à ce sujet.
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