L’art de ne rien faire: est-ce réellement un art?

Pour plusieurs, c’est carrément honteux et lâche de ne rien faire. On attribue tellement de qualificatifs au fait de se la couler douce... et les jugements sont assez lourds à entendre et à lire!

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En voici quelques exemples:

• Il·elle n’a aucune ambition;
• C’est un·e vrai·e BS;
• C'est un·e fainéant·e;
• C'est un·e paresseux·euse;
• Il·elle exerce la loi du moindre effort.

On ne va pas se mentir: dans les faits, certaines personnes sont passées maîtres dans l’art de ne rien faire. Mais il faut quand même se tenir loin des jugements faciles. Après tout, on ne connaît pas la réalité de tout un chacun.

Entrons maintenant dans le vif du sujet: l’art de ne rien faire. Pourquoi parle-t-on d’art, ici? Parce que pour certaines personnes, il est vraiment difficile de ne rien faire. Il n'y a qu'à penser à la génération de mes parents et de leurs parents, qui labouraient la terre avec leurs chevaux. Les hommes partaient alors plusieurs semaines pour bûcher du bois et se préparer à la saison hivernale. Pendant ce temps, les mères et les grands-mères récoltaient les légumes et les fruits. Elles faisaient aussi le lavage à la main — et que dire de la vaisselle! Les femmes de ces générations, pour qui j’ai tant d’admiration, lavaient le plancher à quatre pattes, s'occupaient de la maisonnée et ont été enceintes pratiquement toute leur vie. De vraies Wonder Women!

Elles auraient pu prendre du temps pour elles — à ne RIEN faire, justement! Mais elles n’ont pas été élevées ainsi... Et le curé de la paroisse n'aurait pas aimé ça!

Cela dit, peu importe d'où l'on vient, on doit comprendre — et surtout accepter — qu'on a le droit de ne rien faire. Et justement, ne rien faire, ce n’est pas rien faire... Quand on fait rien, on fait quelque chose: on ne fait pas RIEN! Ce que je veux dire par là, c’est qu’il est important, et je dirais même capital, de prendre du temps pour soi. D'arrêter de se sentir coupable et de se reposer! Voilà pourquoi je parle d’art: les femmes comme les hommes ont du mal à l’exercer!

Pourtant, j’ai fait quelques recherches sur ce sujet, et j’ai constaté que le fait de ne rien faire est hyper important pour la santé globale. Ne rien faire, c’est prendre une pause, sans but précis, simplement pour se déposer. Pour réduire le stress qui gruge notre vie et notre santé. Ne rien faire, c’est aussi arriver à décrocher totalement du quotidien, de notre job, de nos collègues, des enfants lorsqu'ils sont à l'école. Et, sans l'oublier, de prendre une pause de notre cellulaire. Ouf! Ça, c’est un défi de taille! Avec Internet, entre les réseaux sociaux, les courriels et les textos, cet appareil est devenu très important dans nos vies. C’est du lourd!

La vie passe à vitesse grand V, tout va trop vite et on est devenus avides de performance. Aujourd'hui, à 56 ans (depuis le 7 juillet dernier), je comprends mieux l'expression: «On n'a pas assez de 24 h dans une journée». Je trouve que c’est rendu grave, car ce temps après lequel on coure nous tue tous à petit à petit, et à notre insu. On est en train de s’oublier, d’oublier que demain, tout peut s'arrêter. On ne vit pas le moment présent. On perd sa vie à vouloir la gagner: cette phrase résonne encore plus dans mon être, maintenant que la petite Nathalie est sérieusement en route vers la soixantaine. Oui, oui!

J’adore vieillir, car pour moi, c’est un cadeau de la vie. Et la vie, il faut en prendre soin! Pour ce faire, il faut savoir s'arrêter et regarder le chemin parcouru. Mais, surtout, prendre le temps de regarder autour de nous et d'apprécier ce que l’on a! C’est ça le bonheur, aussi.... prendre le temps de prendre le temps. Juste à l'écrire, je respire!

Je me dis qu'il est temps que je prenne enfin le temps de NE RIEN FAIRE. À mon âge, j’ai envie de m'accomplir, certes. Mais aussi, de profiter de ce que la vie m'offre de plus beau chaque jour qui se présente à moi. Je n’ai plus envie de stresser avec la vie; j’ai juste envie de la vivre pleinement!

Depuis bientôt huit mois, je suis grand-maman. Dieu sait — et ma fille aussi — que je ne veux absolument rien manquer de son évolution. Mais pour ce faire, je dois m'arrêter et vivre pleinement chaque seconde qui passe. Oui, oui, chaque seconde: parce qu'à cet âge, ça va tellement vite! Elle a déjà trois dents visibles, et je peux vous confirmer que je les ai vues sortir, ses petites dents... et que j’ai souffert avec elle! Je prends le temps de la regarder grandir et d’observer ma fille, Eve, qui est une maman extraordinaire. Je suis choyée et j’en suis consciente!

Je suis également consciente de cette magnifique période de ma vie, que je savoure chaque instant. J’aime ce que je fais, que ce soit mon rôle dans le spectacle musical Évangéline, mon travail d’animatrice à Country Pop, ou encore de vous écrire mes pensées et mes réflexions ici, dans ce beau magazine. J'avoue que j'ai un horaire hyper chargé — avec tout plein de projets que je vous annoncerai bientôt! —, mais tout réside dans la discipline et surtout, dans l’ART DE NE RIEN FAIRE.

Alors oui, je prends un précieux temps pour me prioriser, pour penser à moi. Et comprenez bien que le fait de penser à soi, c’est loin d'être égoïste: bien au contraire! C’est si important de penser à soi en se gâtant, en s'offrant du temps juste pour apprécier la vie! C’est une forme de méditation que de ne rien faire. Et de grâce, arrêtez de vous sentir coupables de vous reposer! Si vous ne rechargez pas vos batteries, c’est la vie qui s'en chargera... Profitez de la vie et prenez-en soin, en prenant soin de vous.

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