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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Lana Del Rey au Festival d’été de Québec: princesse des Plaines

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Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2023-07-16T03:51:04Z
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Les samedis se suivent, mais ne se ressemblent pas au Festival d’été. Une semaine après l’explosif concert rock des Foo Fighters, la princesse indie pop Lana Del Rey a provoqué une «Lanamania» sur les plaines d’Abraham avec ses chansons mélancoliques que tout le monde connaissait par cœur.

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Oh qu’elle était attendue, la tragédienne de la chanson américaine, dont c’était la première performance en carrière à Québec.

Dès l’ouverture des portes à 17 h 45, des milliers de festivaliers – moyenne d’âge début vingtaine, selon notre estimation – se sont rués vers l’avant-scène afin d’être le plus près possible de leur idole.

Pendant la longue pause avant son arrivée, des cris de joie ont retenti chaque fois que les techniciens allaient placer des éléments de décor sur la scène.

  • Écoutez le segment culturel recap du FEQ avec Marianne White, journaliste au Journal de Québec via QUB radio :
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Quand les lumières se sont éteintes après un retard «pardonnable» de 20 min, des milliers de téléphones cellulaires ont été brandis et des hurlements approbateurs ont accueilli la vedette de 38 ans, apparue dans une robe de princesse, un diadème sur la tête et entourée de trois choristes, six danseuses et quatre musiciens.

Sur l’écran géant, où ont défilé toute la soirée des images de sa jeunesse, on pouvait alors lire: «Que Dieu bénisse Québec.»

Se faire coiffer en chantant

Le spectacle s’est amorcé tout en douceur. Dans un splendide décor édénique fait notamment d’un arbre, de voiles, de chandeliers et de balançoires, Lana Del Rey a pris ses aises sans rien bousculer, laissant même ses admirateurs chanter pour elle quelques lignes de Young and Beautiful.

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Pendant qu’elle chantait Bartender, une danseuse lui peignait même les cheveux.

Sa prestation a vraiment pris son envol et du mordant lorsque les guitares ont pris le pas durant Cherry. Pretty When You Cry, qu’elle a chantée couchée par terre, a aussi été un moment fort de la première moitié du concert, tout comme Born To Die et Blue Jeans, dont les premiers accords ont à nouveau été à l’origine d’une hausse notable des décibels sur les Plaines.

Une jasette avec Lana

Plutôt distante et la démarche indolente, Lana Del Rey s’est finalement rapprochée de ses admirateurs et pas à peu près, en descendant au parterre à leur rencontre, comme c’est son habitude, après avoir chanté Ultraviolence.

À micro fermé, elle a pris le temps de parler à quelques spectateurs. Un chanceux est même reparti avec une photo de Lana et lui dans son cellulaire.

Autrement, elle a pris la parole à quelques reprises, sauf que ses interventions – d’où nous étions, du moins – étaient peu audibles en raison d’une sonorisation anormalement déficiente sur les Plaines.

En fin de parcours, elle a semblé prendre la mesure de la ferveur des Québécois. Après un autre moment de communion vocale sur Summertime Sadness, elle a regardé la foule en demandant si c’était normal pour nous qu'il y ait autant de monde. «C’est notre plus gros concert depuis des années, même à vie», a-t-elle dit, en remerciant les Québécois de leur hospitalité au cours des derniers jours.

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Elle a ensuite chanté son classique Video Games en se balançant, devant un public qui n’avait pas envie de voir repartir sa nouvelle princesse des Plaines.

The War on Drugs: passage à la grande scène réussi

Après The Smile au parc de la Francophonie vendredi, le collectif américain The War on Drugs a donné la meilleure performance musicale que nous avons entendue depuis le début du Festival d’été, avant l’arrivée de Lana Del Rey sur les plaines d’Abraham.

Cinq ans après une prestation en tête d’affiche au parc Franco, le septuor spécialisé dans le rock psychédélique épique et poignant, mené par Adam Granduciel, a réussi sa graduation sur la plus grande scène du FEQ.

On avait d’abord le sentiment que The War on Drugs n’avait pas été bien casé avant la pop indie plus douce de Del Rey. Heureusement, une bonne portion du parterre a fini par se laisser séduire par leurs mélodies planantes profondément ancrées dans la culture musicale américaine, principalement dans la dernière ligne droite, où nous attendait une formidable Under The Pressure, morceau de résistance rendu à la perfection.

The War on Drugs en action sur les plaines d'Abraham, samedi soir.
The War on Drugs en action sur les plaines d'Abraham, samedi soir. Photo Didier Debusschère/Le Journal de Québec

Allan Rayman: caméléon musical

Après avoir dansé sur les rythmes de Mr. Worldwide vendredi, les festivaliers ont amorcé la soirée de samedi entre bonnes mains avec Mr. Roadhouse, surnom du Torontois Allan Rayman.

Belle découverte pour les uns, retrouvailles ou première rencontre attendue pour les autres – les jeunes réunis devant la scène ont scandé son nom –, Rayman est un artiste caméléon, qui préfère mettre sa riche voix granuleuse au service de tous les styles qui lui tentent plutôt que de s’enfermer dans une case.

Photo Didier Debusschère/Le Journal de Québec
Photo Didier Debusschère/Le Journal de Québec

Il est ainsi passé avec aisance du rock de Gun au soul-R&B de Graceland, en passant par le blues crasseux de Hello To Me et Mascara. Théâtral à souhait sur scène, Rayman touche aussi au hip-hop et au folk.

Un vrai caméléon, qu’on disait, avec de belles couleurs musicales.

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