Voici LA rue la plus cool de Montréal pour magasiner en friperies

Anne-Sophie Poiré
La rue Saint-Denis serait-elle en train de renaitre de ses cendres grâce au marché de seconde main? Une nouvelle génération d’entrepreneurs a choisi l’artère commerciale du Plateau-Mont-Royal, que l’on croyait en déclin, pour y installer une dizaine de friperies.
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Le modèle d’affaires fonctionne si bien que la rue est désormais la destination pour le magasinage d’occasion à Montréal!
«C’est carrément devenu un hub pour les friperies, depuis après le début de la pandémie environ», signale la directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) de la rue Saint-Denis, Pauline Béchu.
Entre la rue Sherbrooke et l’avenue du Mont-Royal, 7 boutiques vintage ont ouvert leur porte en un peu plus de quatre ans, précise-t-elle. C’est sans compter les autres magasins de seconde main qui poussent aux alentours.
Des locaux, parfois vacants depuis des années, ont été repris par ces friperies qui ont changé l’image de l’artère autrefois moribonde.
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La relève de Saint-Denis
Le Marché Floh, situé entre les rues Marie-Anne et Rachel, est le premier de cette «nouvelle génération» de commerçants à s’y être établi en décembre 2020: «La rue Saint-Denis avait besoin de se faire bouger. Elle semblait attendre quelque chose», admet la propriétaire Alex Mondry, âgée de 33 ans.
«On faisait des pop-ups [magasins éphémères]. On trouvait que le quartier était réceptif à nos événements. Il y avait toujours beaucoup de gens qui se déplaçaient, de Montréal et d’ailleurs, mais il n’y avait pas vraiment de magasin qui offrait du seconde main», poursuit-elle.
L’offre de vêtements d’occasion n’a cessé de bondir depuis: «On fréquentait la rue parce que certains magasins seconde main y étaient déjà établis. Notre local était vacant depuis un moment. On n’avait rien à perdre», explique la copropriétaire du Club 777 Vintage, Marie-Gabrielle Grandioux.
Le commerce s’est installé à une cinquantaine de mètres du Marché Floh, il y a un peu plus de deux ans.
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La force des réseaux sociaux
L’arme (pas si) secrète de ces jeunes entrepreneurs de la rue Saint-Denis pour attirer une clientèle croissante et fidèle: les réseaux sociaux. En décembre 2023, le groupe Jonas Brothers, de passage à Montréal pour un spectacle au Centre Bell, s’est arrêté au Club 777 Vintage.
Leur séance de lèche-vitrine s’est vite retrouvée sur les réseaux sociaux de la friperie: «C’était dans notre première année d’ouverture. On en a profité pour faire un stunt qui nous a créé une visibilité à l’international. On a été chanceuses, on a de bonnes caméras de surveillance», raconte Marie-Gabrielle Grandioux.
La vidéo cumule plus 1,4 million de visionnements.
«Les gens nous découvrent maintenant à travers les réseaux et ils se déplacent de partout au Québec, au Canada et aux États-Unis pour passer à notre boutique», souligne-t-elle.
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Il y a encore de la place
Est-ce que la multiplication des friperies pourrait entrainer une saturation du marché sur la rue Saint-Denis?
«Au contraire», lance Pauline Béchu de la SDC.
«Quand des consommateurs visitent une friperie sur la rue, ils vont faire toutes les autres aux alentours», dit-elle.
«On est rendu un quartier vintage. C’est cool! Il y a plusieurs boutiques qui se démarquent les unes des autres avec des cafés, des souliers ou des vêtements plus haut de gamme», détaille Alex Mondry du Marché Floh.
«Notre vision est de recréer la rue Sainte-Catherine, mais pour une clientèle avec une vision plus écologique et inclusive de la mode, avec des styles de vêtements plus vastes», fait valoir Marie-Gabrielle Grandioux du Club 777 Vintage.
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La qualité plutôt que la quantité
«Les grands magasins cherchent aujourd’hui à produire rapidement en suivant les microtendances», déplore pour sa part la propriétaire de la friperie Deux Fois Mieux, Laura Maréchal.
La jeune femme de 22 ans a ouvert sa boutique aux coins des rues Sherbrooke et Saint-Denis, il y a quelques semaines à peine: « Les vêtements qu’on fabriquait il y a 20 ou 30 ans étaient plus solides, avec des matériaux plus durables. On ne fabrique plus de la qualité, mais bien de la quantité», regrette-t-elle.
Selon une étude menée en 2024 par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), 56% de la population québécoise avait acheté des produits de seconde main dans les 12 mois précédant le coup de sonde.
Propulsé par l'inflation et les enjeux environnementaux, le marché de la seconde main a également poursuivi son essor à l'échelle mondiale. Il a connu l’an dernier une augmentation de 15% pour atteindre 40 milliards de dollars.
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