Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Irpin libérée, Marioupol occupée

Les armées russe et ukrainienne se sont échangé hier le contrôle de plusieurs villes

Partager

AFP

2022-03-28T21:21:49Z
2022-03-29T04:00:00Z
Partager

L’étau russe se desserre dans certaines régions de l’Ukraine où la résistance est même parvenue hier à repousser l’ennemi, pendant que d’autres villes croulent toujours sous les violents assauts. 

• À lire aussi: Biden affirme qu'il ne «retire pas» ses propos souhaitant le départ de Poutine du pouvoir

• À lire aussi: L’oligarque Abramovitch et des négociateurs ukrainiens auraient souffert de symptômes liés à un empoisonnement

• À lire aussi: [EN DIRECT] 33e jour de guerre en Ukraine: voici tous les derniers développements

« La ville [d’Irpin] est maintenant libérée, mais il est toujours dangereux d’y être », a déclaré hier le ministre ukrainien de l’Intérieur Denys Monastyrsky, au sujet de la grande ville contestée à l’entrée nord-ouest de la capitale. 

Malgré cela, les combats s’y poursuivaient toujours, avec une vingtaine de fortes explosions d’obus dans la journée.

Les soldats ukrainiens ont aussi repris le contrôle de Mala Rogan, un village à environ 4 km de Kharkiv, dans l’est du pays. Les corps de 25 soldats russes jonchaient le sol, a estimé un soldat ukrainien. 

Un militaire croise le corps d’un soldat russe après la reprise par l’armée ukrainienne du village de Mala Rogan, à l’est de Kharkiv.
Un militaire croise le corps d’un soldat russe après la reprise par l’armée ukrainienne du village de Mala Rogan, à l’est de Kharkiv. Photo AFP

« Les Russes s’en foutent de leurs morts, ils ne veulent pas les récupérer », a commenté un sous-officier avec dégoût. 

Publicité

La prise de Mala Rogan « est d’une grande importance, car c’est à partir de là que [les soldats russes] bombardaient en permanence des zones d’habitation de la ville », s’est réjoui le maire de Kharkiv, Igor Terekhov, à un média local.

Dans certaines villes, comme Mykolaïv, une ville-verrou sur la route d’Odessa – le plus grand port d’Ukraine –, les habitants ont pu souffler après des semaines terribles pendant lesquelles l’armée russe a tenté en vain de prendre leur cité.

Muraille dure à percer 

Mais en périphérie de la capitale, les soldats russes tentaient toujours de percer les défenses vers Kyïv pour y bloquer les routes et le ravitaillement. 

Deux lignes à haute tension ont été endommagées dans les combats, privant d’électricité 82 000 habitants. 

La ville portuaire de Marioupol est quant à elle tombée « entre les mains russes » après des semaines d’horreur et des milliers de morts, a affirmé le maire Vadym Boichenko. La situation est telle que l’ONU urge à mettre en place un « cessez-le-feu humanitaire » pour rescaper les civils. 

Amnistie internationale et Human Rights Watch disaient hier avoir des preuves de l’utilisation de bombes à sous-munitions – des armes interdites par les conventions internationales – dans des zones abritant des civils en Ukraine.

Ces armes peuvent contenir plusieurs dizaines de mini-bombes qui se dispersent, mais n’explosent pas toutes et deviennent ainsi des mines antipersonnel. 

Indignation morale 

Devant la crise humanitaire qui ne s’améliore pas, le président américain Joe Biden a créé tout un tollé samedi en déclarant spontanément que « [Vladimir Poutine] ne peut pas rester au pouvoir ». 

Il a refusé hier de retirer ses paroles, nuançant néanmoins qu’ils exprimaient son « indignation morale », mais pas une politique visant à « renverser Poutine ».

De son côté, l’Ukraine s’est dite « prête » à entamer des discussions sur la neutralité de son pays lors des pourparlers qui se tiendront aujourd’hui en Turquie. 

Le conflit a déjà coûté plus de 500 milliards d’euros à l’Ukraine, et plus de dix millions de réfugiés ont fui leur foyer. 

– Avec Roxane Trudel

 


Le vrai visage de la guerre

Cette photo que nous publions aujourd’hui est particulièrement dure et difficile à regarder. Nous en sommes bien conscients, mais nous avons décidé de la publier afin de montrer toute l’horreur et la violence d’une guerre. Nous considérons que c’est notre rôle de montrer la réalité que vit la population de l’Ukraine, même si elle est choquante. La très grande partie de nos lecteurs sont des adultes et sont bien informés. Nous recommandons tout de même aux parents de ne pas laisser leurs enfants les regarder seuls et sans explications.

Dany Doucet

Rédacteur en chef

Publicité
Publicité