Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Le bulletin de saison de tout le monde chez le CH

Photo d'archives, Getty Images via AFP
Partager
Photo portrait de Jean-Charles Lajoie

Jean-Charles Lajoie

2025-05-02T22:30:00Z
Partager

Le Canadien est à l’heure des bilans, nous aussi. Montréal vient de terminer un peu trop tôt à mon goût une saison au-delà des espérances. 

Le CH ne devait pas jouer en séries. Il les a atteintes et c’est exceptionnel. Mais avec quelques ajustements qui ne sont pas venus, il y aurait eu ce soir un match numéro 6 à Montréal, ce qui explique la finalité un peu trop hâtive...

• À lire aussi: Martin St-Louis en lice pour le titre d’entraîneur de l’année: «C’est une reconnaissance d’équipe»

• À lire aussi: Cole Caufield: «Je vais garder le pied sur l’accélérateur»

Bref, comme tout est plié jusqu’au tournoi de golf de septembre, il est l’heure de remettre les notes aux joueurs et aux membres de l’organisation.

Samuel Montembeault, 9/10: 62 départs, 31 victoires, moyenne de 2,80 et taux d’efficacité de ,902. Des sommets en carrière et une tonne de matchs sauvés en se dressant comme une muraille dans les 10 premières minutes pendant que son club se faisait traverser. La présence du CH en séries est due en grande partie à sa tenue.

Jakub Dobes, 6,5/10: Départ canon, puis creux de vague. Gardien de caractère qui aura une carrière de très bon second, probablement pas avec le Canadien, toutefois.

Cayden Primeau, 2/10: Primeau a des qualités, mais ne semble pas réussir à les exploiter au plus haut niveau. Regard hagard à Montréal, sourire aux lèvres et plaisir garanti à Laval. Il aura une chance ailleurs, mais c’est terminé ici.

Mike Matheson, 6/10: Il a terminé les séries avec force et aplomb. Trop souvent, il a mis son club dans le trouble avec des erreurs d’assignation et des revirements coûteux. Sa production a chuté de moitié. Ce bon vétéran a accepté son sort, ce qui lui vaut sa note de passage, hélas, sans plus.

David Savard, 8,5/10: Que pouvions-nous demander de plus à David Savard cette saison? Papa, grand frère, mononcle, il était tout pour ses jeunes coéquipiers. C’est intangible pour le public, mais son apport hors glace a été le double de celle sur glace, où il a de nouveau mis sa santé en péril en bloquant sans relâche les tirs ennemis. Le Canadien va s’ennuyer de lui.

Publicité

Lane Hutson, 9,5/10: Et c’est bien parce que la perfection n’existe pas en ce bas monde. Il va gagner le trophée Calder et il a terminé cinquième au scrutin du trophée Norris, qu’il va gagner plus d’une fois dans les années à venir. Il est le pain et le beurre de l’organisation, il a changé la donne à lui seul cette saison.

Kaiden Guhle, 7,5/10: Peut-il disputer une campagne complète sans blessures? Si la réponse est oui, le Canadien peut rêver grand. Il devra assumer une large part du leadership perdu avec le départ de David Savard. Il est prêt pour le niveau suivant.

Alexandre Carrier, 8/10: Le ciment du mur défensif, le stabilisateur dont le CH avait besoin. Il est un fidèle soldat, compétiteur et coéquipier respecté. C’est le modèle parfait du Québécois consciencieux dont le CH a besoin.

Arber Xhekaj, 6/10: Oui, la même note que Mike Matheson. On ne lui a pas laissé la chance de démontrer l’étendue de ses capacités. On a changé sa game pour une game qu’il ne pouvait plus amener dans la game. Pas d’échec puisqu’il n’a pas contrôlé sa destinée.

Jayden Struble, 5/10: De beaux flashs, mais ce n’est pas assez. Il a un physique d’Appolon, mais il est méchant comme un goldendoodle. Pas certain qu’il aurait joué autant sous un autre DG que Kent Hughes.

Logan Mailloux, 4/10: Un tir des ligues majeures, mais un positionnement et une prise de décision hasardeuse au bas mot. A-t-il l’attitude du professionnel, la vraie? Pas certain de ça. Je pense qu’il a un chou sur la tête.

Jake Evans, 6/10: Où est le petit Jake engagé qui nous sortait des gros buts quand c’était le temps? Il avait une saison très respectable, mais il a planté en pleine face après la signature de son nouveau contrat. Il a glissé ainsi à 6/10.

Joel Armia, 5/10: Lane Hutson lui concède 75 livres, mais joue plus gros que lui. On est allé au bout de bijoux, pas bijoux.

Emil Heineman, 6/10: S’il peut demeurer en santé et afficher une constance dans son implication physique, notamment, il deviendra un très bon joueur de profondeur.

Christian Dvorak, 7,5/10: Il nous a montré le meilleur de lui-même, comme si, emballé dans le papier bulle Gallagher et Anderson, il était à l’aise. À 2,8 M$ par saison pour trois ans, je le garderais, sinon au revoir et bonne chance.

Josh Anderson, 8,5/10: Une saison bien au-delà des attentes. Il aurait même reçu un 9 s’il avait atteint la barre des 20 buts. On souhaitait un rachat dans son cas il y a un an.

Brendan Gallagher, 9/10: Exactement la même explication que pour Anderson avec la note à 9, car il a marqué 20 buts. On veut désormais le voir terminer sa carrière dans l’uniforme du Canadien.

Michael Pezzetta, 3/10: On le dit bon dans le vestiaire. Il n’a pas livré trois vrais bons combats dignes des redresseurs de la Ligue nationale de hockey depuis qu’il est ici. Son départ ne laissera pas un grand vide.

Oliver Kapanen, 3,5/10: Il est tôt, mais s’il fallait conclure, je dirais qu’il a le profil parfait du joueur dominant en Europe qui est incapable d’ajuster son jeu en Amérique. Physiquement, il ne rivalise carrément pas.

Owen Beck, 4,5/10: J’aurais aimé en voir plus, la direction avait un autre plan, de toute évidence. Le successeur de Jake Evans dans le pire des cas, probablement jamais plus haut qu’un troisième trio dans le meilleur des cas. Et certainement pas la saison prochaine...

Joshua Roy, 3/10: Avec là où s’en va le Canadien, il lui sera difficile de suivre. Superbe talent, mais les résultats démontrent que ledit talent n’est vraiment pas tout dans ce sport.

Alex Newhook, 5,5/10: Il patine comme le vent, mais oublie trop souvent la rondelle. Manque cruellement de talent pour finir offensivement. N’est pas un attaquant top 6 et n’est pas un centre. Il n’est pas très gros et ne rivalise pas physiquement, et n’a donc plus de chaise adéquate chez le Canadien.

Patrik Laine, 6/10: Il a quand même marqué 20 buts en 52 matchs, mais il ne changera pas. Tu dois pouvoir compter sur tes gars pour gagner. Trop souvent, il disparaissait au lieu de s’illustrer. Un rachat? À suivre, mais probablement plus une transaction avec retenue juteuse d’un salaire insensé.

Ivan Demidov, 9/10: À 19 ans, il débarque de Russie et fait écarquiller les yeux de la sorte. Si la direction s’assure d’un encadrement digne de son immense talent, le CH a son Kirill Kaprizov et on n’a pas fini d’avoir du plaisir.

Kirby Dach, 2/10: Il est encore un membre du Canadien... pour combien de temps? Il est une déception à la hauteur de ses 6 pi et 4 po. Il n’est pas chanceux, diront certains. Je leur réponds que les bons joueurs et les grands athlètes font leur chance.

Juraj Slafkovsky, 6,5/10: Avec ce physique et ses habiletés, il n’est pas normal de ne progresser que d’un maigre point en une saison. Tu ne deviens pas Tkachuk, tu viens au monde Tkachuk. Comme il n’a pas ce chien en lui, quelle est son identité? C’est le plus gros défi des 12 prochains mois pour Slaf: trouver ce qu’il est vraiment et l’exploiter au maximum. Ça et montrer une attitude de vrai professionnel.

Cole Caufield, 9/10: Difficile de demander mieux. Des sommets de 37 buts et de 70 points tout en acceptant gentiment de laisser son bureau à Sa Majesté Laine. Caufield est devenu cette saison un vrai bon joueur de hockey sur 200 pi par 85, doublé d’un coéquipier que tu veux garder à la guerre avec toi. Une valeur sûre.

Nick Suzuki, 9,5/10: Il prend en charge, il produit, il n’a jamais mal nulle part, ne se plaint pas souvent. Il a su négocier une grâce auprès des patrons hockey, va gagner le trophée Selke avant longtemps et pourquoi pas maintenant? Un premier centre, un vrai, un top 12 de la Ligue nationale.

Le tandem Gorton et Hughes, 7/10: Ils procèdent à leur quatrième bilan, leur troisième suivant une saison complète. La vie passe si vite, est-ce que leur travail suit ce rythme effréné? Ils ont ébauché un grand plan, Geoff Molson l’a accepté. Peuvent-ils flairer l’odeur du sang et dévier ce qu’il faut du plan pour profiter de ce qui s’offre à eux? Ils ne l’ont pas démontré depuis février dernier, hélas. Ils entrent dans la phase «c’est notre équipe» de leur mandat. Désormais, ce sera grâce à eux ou à cause d’eux. Les prochains mois seront déterminants quant à une progression ou une régression du Canadien la saison prochaine.

Martin St-Louis, 8,5/10: Ce n’était pas parfait, mais je sais que le cœur de Martin est au complet sur la job et ça mérite le respect. Il a fait beaucoup avec ce qu’il avait sous la main. Il grandit comme entraîneur sous nos yeux, c’en est pratiquement émouvant. Il veut gagner ici et il va gagner ici, encore plus s’il relaxe un brin de sa rigidité décisionnelle. Accepter d’ajouter un adjoint d’expérience pour le seconder derrière le banc serait un atout, sans pour autant liquider Stéphane Robidas ou Trevor Letowski ,qui font un excellent travail. L’avenir est rose, Martin inspire confiance.

Publicité
Publicité