«La Semaine» fête ses 20 ans: Marie-Josée Taillefer, modèle d'engagement
On s’informe sur les cliniques Lobe au lobe.ca.

Michèle Lemieux
Marie-Josée Taillefer, qui nous présente ses délicieuses recettes dans le magazine La Semaine depuis des années, célèbre 45 ans d’amour et de complicité avec son amoureux, René Simard. Mère de deux enfants sourds et grand-mère de trois petites-filles, dont deux le sont aussi, elle poursuit son engagement aux côtés des cliniques Lobe afin de sensibiliser le public à la santé auditive.
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Marie-Josée, vos recettes sont publiées dans nos pages depuis des années. Comment faites-vous pour vous renouveler?
C’est extrêmement stimulant: être chroniqueuse a fait en sorte que ma vie soit meilleure. Les choses ont beaucoup évolué au fil du temps. Par exemple, les communautés culturelles nous ont permis de découvrir des ingrédients que nous ne connaissions pas. Encore aujourd'hui, je n’ai qu’à entrer dans une épicerie chinoise pour constater qu'il y a de nombreux ingrédients que je ne connais pas encore. C’est un monde sans fin! Pendant 10 ans, j’ai travaillé avec ma mère, qui a contribué à nous faire découvrir des aliments. Je suis une curieuse et j’ai une collection de livres de recettes. Alors, je fouille, je teste, j’apporte ma couleur aux plats. C’est comme la musique: on a l’impression qu’on a tout entendu, mais les artistes arrivent toujours à se réinventer.
J'imagine que votre famille a largement profité de toute cette expertise.
(Rires) Oui, et ils adorent ça! Ce sont mes meilleurs cobayes. Mon fils et sa famille ont habité chez nous pendant trois ans. Ma belle-fille est folle de cuisine. Elle a vraiment aimé goûter des plats et me donner ses points de vue. C’était très stimulant.
Rassurez-nous: vous est-il déjà arrivé de vous tromper?
Souvent! Ce n’est pas nécessairement parce que je manque mon coup, mais parce que je teste des choses. Par exemple, je peux cuisiner un biscuit sablé avec une demi-cuillère à thé de cardamome. Puis, durant la nuit, je me questionne: devrais-je en mettre un quart au lieu d'une demie? Je refais la recette jusqu’à ce que je n’aie plus de doute. Alors, des erreurs, il y en a eu!
Faites-vous toujours de la sensibilisation pour la santé auditive avec les cliniques Lobe?
Oui, je fais de la prévention: je continue à donner des conférences et à animer des rencontres dans les résidences. René et moi sommes les ambassadeurs d’une grande campagne de financement dont l’objectif est de recueillir 3 M$ pour l’acquisition des équipements d’une salle d’imagerie par résonance magnétique (IRM) à l’Hôpital de Sainte-Agathe.
Lorsque vos enfants ont reçu leurs implants cochléaires, vous auriez pu choisir de mettre un terme à votre engagement pour la santé auditive. Pourquoi cette mission est-elle demeurée importante pour vous?
Avant, j'étais portée par la fougue qui me poussait à aider mes enfants. Maintenant, j’ai du recul. J’ai l'impression de redonner. En plus, cette mission se poursuit avec mes petites-filles: les deux filles de mon fils sont nées avec une grande surdité. Chloé et Axelle ont toutes deux un problème d’audition. Adélie, la fille de Rosalie, c'est notre petit mystère... Pour nous, c'est elle qui n'est pas comme les autres, car elle entend. C’est formidable, car elle pourra aider ses cousines!
Les petites ont-elles déjà reçu un implant cochléaire?
Oui, elles ont déjà reçu leurs deux implants, un de chaque côté. Récemment, en voyant le désordre dans le salon, que nous étions en train de repeindre, Chloé s’est écriée: «Franchement! Ça n’a pas de bon sens!» Nous lui avons appris des expressions qui se maîtrisent généralement plus tard pour les enfants, car elles n’ont aucun sens pour eux. Une table ou une chaise, c’est concret. Papa et maman, c’est concret. Alors, quand nous l’avons entendue dire ces mots, nous avons bien ri! Son cheminement a été un peu plus lent au départ, mais elle reprend le temps perdu. Comparée à nos enfants, elle va à l'allure d’un train à grande vitesse. C'est fou de voir la différence!
Les petites mettent beaucoup de joie dans votre vie, je présume...
Oui. La plus vieille a trois ans et demi, les deux autres ont un an et demi. Elles sont charmantes. Le bonheur que nous vivons est incroyable. Elles ont chacune leur personnalité. Elles sont drôles. Adélie, la fille de Rosalie, est la petite dernière, mais elle est vite comme ce n’est pas possible. Elle marchait déjà à neuf mois. Jusqu’à ce jour, elle a couru l'équivalent du chemin de Compostelle! (rires) Tout le monde nous dit que ça passe vite, et je le réalise. L’aînée n’est plus un bébé, alors, j’essaie de retenir les deux plus jeunes pour qu’elles ne grandissent pas trop vite...
Vous avez toujours trouvé beaucoup de bonheur à accorder du temps à votre famille...
Tout à fait. Il y a sept petits dans la famille et deux autres sont en route. Mes parents auront bientôt neuf arrière-petits-enfants. J’essaie de profiter le plus possible du temps que j’ai avec ma mère. Je lui parle régulièrement. Elle aime voir grandir les petites et tous ses arrière-petits-enfants.
De son côté, votre papa va bien?
Oui, il va super bien. Il a eu un cancer et il a été opéré aux hanches. Il a eu des soucis de santé, mais il a remonté la côte. Je suis chanceuse, j’ai encore mes deux parents et ils sont en forme.
Avoir trouvé l'amour si tôt dans la vie et être toujours en couple, ça doit aussi être une grande chance!
René et moi sommes ensemble depuis 45 ans. Je l'ai peut-être séduit grâce à la bouffe... (rires) Il est vraiment mon plus grand fan. Il apprécie les moments à table et toutes les petites attentions. Cuisiner, c'est de l'amour. La cuisine fait toujours partie de ma vie et j’ai encore beaucoup de plaisir à en faire.
Comment va votre belle Rosalie, qui a perdu un bébé récemment?
Elle va super bien. Toutes les inquiétudes sont derrière nous. Nous avons été extrêmement chanceux d'avoir des gens compétents qui l'ont prise en charge. J'ai eu peur comme ça n'a pas de bon sens, mais tout s’est bien passé.