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L'article provient de Le Journal de Montréal
Transports

Laval: évacués avant d’avoir leur passeport

Le bureau fédéral à Laval a retourné hier des gens qui attendaient depuis de longues heures

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Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2022-06-18T00:36:04Z
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Après avoir passé une nuit sous les orages, des gens qui attendaient depuis de longues heures devant un bureau de passeports, à Laval, ont été expulsés hier matin par la police avant même de pouvoir mettre la main sur leur document. 

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«On dirait une république de bananes. Faire camper du monde dehors sans leur donner d’information, c’est inhumain», a vivement déploré Ghyslaine Trudeau.

Sa fille a fait le pied de grue pendant plus de 30 heures devant le bureau situé dans un centre commercial pour obtenir le passeport de son enfant. Les trois doivent partir lundi pour Walt Disney... si elles réussissent à mettre la main sur le précieux document d’ici là.

Hier matin, le bureau des passeports fédéraux a demandé l’assistance du Service de police de Laval pour évacuer les lieux, a confirmé la porte-parole Erika Landry. À ce moment, des centaines de personnes attendaient dans la file, selon des gens sur place. Seulement ceux qui avaient un rendez-vous, qui devaient récupérer un passeport prêt ou qui s’envolaient avant 23 h 59 hier ont pu rester, a précisé l’agente.

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Mécontents

Tous les autres ont été retournés chez eux bredouilles. Quelques personnes ont exprimé leur mécontentement, mais l’évacuation s’est déroulée sans grande difficulté, a souligné Mme Landry.

Service Canada n’avait toujours pas répondu à notre demande d’entrevue hier soir.

Courtoisie Sophie Gingras
Courtoisie Sophie Gingras

«On se sent carrément trahi par le Canada. On est plusieurs à être tellement désespérés», a confié Jean-Philippe Lamarre, qui attendait depuis 17 heures. Il doit s’envoler lundi pour visiter la famille de sa conjointe en Corée du Sud.

Il a passé la nuit de jeudi à vendredi sous la pluie et la foudre, dans un stationnement qui a même été inondé, avant de finalement se faire dire de retourner chez lui. 

«Les tonnerres claquaient tellement fort! J’étais venu à vélo, mais les gens étaient solidaires, donc j’ai pu me réfugier dans une auto. À côté de nous, j’entendais des dames crier quand des éclairs frappaient», a-t-il rapporté au bout du fil.

«Passer la nuit sous la pluie et le vent, c’était l’enfer. Ça fait pas sérieux. Si dès le début on avait su à quoi s’en tenir... Mais la gestion était complètement déficiente», a laissé tomber Sylvain Martel, qui attendait depuis jeudi matin 7 h. 

À l’avance

Jean-Philippe Lamarre déplore lui aussi que les autorités les aient laissés passer la nuit dehors sans leur donner quelconque information. D’autant plus que le jeune père croyait s’être pris à l’avance quand il a fait une demande de passeport pour son fils âgé de six mois, en mars dernier.

«Quand ma fille a fait la demande en avril, on ne parlait pas encore des délais d’attente monstres dans les médias. Elle ne pouvait pas savoir que le passeport n’arriverait pas comme c’était prévu avant le 26 mai», a renchéri Ghyslaine Trudeau.

La grand-maman espère que sa petite-fille de 11 ans pourra réaliser son rêve de visiter Walt Disney, en Floride. «Ça fait deux ans que Noël, leurs anniversaires, toutes les fêtes tombent à l’eau. Le pire, ça serait de devoir encore lui faire de la peine juste parce qu’on n’a pas reçu son passeport. Ça me briserait le cœur», a-t-elle laissé tomber.

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