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Culture

Hubert Proulx nous parle de sa relation avec la politicienne Ruba Ghazal

«On s’lâche pas» est en tournée à travers le Québec

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Alicia Bélanger-Bolduc

2025-03-27T10:00:00Z
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Avec On s’lâche pas, le comédien Hubert Proulx s’offre un spectacle à son image, conçu pour partager son histoire et façonner des souvenirs inoubliables avec son fils. Maintenant que les rodages sont terminés, père et fils ont appris à mieux se connaître dans cet univers scénique tout en tissant un lien fort avec leur public. Créateur dans l’âme, Hubert Proulx nous ouvre les portes de son parcours, révélant un artiste aux multiples facettes.

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Hubert, tu as maintenant fini les rodages de ton spectacle et tu viens de faire ta rentrée montréalaise. Comment ça se passe sur scène?

Tout va très bien! Je suis étonné de la réaction positive des audiences. Je ne m’attendais pas à toucher les gens de cette façon. Ils rient beaucoup. Comme je parle aussi de mes drames familiaux, ça permet au public de se reconnaître, d’une certaine manière, dans mon histoire. 

Comment va la relation avec ton fils sur scène?

C’est extraordinaire de jouer avec lui! Je me suis vraiment écrit une pièce de rêve! J’étais arrivé à une étape de ma vie où j’avais des histoires à raconter. J’ai participé à beaucoup de créations où je donnais mes idées, mais là, j’avais envie, pour une fois, de me les approprier. Je suis un gars de scène et j’aime faire de la tournée, mais ça m’enlevait bien du temps que j'aurais pu passer avec mon fils. J’ai donc créé un spectacle pour nous deux afin qu'on soit ensemble.

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Comment trouve-t-il son expérience jusqu’à maintenant?

Il est bien content de manquer de l’école! (rires) Viktor avait déjà joué dans des pièces au TNM et à l’Usine C, il est donc habitué à la scène. Si mon fils n’avait pas été un bon élève, nous n’aurions pas fait le projet ensemble. Depuis qu’on a commencé à répéter, je l’ai beaucoup encouragé. Il est plus rigoureux et plus méticuleux dans son travail que jamais.

Tu as dû le voir évoluer! Ce spectacle sera un souvenir très précieux pour vous deux!

Il avait de l’expérience, mais il a quand même le bagage d’un adolescent de 14 ans; il ne se connaît donc pas encore totalement. Il a fallu travailler sur sa gêne, l’aider à chercher du volume et lui faire pratiquer son articulation d’ado! (rires) Il ne peut plus se cacher derrière son père. Je lui ai dit en débutant que nous avions maintenant une relation de collègues. Il ne me reste plus beaucoup de temps privilégié à passer avec mon fils... Comme on fait de la route ensemble, on a déjà ouvert de belles discussions. Pour l’instant, on partage une même chambre d’hôtel et on a du plaisir, mais il va peut-être se lasser de dormir avec son père! (rires)

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Tu te dévoiles beaucoup dans ce spectacle. Est-ce que tu en as appris sur toi pendant le processus?

J’avais déjà beaucoup parlé de ma vie et des drames que ma famille a vécus. Ce n’est donc plus vraiment tabou pour moi. Je dirais que je trouve ça plus satisfaisant que libérateur d’arriver à rejoindre les gens à partir de mes expériences. J’ai joué ce spectacle pour la première fois devant mon père il y a un moment, et il a adoré. C’était la soirée où j’allais savoir si j’allais me faire déshériter! (rires)

Ton début de parcours dans le jeu n’a pas été super facile pour toi!

J’ai passé un an au Conservatoire de Québec avant d’en être expulsé, avec le conseil de devenir éclairagiste! (rires) Finalement, j’ai intégré l’École nationale de théâtre du Canada, où j’ai décroché la Médaille du lieutenant-gouverneur en 2004. À Québec, sous l’ancienne garde de professeurs, je n’ai jamais réussi à m’investir à 100 %, et ils m’ont vite laissé tomber. C’était comme quitter une relation toxique: douloureux, mais nécessaire. (rires) Plutôt que de me briser, ça m’a libéré: plus personne ne pouvait me dicter quoi faire! Cette médaille, je l’ai eue grâce à mes bonnes notes, mais aussi parce que je m’impliquais énormément, dans les comités et les événements, et je faisais le pont entre francophones et anglophones... J’ai toujours eu un rapport amour-haine avec l’autorité... Je veux bien être un bon élève, mais pas qu’on m’impose des règles!

Comment es-tu arrivé au désir d’être un acteur?

Ça me vient de mon père et de mon frère. Mon frère était une vedette dans mon coin: tout le monde l’aimait et il prenait beaucoup de place. Et il y avait mon père qui travaillait sur des chantiers dans le Nord et qui, quand il revenait, passait beaucoup de temps dans les bars. Il divertissait tout le monde, et ils avaient du plaisir avec lui. Ils ont été mes deux modèles. Je voulais être comme eux, mais je me suis dit qu’en devenant acteur, j’allais même en faire plus qu’eux! C’est sûr que mon père n’a pas tout de suite compris mon désir, mais il est bien fier maintenant.

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Tu as donc dû te prouver sur plusieurs fronts dans ta carrière?

J’ai toujours dû convaincre les gens que j’avais ma place dans ce monde. Cependant, il faut que la confiance vienne de soi. Je crois que ça m’a aussi aidé dans mon métier. Être un acteur n’est pas facile: on doit constamment faire face aux refus, on est en compétition avec des collègues qu’on aime et on doit apprendre à faire notre place. J’ai toujours été ambitieux, mais au début de ma carrière, je m’occupais beaucoup de mon frère toxicomane. J’étais donc plus préoccupé par ma vie personnelle que ma vie professionnelle, et je n’ai pas embarqué dans le côté envieux du métier. Ça a fait en sorte que je suis dans ce métier pour les bonnes raisons; je veux représenter les gens de tous les milieux.

Malgré une belle carrière au théâtre, tu as aussi joué beaucoup de petits voyous à l’écran qui t’ont fait connaître du grand public. Est-ce que cette image te colle toujours à la peau?

J’ai en effet été très chanceux au théâtre de jouer des rôles diversifiés, mais je me suis tanné d’interpréter des pouilleux dans les séries télé. Tous les acteurs sont confrontés à leur image, mais j’ai voulu casser la mienne pour interpréter autre chose que des délinquants. Ma gérante m’a appelé un jour pour me proposer de participer à la comédie musicale Mamma Mia!. Je n’étais vraiment pas certain que c’était un projet pour moi, mais j'y ai participé et j’ai réussi à illustrer une autre facette de mon jeu de cette façon. Depuis cinq ans, j’ai beaucoup plus de rôles qui me représentent.

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Tu as aussi une passion pour la musique. Quels sont tes prochains projets en lien avec ce milieu?

À l’adolescence, j’ai eu un groupe de musique, mais il n’a pas duré longtemps parce que j’ai dû prioriser le théâtre. J’ai toujours rêvé de chanter, et à l’aube de mes 40 ans, j’ai décidé de sortir un album très hors norme, non pas par ambition de succès, mais simplement par désir de créer. Quand on est acteur, il faut s’adapter à la vision de l’auteur, et cette fois-ci, j’avais envie d’être totalement libre. Mon projet documentaire musical Dehors novembre est encore en tournée pour quelques dates, et je sortirai un nouveau EP le 11 avril enregistré avec Laurence Nerbonne.

Patrick Seguin / TVA Publications
Patrick Seguin / TVA Publications

Tu es en couple avec la politicienne Ruba Ghazal depuis quatre ans. Qu’est-ce qui vous unit?

Je suis une personne pour qui la collectivité et la justice sociale sont très importantes. J’ai le syndrome du sauveur, au point de m’oublier par moments! J’ai aussi toujours été un artiste engagé. Cette passion commune nous lie, mais Ruba a longtemps rêvé secrètement d’être une artiste, donc elle a un amour profond pour la culture. J’ai voulu une partenaire qui a ce côté militant, mais qui respecte également mon milieu. On s’aide aussi à sortir de nos chambres d’écho et à arrêter de parler constamment de notre métier. On a vraiment en commun cet amour pour le vrai monde et on veut aller à leur rencontre.

Pour vous procurezr des billets pour le spectacle On s’lâche pas: onslachepas.ca

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