Convoi démantelé à Ottawa: un retour à la normale incertain pour les résidents
Un large périmètre a été érigé, afin d’empêcher le retour de manifestants

Antoine Lacroix
OTTAWA | Même si les rues qui entourent le Parlement ont été nettoyées des manifestants et des camions, les citoyens d’Ottawa ne sont pas près de retrouver une normalité après 23 jours de siège.
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« Nous allons évaluer comment nous allons positionner notre service de police pour maintenir une présence et éviter que quiconque revienne occuper notre centre-ville. [...] Ça prendra le temps que ça prendra », a affirmé dimanche le chef par intérim de la police d’Ottawa, Steve Bell.

L’opération policière de grande envergure qui s’est enclenchée vendredi avant-midi pour déloger les protestataires du centre-ville de la capitale fédérale s’est terminée samedi en soirée.

Afin d’empêcher ceux-ci de revenir, de grandes clôtures ont été érigées sur un très large périmètre autour du Parlement et pratiquement personne n’est autorisé à y entrer.
Au moins 191 personnes ont été arrêtées, pour un total de 389 accusations portées. Et grâce à la Loi sur les mesures d’urgence, 206 « produits financiers », comme des comptes de banque, ont été gelés par la police.
ARRESTS / ARRESTATIONS: 191
— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 20, 2022
VEHICLES TOWED / VEHICULES REMORQUÉS: 57
STREETS CLEARED / RUES DÉGAGÉES: As of this morning, Kent Street and Bay Street are mostly clear of vehicles.#ottnews #ottnouvelles #Ottawa pic.twitter.com/yMkT01ficy
Forte présence policière
Or, la date de levée des barricades est toujours inconnue, puisque la police doit s’assurer qu’il n’y a plus aucune « menace qu’il y aurait d’autres manifestations dans notre ville », a souligné le chef Bell.
Des agents de la Gendarmerie royale du Canada ainsi que la Police provinciale de l’Ontario vont demeurer en ville, alors que la présence policière est toujours importante.

Le mandat de la Sûreté du Québec en sol ontarien, où elle avait été appelée en renfort, s’est terminé dimanche. Plus d’une centaine de policiers sont donc retournés à la maison.
Pour les citoyens d’Ottawa, le départ du convoi de la liberté est un soulagement, même s’ils ne peuvent toujours pas accéder à un vaste secteur de leur ville. Plusieurs se grattent la tête pour savoir par où passer.

« Ç’a été horrible [...] Les manifestants ont complètement chamboulé nos vies », a déploré Chris Mockler, 62 ans, qui craint le retour des révoltés dès que les clôtures seront retirées.
Véhicules revendus ?
Le grand nettoyage des rues qui s’était enclenché samedi soir a été presque terminé dimanche, et le tout dernier véhicule sur la rue Wellington, non loin de la colline Parlementaire, a été remorqué vers 13 h. En tout, 79 ont dû l’être. Les autres ont été conduits hors du site par leur propriétaire.
Et s’il n’en tenait qu’au maire d’Ottawa, Jim Watson, les véhicules utilisés par les manifestants pour paralyser sa ville devraient être revendus afin d’aider à éponger l’important coût engendré par la manifestation.
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– Avec Hugo Duchaine