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Culture

La Semaine fête ses 20 ans: le jour où Sylvain Marcel parle de ses dépendances

À l’occasion de la sortie de son livre

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François Hamel

2025-09-18T10:00:00Z
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À loccasion de la sortie de son livre Aidez-moi!, publié aux Éditions La Semaine, Sylvain Marcel aborde certains aspects cruciaux de ses années teintées par sa dépendance à lalcool et aux drogues.

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Sylvain Marcel écrit son livre par altruisme. «Je l’ai fait pour renvoyer l’ascenseur. Je suis allé en thérapie et on m’a beaucoup aidé. Alors je me suis dit que je pouvais peut-être aider quelqu’un en racontant mon expérience, et j’ai été heureux de le faire. La dépendance est une maladie méconnue que les médecins ne peuvent pas soigner. C’est la maladie de la compulsion. On associe souvent un alcoolique à un itinérant couché sur un banc de parc, alors que ce n’est pas toujours le cas. Un alcoolique ou un toxicomane, c’est quelqu’un qui souffre de dépendance. Pendant longtemps, j’ai cru que je n’étais pas une bonne personne. En fait, j’étais juste incapable de consommer normalement.»

Il croit avoir isolé la source de son mal de vivre. «Je dirais que, dans mon cas, c’est lié à mon enfance difficile. La souffrance humaine peut entraîner l’alcoolisme et la toxicomanie. Ceci étant dit, je connais des alcooliques qui ont eu une enfance très heureuse. Je me suis rendu compte que, en cessant de consommer alcool et drogues, ma maladie n’était pas réglée. Au contraire! On peut être compulsif dans tout: le magasinage, le sexe, le sucre, la cigarette. Il y a plein de choses à régler. La compulsion est une maladie particulièrement souffrante. Je ne veux pas insulter personne, mais parfois, je changerais de maladie! La consommation, c’est 15% du problème. Le reste est comportemental. Il faut que j’apprenne à vivre le moment présent. Le futur nous angoisse, et le passé génère des remords.»

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Après l’alcool et la cocaïne, il touche au crack. «J’ai senti que c’était fini pour moi. Il n’y a plus grand-chose à faire quand on est rendu là... L’étape suivante, c’était la seringue. Quand j’ai goûté au crack, je me suis dit que j’aimais trop ça. À la fin, je consommais tous les jours. Et chaque jour, je me disais que c’était assez. Cinq minutes plus tard, je voulais recommencer... C’est complètement fou! Tout ça pour un buzz qui dure deux minutes. À ce rythme, on peut se retrouver dans la rue assez rapidement.»

Ses excès commencent aussi à mettre en péril sa vie professionnelle. «On disait que j’étais bon, mais que je coûtais cher parce que je me trompais souvent. J’étais devenu le champion des bloopers. Ce n’était plus drôle. Je n’arrivais plus à apprendre mes textes. C’était un exercice difficile pour mon cerveau malade. J’étais sur la go, et cette information commençait à circuler dans le milieu.» Éventuellement, il déclenche lui-même la première alarme. «À 44 ans, je n’en pouvais plus. Un jour, je me suis mis à genoux dans ma chambre, non pas pour prier, mais parce que je n’étais plus capable de me tenir debout. Je n’avais plus d’énergie. Ce sont les seuls mots que j’ai été capable de prononcer: “Aide-moi.” Ma blonde de l’époque a appelé mon agent, qui m’a fait entrer en thérapie. Elle m’a sauvé la vie. J’avais oublié qu’il y avait des fraternités qui pouvaient m’aider. Pourtant, mon père avait été dans les AA, mais j’avais oublié ça. Le déni était tellement fort chez moi que j’avais oublié qu’il en avait fait partie.»

Reconnaissant d’avoir eu une deuxième chance, le comédien donne des conférences. «J’aide des gens. Je ne joue pas au sauveur, mais j’essaie de leur donner des outils pour les aider à arrêter de consommer.»

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