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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Une autre résidence privée pour aînés de Québec ferme ses portes

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TVA Nouvelles

2022-10-06T17:50:29Z
2022-10-06T20:24:35Z
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Une résidence pour aînés du quartier Saint-Jean-Baptiste, à Québec, fermera ses portes au printemps prochain.  

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La Seigneurie de Salaberry a été vendue et sera transformée en immeuble à logements locatifs. 

La cessation des activités est prévue pour le 9 mai 2023. La centaine de résidents a été informée de ce changement de vocation le 29 septembre dernier. Les personnes âgées autonomes pourront décider de demeurer sur place, mais celles qui utilisent les services de la cafétéria ou de l’infirmerie n’auront pas d’autre choix que de déménager.

«Il n’y aura plus de services et je n’ai pas de poêle pour faire à manger, alors il faut que je parte. C’est bien triste», se désole Denise Gauthier.

«Ça m’a énervée», admet une autre résidente, âgée de 88 ans. «Je suis très malade. J’ai une tendinite à la jambe et j’ai eu un cancer...»

À 85 ans, Marie Petitclerc espère pouvoir demeurer dans son logement.

«Comme pour tout le monde ça a été une surprise et beaucoup d’émotions», dit-elle. «J’aurais aimé avoir des informations. C’est là qu’est mon hésitation. Qu’est-ce qu’on me propose si on demeure ici? (...) On est dans l’incertitude.»

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Pour Nicole Gagné, toujours autonome, c’est la détresse de ses voisins qui lui a fait prendre conscience de l’ampleur de la situation. Certains pleurent beaucoup ou ne dorment plus depuis qu'ils ont appris la nouvelle.

«L’ensemble des résidents qui utilisent les services, ce sont eux qui sont vraiment pénalisés. Ce sont eux qui sont dans l’insécurité présentement», explique-t-elle.

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale assure qu’il aidera à la relocalisation des aînés qui devront quitter l’endroit.

De son côté, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste déplore la perte d'une des seules RPA du secteur et croit que cette fermeture doit être vue comme un signal d'alarme.

«C’est une perte concrète de services pour la population résidente, qui devra maintenant, quand elle voudra avoir accès à ces services-là de RPA, quitter le quartier Saint-Jean-Baptiste, quitter l’endroit où ils aiment vivre, peut-être quitter la proximité avec leur famille...», dénonce Charles-Olivier P. Carrier, permanent du comité.

Pas la première et pas la dernière

Conscient du problème, le Regroupement québécois des résidences pour aînés explique la situation notamment par la hausse des frais d'exploitation.

«Beaucoup de résidences, et la majorité avec des soins, ferment au Québec depuis un an et demi parce qu’elles n’arrivent plus et le gouvernement n’est pas là pour supporter les soins à la population. On se retrouve dans la situation où on donne des soins gratuitement et les résidences n’arrivent plus», explique le président-directeur général du regroupement, Marc Fortin.

La pénurie de main-d’œuvre serait aussi à blâmer.

«Ça fait deux ans qu’on essaie de demander au gouvernement de faciliter le recrutement à l’étranger. On a besoin d’infirmières, on a besoin de préposés aux bénéficiaires. Voue m’en rentreriez 1500 et je les placerais tous demain matin. Mais ça nous prend 12 à 14 mois pour les faire venir au Québec», lance M. Fortin.

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La Fédération de l'âge d'or du Québec dénonce ces fermetures, qui se produisent de plus en plus souvent.

«Ce sont des aînés qui vont perdre leur milieu de vie. C’est compliqué parce que ça engage toute la famille à déménager la personne», dit le directeur général de la FADOQ pour la région de Québec et de Chaudière-Appalaches, Michel Beaumont. 

Pour la Fédération, la solution passe en partie par le maintien à domicile.

«Le gouvernement devrait investir des sommes importantes en services de soins à domicile. On veut maintenir les gens à la maison le plus longtemps possible.»

Certains arrondissements de Montréal ont opté pour de nouveaux règlements de zonage afin d'interdire la conversion de RPA en immeubles locatifs. Une option que n'exclut pas le maire de Québec.

«Je ne suis pas en train de vous dire qu’on va le faire, mais ça pourrait faire partie de ça. On peut envisager différents incitatifs pour aider notre monde», mentionne Bruno Marchand.

Le cabinet de la ministre responsable des Aînés et des proches aidants a réagi par écrit : «Comme gouvernement, nous cherchons l’équilibre entre d’une part, protéger les résidents contre les fermetures précipitées, et de l’autre, soutenir les exploitants de RPA avec différents programmes d’aide. Notre approches est juste et équilibrée».

Depuis janvier 2020, ce sont 22 résidences privées pour aînés qui ont fermé leurs portes dans la région de la Capitale-Nationale. Seulement 4 nouvelles résidences ont ouvert sur le territoire au cours de la même période. 

En Chaudière-Appalaches, 25 RPA ont cessé leurs activités depuis janvier 2020, alors que 6 ont ouvert.

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