La Ville de Saguenay verse 1,3 M$ à la firme d'avocats Trivium en trois ans

Jean Houle
La firme d’avocats Trivium a profité de l'arrivée d'un nouveau conseil à la tête de la Ville de Saguenay en novembre 2021. Le bureau a encaissé plus de 1,3 M$ en contrats divers entre 2022 et janvier 2025.
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C’est du moins ce que révèlent des documents obtenus par TVA Nouvelles en vertu de la loi d'accès à l'information.
Cette somme couvre beaucoup d'autres dossiers que les congédiements de Jean-Luc Roberge et de Caroline Dion.
Le responsable de la commission des finances à la Ville de Saguenay, Michel Potvin, affirme que la Ville a appris certaines leçons. «On ne congédiera plus jamais personne de cette façon-là. Tout le monde est choqué, les citoyens, les élus...», dit-il.
Trivium ne comptait pas parmi les firmes les plus sollicitées par la municipalité en 2021. Seulement quatre petits mandats cette année-là, pour un total de 6875 $.
Depuis, ses honoraires ont progressivement monté, passant de 200 800 $ en 2022 à 382 000 $ en 2023 et à 647 000 $ en 2024. Les données fournies par la Ville de Saguenay s'arrêtent à janvier 2025.
La Ville avait déjà accordé des mandats totalisant 80 000 $ mille dollars à Trivium. Le total de janvier 2021 à janvier 2025 s’élève donc à 1 358 305 $.
«On est tous d’accord. Les avocats, c’est toujours trop cher», reconnaît Michel Potvin en entrevue.

Selon lui, avant 2022, la Ville faisait surtout affaire avec les firmes Cain-Lamarre et Gauthier-Bédard. «Ça n’a jamais coûté moins de 700 000 $ en moyenne», précise Michel Potvin.
Trivium a reçu la vaste majorité de ses mandats du comité exécutif. Son premier d'importance, en avril 2022, visait à renégocier les conventions collectives des fonctionnaires, qui lui rapportera un total de 115 500 $.
En décembre 2022, la firme reçoit 5 770 $ pour établir le questionnaire en vue de la sélection du nouveau directeur général.
«Il devait y avoir beaucoup de questions, ajoute Michel Potvin. Je ne suis pas un spécialiste, mais on s’entend qu’à 300 $ de l’heure, ça va vite.»
Le poste a été attribué à Gabriel Rioux. «La firme d’avocats n’a pas participé, ni de près ni de loin ou directement à la sélection. Donc, M. Rioux n’est aucunement, à mon avis, redevable», tient à dire le président de la commission des finances.
Sur une période de deux ans, entre août 2022 et août 2024, Trivium facture 185 000 $ pour représenter la Ville contre Gazon Savard.
Entre juin 2023 et janvier 2024, la firme obtient 45 000 $ pour trois accompagnements du conseil d’administration de la Société de transport du Saguenay (STS), dans la foulée du congédiement du directeur général, Jean-Luc Roberge.
Michel Potvin affirme qu'une série de facteurs ont étiré le dossier: Jean-Luc Roberge en est à son troisième avocat, la juge a dû s'absenter à deux reprises pour des raisons de santé et un nouvel arbitre a été nommé.

«La jurisprudence nous parle de six, huit, dix mois. Nous autres, on est rendu à trois ans,» explique M. Potvin.
En janvier 2025, les honoraires déjà versés à Trivium dans le dossier de l'ex-greffière Caroline Dion s'élevaient à 317 332 $ dollars. Le congédiement avait été approuvé par la majorité des conseillers.
«Avec ce que l’on sait maintenant, il n’y a plus personne qui voterait pour ça. C’est sûr qu’on ferait une entente», déclare l’élu municipal.
Trivium est également la firme-conseil retenue par le cabinet de la mairesse Julie Dufour. Un total de 1811$ par mois, selon les documents.