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L'article provient de 24 heures

La vidéo d’Hélène Boudreau n’a «rien de sexuel», selon la DG du Mouvement allaitement Québec

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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2025-04-23T20:19:48Z
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Une vidéo publiée par la créatrice de contenu Hélène Boudreau dans laquelle elle donne le sein au bébé de son amie soulève les passions sur les réseaux sociaux. Si plusieurs l’accusent de «sexualiser» l’enfant et l’allaitement, d’autres croient plutôt qu’il est grand temps de laisser les femmes gérer elles-mêmes leur poitrine.

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«Si on était dans une vraie normalisation sociale de l’allaitement, il n’y aurait eu aucun commentaire par rapport à cette vidéo», lance la directrice générale du Mouvement allaitement Québec (MAQ), Raphaëlle Petitjean, en entrevue avec 24 heures

La vidéo en question a été publiée sur les réseaux sociaux il y a deux jours, par celle que l’on connaît comme «la fille de l’UQAM». 

Sur l’air de la chanson de Sister Sledge «We Are Family», le très court-métrage montre Hélène Boudreau qui semble donner le sein à l’enfant de son amie qui l’avait elle-même allaité auparavant. 

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La Montréalaise était de passage à Las Vegas pour rendre visite à son amie, une créatrice de contenu érotique québécoise établie dans la ville américaine qui a accouché il y a quelques semaines. 

Vague d’indignation

La scène a choqué nombre d’internautes. 

Sous la publication, on accuse notamment la créatrice de contenu d'abus d’enfant, de sexualisation d’un bébé et de l’allaitement, puis on menace même d’appeler la DJP. 

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Sur des groupes Facebook consacrés à la maternité, des mères se sont également indignées. 

Certaines mentionnent que l’enfant aurait été «utilisé» avec des «intentions sexuelles», que la vidéo «sexualise» l’allaitement et que ce comportement s’apparenterait même à une «agression». 

Certaines ont aussi tenu à rappeler qu’Hélène Boudreau et son amie étaient «des filles OnlyFans». 

Laisser les femmes gérer leur poitrine

«Dans la vidéo, il n’y a rien de sexuel. Il n’y a aucune violence envers l’enfant. Il n’a pas été arraché des bras de sa mère. Ce que je vois, c’est un bébé calme et des femmes qui sont proches», fait valoir Raphaëlle Petitjean. 

Selon elle, la vidéo ne pose aucun problème moral. 

«Éthiquement, quand une mère donne son consentement à une autre femme pour qu’elle allaite son bébé, on est dans les règles de l’art», souligne-t-elle. 

Et ce, même si Hélène Boudreau n’a pas théoriquement nourri l’enfant. 

«L’allaitement n’est pas seulement nourricier. Les tétées de confort sont partie intégrante du processus», explique la directrice générale du MAQ. 

Le vrai problème, selon elle, est que le public a associé les activités professionnelles d’Hélène Boudreau au contenu de cette vidéo, qui n’aurait pas eu le même impact si elle n’avait pas été une vedette de la pornographie. 

«Il faut laisser les femmes gérer elles-mêmes leurs seins», signale Mme Petitjean. 

Hypersexualisation des seins

Après les jambes au début du 20e siècle, les seins sont devenus objet de désir au tournant de la Seconde Guerre mondiale, avec les pinups, Hollywood et la publication de magazines, expliquait l’écrivaine et sociologue Sarah Thornton dans le New York Times

L'apparition du lait maternisé au même moment a également joué un rôle dans la sexualisation de la poitrine, écrit-elle. 

En perdant leur symbole nourricier, les seins sont devenus ceux du désir, donc. 

«L’hypersexualisation des seins complique l’allaitement, mais surtout celle des mamelons», admet Raphaëlle Petitjean. 

«On peut voir une craque jusqu’au nombril, on s’en fout. Mais si on aperçoit un mamelon sous un chandail, là, ça fait scandale», précise-t-elle.

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