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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Régime forestier: des entrepreneurs à bout de souffle face aux blocus de Mamo

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Alex Martin

2025-08-18T18:55:59Z
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Les tensions autour du projet de loi 97 et des activités forestières continuent de s’intensifier en Haute-Mauricie et au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Alors que de nouveaux blocus sont en cours sur la route 25, près de Wemotaci, des travailleurs forestiers disent être à bout de souffle après des mois d’arrêt forcé.

En Mauricie, certains des chantiers sont bloqués depuis mars. Du côté du Saguenay, l’entrepreneur forestier Mickael Lamontagne affirme que ses opérations sont suspendues depuis juin.

«Pour les entrepreneurs, ça devient critique. On passe de revenus par mois... à zéro», explique-t-il.

Des frais fixes qui s’accumulent

Malgré l’arrêt des travaux, les frais fixes continuent de s’accumuler.

Capture d'écran TVA Nouvelles
Capture d'écran TVA Nouvelles

«On a quand même des engagements financiers qu’on n’a pas le choix de payer : assurances pour les machines... c’est un engagement de 10 000 $ de frais minimum là-dedans, je n’ai aucun revenu», dit-il.

Il ajoute: «Oui, la foresterie brasse beaucoup d’argent, mais la machinerie forestière, ça coûte très cher à faire virer.»

Un projet de loi qui divise

Le travailleur forestier reconnaît lui-même ne pas comprendre certaines dispositions du projet de loi 97, qui vise à moderniser le régime forestier.

«Au gouvernement, ce sont souvent des gens qui n’ont pas les connaissances, ils ne sont pas sur le terrain. Le but, c’était de rapprocher les gens avec le projet de loi... mais au contraire, ça a séparé tout le monde.»

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Il insiste cependant: «Je ne suis pas contre les Premières Nations MAMO, je veux qu’on travaille ensemble, mais que ça soit légitime. Je comprends qu’ils doivent être écoutés, que c’est leur territoire, mais si on fait des ententes par le passé, revenir en arrière c’est plus difficile.»

Colère et exaspération

Sur les réseaux sociaux, Mickael Lamontagne a exprimé sa colère.

«Ça ne me dérange pas d’arrêter de bûcher complètement... mais qu’ils me fassent un chèque!»

Il poursuit: «On nous empêche de travailler et on n’a plus de gagne-pain. Si je vous coupe l’épicerie... vous allez avoir des réserves quelques jours, mais après, vous allez vous fâcher.»

Une réalité familiale et humaine

Au-delà des chiffres, le forestier parle de son père, 40 ans de métier, qui risque de voir son fonds de pension anéanti.

Capture d'écran TVA Nouvelles
Capture d'écran TVA Nouvelles

«C’est le fonds de pension à mon père qui est ici. Lui va avoir travaillé 40 ans pour absolument rien, si rien ne se passe?»

Et d’ajouter: «Moi aussi je suis un père de famille. Je sais que mon tour s’en vient. Je sais que Mamo va venir nous voir.»

Pour lui, la balle est dans le camp du gouvernement.

«Au lieu de nous attaquer nous, ils devraient se rendre au gouvernement... c’est hors de notre contrôle.»

Appel au calme

Pour sa part, le ministre des Relations avec les Premières Nations, Ian Lafrenière, en appelle au calme.

Il rappelle que la forêt est au cœur des cultures autochtones, mais est aussi essentielle au développement régional, et met en garde contre la montée de l’intolérance et du racisme.

Le ministre affirme que Québec poursuit ses discussions avec l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) dès lundi et qu’une rencontre est prévue mercredi avec le bureau du premier ministre.

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