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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

La vie de Delphine Jubillar et sa disparition au cœur du deuxième jour du procès de son mari

AFP
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2025-09-23T12:49:30Z
2025-09-23T18:23:47Z
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La cour d’assises du Tarn, dans le sud de la France, a commencé mardi à plonger dans le mystère de la disparition de Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans dont le corps n’a jamais été retrouvé, en écoutant les premières gendarmes arrivées à son domicile dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. 

• À lire aussi: France: jugé pour le meurtre de sa femme, Cédric Jubillar «conteste toujours les faits»

Les deux jeunes militaires en poste dans la zone de Cagnac-les-Mines avaient été dépêchées sur place peu avant 5 h du matin, à la suite d’un appel de Cédric Jubillar, le mari de Delphine : il s’inquiétait de ne pas la trouver à la maison, après avoir été réveillé par les pleurs de sa fille de 18 mois.

Ce qui était une «disparition inquiétante» est depuis devenu un dossier de «meurtre par conjoint», constatait l’une des deux gendarmes, au début de sa déposition face à la cour.

Sur place cette nuit-là, dans ce quartier résidentiel de cette petite ville, les deux enquêtrices se sont entretenues avec l’accusé qui alternait «les moments de calme et d’autres où il semblait stressé», ont-elles rappelé.

«Petit fourgon blanc» 

Au fil de leurs dépositions, elles sont revenues sur de nombreux éléments du dossier : les propos de M. Jubillar rapportant que sa femme promenait parfois leurs chiens de nuit, le fait que l’accusé était en train de préparer une machine à laver quand elles sont arrivées, ou la présence du véhicule de Delphine Jubillar, garé dans le sens de la descente de l’allée légèrement en pente du domicile. Cette dernière précision est importante, car il s’agit, selon l’accusation, d’un élément démontrant que le véhicule a été déplacé pendant la nuit.

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Mais la défense de Cédric Jubillar a choisi de s’attarder sur deux aspects, à ses yeux passés sous silence par les témoignages des deux agentes : la présence d’un «petit fourgon blanc» près du domicile de la disparue, et un élément du témoignage de sa meilleure amie.

Me Emmanuelle Franck a ainsi rappelé que cette dernière avait dit en audition qu’il arrivait à Delphine «de se balader régulièrement à pied la nuit», un élément contredisant la thèse de l’accusation affirmant que Delphine avait peur du noir et ne sortait jamais seule la nuit.

Pas un mot sur le fourgon non plus, a déploré également Me Franck, ajoutant : «ni vous ni votre collègue, cela ne vous semble intéressant de mentionner ces deux éléments hyper importants devant la cour».

Bienveillante 

Plus tôt dans la journée, la cour avait consacré son audience à la personnalité de la disparue : une infirmière «timide», mais «très investie». Dévouée, bienveillante, «discrète» aussi, telle est apparue Delphine au fil du rapport d’un enquêteur de personnalité, salué par sa famille pour sa justesse.

Autre temps fort de l’audience, la déposition de l’administratrice des enfants du couple, mandatée par la justice pour défendre les intérêts de Louis, 11 ans, et Elyah, 6 ans.

L’aîné, qui avait 6 ans au moment des faits, est un enfant «taiseux», «très, très en colère» contre son père, qu’il juge responsable de la disparition de sa mère, a-t-elle expliqué. Et quand elle a abordé le procès avec les enfants, leur demandant ce qu’ils souhaitaient dire à leur père, sa sœur, qui n’avait que 18 mois lors du drame, a spontanément dit qu’elle l’aimait et demandé «de dire si sa maman est vivante ou pas».

«Il va falloir qu’ils essaient d’avancer avec ce traumatisme et la première personne qui peut les amener à bien évoluer, c’est vous, M. Jubillar, en répondant à leurs questions», a-t-elle exhorté, en se tournant vers l’accusé qui, depuis son box, a opiné de la tête.

Ce peintre-plaquiste de 38 ans, détenu depuis juin 2021, dément avoir tué celle qui était sa compagne depuis leurs 18 ans et qui lui avait annoncé sa volonté de divorcer.

Le verdict est attendu le 17 octobre.

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