La situation humanitaire à Gaza est «un échec moral monumental», dit la DG d'Oxfam-Québec
Marie-Anne Audet
La situation humanitaire sur la bande de Gaza, qui est la cible de bombardements incessants de la part d’Israël, est «un échec moral monumental», a déploré la directrice générale d'Oxfam-Québec, Béatrice Vaugrante.
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Les équipes d'Oxfam présentes à Gaza n’ont plus accès à leur matériel essentiel à la distribution d’eau potable. L’accès aux soins médicaux est également restreint, selon les témoignages qu’elle reçoit.
«Ils ont été obligés de bouger plusieurs fois d’endroit, ils ont aussi perdu leur maison, mais ils apportent le peu d’aide possible autour. [...] Avec ce qu’ils peuvent et avec nos partenaires locaux, ils apportent quand même un peu de soutien aux populations locales. Mais oui, ils mangent une fois par jour», a-t-elle décrit lors d’une entrevue à LCN.

La gestion de l’aide humanitaire de la part d’Israël, qui rentre au compte-gouttes dans la bande de Gaza, a fait des ravages, selon Mme Vaugrante.
«Il y avait hier (vendredi) 400 camions qui devaient rentrer et seulement 115 ont été autorisés. Avant même que le conflit débute, il y avait 600 camions par jour et là, il y avait la nourriture dans les boulangeries, dans les marchés et des choses qui poussaient dans les champs et de l’élevage. Maintenant, il n’y a plus rien», a-t-elle décrit lors d’une entrevue à LCN.
«Il en faudrait au moins entre 800 et 1000 camions par jour», a-t-elle soufflé.

Pendant que les actions de l’État hébreu ont été décriées par de nombreux pays, dont la France et le Canada, des actions concrètes sont réclamées sur le terrain, a rapporté Mme Vaugrante.
«Pour le moment, on a applaudi ce changement de ton, mais souvent, ce sont juste des déclarations. Il nous faut vraiment des actions concrètes en ce qui concerne le Canada. Il y a le transfert des armes qui peut être remis en cause. On l’a dit, mais malheureusement, où sont les arrêts vraiment de tous les contrats d’armes vers Israël? Il y en a qui passent par les États-Unis et ensuite qui s’en vont en Israël, donc tout le commerce des armes doit arrêter», a-t-elle souligné.
«On peut prendre des mesures diplomatiques aussi envers certaines personnes du gouvernement qui ont eu des propos qui sont vraiment clairement contre le droit international humanitaire. Il faut que le Canada soit très précis à soutenir les instances de droit international», a-t-elle poursuivi.
Comment aider ?
La directrice générale d'Oxfam-Québec a invité les citoyens à s’informer sur le conflit et à contacter leur député afin de mettre la pression sur le gouvernement.
«On comprend que la situation est compliquée et complexe, mais c’est vraiment un échec humanitaire. On doit aider des gens qui sont en train de mourir de faim, des enfants, des femmes, des hommes», a-t-elle dit.
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus