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L'article provient de Le Journal de Montréal
Transports

REM de l’Est: Legault n’ira pas de l’avant sans l’appui de Montréal

Photo Agence QMI, Joël Lemay
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Félix Lacerte-Gauthier

2022-02-08T15:44:07Z
2022-02-08T20:02:40Z
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Critiqué de toute part, le projet de REM de l’Est est maintenant entre les mains de la mairesse de Montréal, estime le premier ministre du Québec, François Legault.

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«Pour moi, la clé, c’est vraiment l’appui de Valérie Plante. On n’ira pas faire un projet si on n’a pas l’appui de la mairesse de Montréal. Donc tant quant à moi, la balle est dans le camp de Mme Plante, de nous présenter un projet qui fait son affaire», a déclaré M. Legault, en conférence de presse mardi.

La principale intéressée ne s'attendait pas à cette sortie du premier ministre. «J’ai été surprise d’être interpellée de la sorte par le Premier ministre alors que ceux qui ont le droit de vie ou de mort sur ce projet-là, en termes de financement et de planification, c’est le gouvernement du Québec et la CDPQ-Infra», a réagi en soirée la mairesse, en assurant toujours soutenir le REM de l'Est et vouloir travailler avec CDPQ Infra pour son intégration.

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Photo Agence QMI, Joël Lemay
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«Pour y arriver, la Ville de Montréal demande de faire partie d’un bureau de projet conjoint avec la CDPQ, dont l’existence n’a toujours pas été garantie. On veut aussi les sommes nécessaires pour assurer une bonne intégration urbaine, ce qui n’a pas non plus été confirmé par Québec», a-t-elle ajouté dans une réaction transmise par son cabinet.

Dans la matinée, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) a rendu publiques les grandes lignes de son rapport sur le projet. Elle y conclut que le REM de l’Est entraînera de nombreux désagréments, et que d’autres options devraient être envisagées pour desservir les besoins des résidents.

Un conclusion qui n'a pas plu à Chantal Rouleau, ministre responsable de la région de Montréal, qui s'est portée à la défense du projet, invitant l’ARTM à «retourner à sa planche à dessin».

De son côté, la mairesse Plante, a indiqué que son administration analysera le rapport de l’ARTM avant de livrer ses conclusions. Elle a précisé cependant travailler avec ses partenaires pour que le projet soit une réussite.

«Le REM doit contribuer à la bonification de l’offre en mobilité, au développement du territoire et renforcer le réseau de transport collectif de façon globale. C’est un projet nécessaire au développement de l’Est de Montréal», a-t-elle déclaré.

Elle donne trois conditions pour la réussite du projet, souhaitant que la Ville soit davantage intégrée dans la prise de décision, et que le projet s’intègre mieux au paysage urbain, grâce à une contribution financière du gouvernement provincial.

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Photo Agence QMI, Joël Lemay
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L’opposition officielle à l’hôtel de ville l’accuse toutefois de laisser tomber le projet, estimant qu’il est nécessaire à la revitalisation de l’Est de l’île.

«Elle siège au conseil d’administration de l’ARTM. On ne peut pas me faire croire qu’elle n’a pas déjà eu écho de ce rapport-là», a souligné Aref Salem, chef de l’opposition, qui établit un parallèle avec la promesse de la ligne rose, également écartée.

  • Écoutez Philippe-Vincent Foisy et Antoine Robitaille au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio : 

La CDPQ Infra veut l’appui de la Ville

CDPQ Infra, qui gère le projet de REM de l’Est, a soutenu que les appuis de la Ville de Montréal et de l’ARTM sont nécessaires pour que le REM puisse voir le jour, et qu’elle «n’imposera pas le projet».

«Nous avons été informés jeudi dernier de l’existence de ce rapport et prendrons le temps de répondre point par point. Nous sommes convaincus que l’Est de la métropole mérite un réseau de transport collectif de grande qualité», a déclaré Jean-Vincent Lacroix, directeur des communications de CDPQ Infra.

Un rapport dévastateur

Dans un rapport envoyé au gouvernement, et dont les grandes lignes ont été publiées mardi matin, l’ARTM a noté plusieurs points problématiques dans le projet de REM de l’Est, qu’elle critiquait fortement.

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Parmi eux, l’ARTM conclut que le REM ferait concurrence aux services existants, plutôt qu’ajouter une nouvelle offre dans les secteurs concernés, et qu’il n’ajouterait qu’un nombre modeste de nouveaux utilisateurs du transport collectif.

«En période de pointe, 94 % de l'achalandage du REM de l'Est sera simplement enlevé aux services existants, notamment la ligne verte du métro et le train de Mascouche», est-il notamment écrit.

Photo Agence QMI, Joël Lemay
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L'intégration l'insertion urbaine des infrastructures aériennes est également au nombre des problèmes, selon l’ARTM. C’est également l’un des principaux sujets de controverse depuis l’annonce du projet, qui a soulevé de nombreuses levées de boucliers.

Le REM de l’Est aurait également un «impact significatif» sur le financement du transport collectif dans l’ensemble de la région métropolitaine, et entraînerait une hausse des contributions des municipalités qui pourrait atteindre 98 millions $ par année.

«À la lumière des constats qui se dégagent de nos analyses, nous suggérons d'envisager des options qui permettraient un projet mieux ancré dans un principe de complémentarité avec l'écosystème de transport collectif existant,» a déclaré Benoit Gendron, directeur général de l'ARTM.

-Avec la collaboration de Vincent Larin

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