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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

L’arrivée de 50 infirmières en Gaspésie reportée en raison d'un manque de logements

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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2023-03-08T05:00:00Z
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L’arrivée prévue ce printemps d’une cohorte de 50 infirmières et infirmiers étrangers devant venir prêter main-forte au réseau de la santé de la Gaspésie est repoussée, faute de logements disponibles pour les accueillir.

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Comme ailleurs, la pénurie de soignants frappe durement la région, éloignée des grands centres.

« Il y a un manque important de personnel chez nous, on parle de 100 infirmières », souligne le porte-parole du CISSS de la Gaspésie Lou Landry. 

L’automne dernier, une première vague de 38 infirmiers et infirmières venus d’Afrique a foulé le sol gaspésien pour aider à combler les besoins de main-d’œuvre.  

Recrutés par le gouvernement du Québec, ces nouveaux arrivants sont actuellement à compléter une formation d’appoint de quelques mois, après quoi ils pourront venir en renfort au personnel de la santé du coin. 

  • Écoutez l'entrevue avec Daniel Côté, maire de Gaspé et président de l'UMQ à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct via QUB radio : 
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Travail en coulisses

Mais la seconde cohorte comptant une cinquantaine d’infirmiers et infirmières du Maroc, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et de l’Algérie n’arrivera pas comme prévu au mois d’avril.

L’arrivée des soignants tant attendus, dont certains sont accompagnés de leur conjoint ou famille, est reportée à l’automne en raison du manque criant de logements.  

« C’est une super belle solution qui vient répondre à un besoin chez nous, mais qui amène son lot de défis, notamment le logement », convient Lou Landry.

Il souligne que le CISSS travaille actuellement avec les municipalités et les MRC pour trouver une solution.  

Le relationniste ne cache pas que la même problématique s’est présentée l’automne dernier, avec les premiers arrivants étrangers.

« Tout le monde avait un toit sur la tête, mais il y en a qui ont logé dans des auberges pendant quelque temps pour assurer une transition à leur arrivée. On avait fait un appel à la population pour essayer de mousser un peu, faire rejaillir un peu des offres de logements. »  

La ministre de l’Immigration du Québec, Christine Fréchette.
La ministre de l’Immigration du Québec, Christine Fréchette. Captures d’écran TVA nouvelles

Appétit des régions

En tournée pour mesurer l’intérêt des régions pour les nouveaux arrivants, la ministre Christine Fréchette s’est arrêtée à Gaspé.

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Elle constate que plusieurs coins de la province ont « un appétit comme jamais auparavant » d’accueillir des immigrants.

Mais un engouement pour les nouveaux arrivants ne suffit pas. Il faut aussi être en mesure de répondre aux besoins de ces personnes, plaide la ministre de l’Immigration. 

« Il faut dire à quel point la capacité d’accueil peut être limitée, souligne-t-elle. On ne peut pas aller dire aux gens de s’établir à une heure de Gaspé et de venir travailler chaque matin, alors qu’ils n’ont pas de voiture, il n’y a pas de transport en commun, il y a deux taxis dans la ville de Gaspé, on n’a pas le choix que de prendre ça en considération ! » 

Plus d’immigrants en région, mais pas de hausse des seuils

Le gouvernement Legault est en faveur de la régionalisation de l’immigration. Mais davantage de nouveaux arrivants en régions ne signifie pas pour autant qu’il faille hausser les seuils d’immigration, selon la ministre Christine Fréchette.  

Cette dernière est actuellement en tournée afin de prendre le pouls du terrain en vue des consultations visant à fixer le nombre d’immigrants que le Québec accueillera dans les prochaines années.

Une commission parlementaire qui ne se tiendra pas avant la seconde moitié de 2023, a-t-elle précisé à notre Bureau parlementaire. 

En raison des besoins de main-d’œuvre, la ministre de l’Immigration admet qu’une baisse des seuils serait « étonnant ». 

Si son gouvernement ne ferme pas la porte à une hausse, elle n’exclut pas non plus de reconduire le niveau d’immigration actuel, fixé à 52 500 étrangers par an.  

75 % à Montréal

« Ce n’est pas parce qu’il y en a plus qui vont en région qu’on augmente les seuils. On peut répartir différemment la tarte, il peut y en avoir un peu moins à Montréal, un peu plus en région », dit-elle.  

À l’heure actuelle, 75 % des nouveaux arrivants choisissent Montréal pour s’établir et travailler.

Québec n’obtient que 4 %-5 % de l’immigration, et la Gaspésie, un maigre 1 %.  

« Il y a un décalage en ce moment, ce n’est pas représentatif du poids des différentes régions, la répartition qu’on a de l’immigration. Si on se met à rétablir ça, l’équilibre va être différent, mais encore là, il faut que les gens soient en mesure [d’] accueillir [les nouveaux arrivants] adéquatement et de les accompagner », plaide Christine Fréchette. 

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