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Culture

La Semaine fête ses 20 ans: le jour où Ingrid Falaise parle du monstre et secoue le Québec

Avec ce récit autobiographique choc, la comédienne secoue le Québec.

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François Hamel

2025-07-24T10:00:00Z
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La Semaine fête ses 20 ans. Aujourd'hui on revient sur le livre Le monstre, d’Ingrid Falaise, qui, dès sa parution, devient un livre événement. Avec ce récit autobiographique choc, la comédienne secoue le Québec.

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Enfant et adolescente, Ingrid Falaise a été victime d'intimidation. «J'ai toujours été le vilain petit canard, l'artiste qui cherche à être aimée, à être la prunelle des yeux de quelqu'un. Je voulais qu'un prince charmant me choisisse.» À 18 ans, elle croit l'avoir trouvé lorsqu’elle croise M, nom bien sûr fictif, dans un club. «Quand je l'ai rencontré, je suis tombée follement amoureuse de lui. Les manipulateurs narcissiques violents maîtrisent l'art de la séduction. C'est d'ailleurs la première étape de la violence. Ils savent te charmer et deviner tous tes désirs. Les six premiers mois ont été une véritable lune de miel.»

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Mais son conte de fées se transforme peu à peu en vie d’horreur. «Après la séduction, il y a l'isolement. Il dénigrait mes amis en me valorisant à leur détriment. Il ne voulait pas rencontrer mes parents. Puis, il a voulu m’emmener chez lui, en Afrique. Tout était calculé. J'étais donc séduite, mais isolée. Je n'avais plus aucun point de repère. Il était devenu ma raison de vivre. Une voix intérieure me disait que quelque chose clochait, mais les premiers mois avaient été tellement magiques et j'étais si accrochée à lui que je ne voulais pas la croire.» Ingrid s'installe avec lui en Afrique et la violence s'intensifie.

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«Je n'avais plus personne. J'étais entre quatre murs, desquels je ne pouvais pas sortir, car M m'y enfermait. Ma famille ne pouvait pas m'appeler. Quand elle le faisait, M me montrait qu'il écoutait notre conversation. Comme je l'avais vu tout fracasser dans la maison de ses parents, j'avais peur de lui. Par-dessus tout, je ne voulais pas déplaire à cet homme. Je voulais qu'il m'aime. À ce moment-là, c'était surtout de la violence verbale et de la manipulation.» La violence physique suit. «C'est arrivé tranquillement, de façon sournoise, jusqu'à ce qu'il lève la main sur moi une première fois. Il m'a promis que ça n’arriverait plus jamais. J'étais complètement estomaquée, sous le choc. Jamais je n'aurais pensé que ça puisse arriver. Par la suite, ç’a été de mal en pis. Ça s'est reproduit. De plus en plus intensément. Comme j'avais laissé la porte ouverte à ces gestes une fois, il s'est permis de les refaire.»

Un an après le début de la violence physique, les blessures deviennent de plus en plus apparentes. «J'ai eu le nez et les côtes cassées. Et le nombre de fois où il a tenté de m'étrangler... Si, au début, il se justifiait, à la fin, il ne le faisait plus. C'était rendu normal. Je n'étais plus rien.»

Avec M, elle revient à Montréal et le cycle de la violence empire. Entre autres choses, M la viole avec ses amis. La vue d'un membre de sa famille lui donne éventuellement le courage de quitter pour de bon son bourreau. Ingrid Falaise a décidé de se livrer pour briser le silence. «Parce que c'est la première étape de la guérison. Pour moi, écrire ce livre, c'est faire preuve de résilience. J'ai écrit Le monstre au nom de toutes les femmes. Si mon livre peut aider une seule femme à s'en sortir, je n'aurai pas vécu mon histoire pour rien.»

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