La vraie histoire de Griselda Blanco, la première femme à la tête d’un cartel personnifiée par Sofia Vergara


Gabriel Ouimet
Dans les années 70 et 80, la Colombienne Griselda Blanco devient la première femme à se hisser à la tête d’un puissant cartel. Réputée impulsive, vicieuse et opportuniste, elle est à l’origine d’un raz-de-marée de violence et de cocaïne qui déferle sur Miami. Voici l’histoire de celle qui a inspiré la série Griselda, disponible sur Netflix.
Née en Colombie en 1943, Griselda Blanco aurait perpétré son premier meurtre à l’âge de 11 ans, quand la riche famille d’un garçon qu’elle venait de kidnapper a refusé de payer une rançon.
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Dix ans plus tard, à l’âge de 21 ans, elle immigre illégalement à New York avec ses trois enfants et son mari. Sans diplômes ni argent, elle apprend les rudiments du monde des affaires criminelles en vendant du cannabis.
Au début des années 70, elle déménage à Miami après avoir ordonné la mort de son premier mari. C’est là qu’elle rencontre son deuxième mari, le criminel Alberto Bravo, qui l’initie au trafic de cocaïne. Rare femme à opérer dans ce milieu, elle prend les grands moyens pour faire respecter son autorité.
«Griselda adorait les meurtres. Les corps jonchaient les rues de Miami à cause d’elle. Elle s’est entourée d’un groupe de tueurs connus sous le nom de pistleros. L’initiation au groupe se méritait en tuant quelqu’un et en coupant une partie de son corps comme preuve du crime», indique un communiqué diffusé par la Drug Enforcement Administration (DEA), en 1993.
Elle a assassiné ou fait tuer chacun des trois hommes auxquels elle a été mariée, ce qui lui vaut le surnom de «veuve noire».
Une criminelle rusée et impitoyable
À Miami, Griselda Blanco se forge rapidement une réputation de «marraine de la cocaïne» (Godmother of cocaine), grâce à ses façons de faire hors de l’ordinaire. Elle importe notamment la drogue en la dissimulant dans les sous-vêtements des femmes qu’elle fait venir de Colombie.
Cherchant à éliminer ses rivaux, elle plonge Miami dans une période de grande violence baptisée «Guerres des Cowboys de la Cocaïne». Elle aurait ordonné des dizaines de meurtres, dont certains ont été commis par des tireurs à moto. Il s’agit d’une pratique qu’elle a elle-même inventée.
Plusieurs de ces meurtres ont eu lieu en plein jour. Le plus célèbre est celui d’un chef de cartel rival, qui a déclenché une fusillade dans un centre commercial, en 1979.
À cette époque, Blanco était l’une des trafiquantes de drogue les plus riches du monde. Selon les rapports des différentes autorités américaines, elle supervisait l’importation de 1,5 tonne de cocaïne chaque mois, générant des revenus de centaines de millions de dollars par année.
Morte dans l’oubli
Le 17 février 1985, Blanco est arrêtée et reconnue coupable de fabrication, d'importation et de distribution de cocaïne. Elle est également inculpée de trois chefs de meurtre au premier degré. Elle passe deux décennies en prison. Trois de ses quatre fils sont assassinés pendant sa peine.
À sa libération en 2004, elle est expulsée vers la Colombie, où elle mène une vie tranquille. Le 3 septembre 2012, elle est abattue par un homme à moto dans la ville de Medellín. Elle avait 69 ans.
Son histoire a inspiré la mini-série Griselda, une production de Sofia Vergara disponible sur Netflix.
− Avec les informations de la BBC et du Miami Herald.