La renaissance extraordinaire de PCO: Pierre Carl Ouellet savoure ses meilleures années dans la lutte


Stéphane Cadorette
Le personnage de ring de Pierre Carl Ouellet, alias «PCO», veut qu’il soit une bête transformée en homme, un Frankenstein québécois. C’est peut-être le secret de la longévité de celui qui s’est hissé au rang des grands noms de la lutte professionnelle quand tout le monde le croyait éteint, dans la cinquantaine.
• À lire aussi: Soupe aux dents et salade de phalanges au menu du gala Golden Opportunity de la NSPW!
PCO, diminutif de son nom, mais aussi de «Perfect Creation One», renouera avec le public de Québec puisqu’il participera au gala Golden Opportunity 15, de la NSPW, au pavillon Guy-Lafleur le 14 juin.
Les érudits se souviendront que Ouellet avait été trois fois champion par équipe de la WWE (anciennement WWF) dans les années 1990, avec Jacques Rougeau, sous le nom des Quebecers.

À l’époque, c’était le summum. Or, après des passages dans la WCW, des retours brefs dans la WWE, dans la TNA et sur la scène indépendante, Ouellet s’était à peu près fait oublier. En 2011, il avait même opté pour la retraite, sagement, à 44 ans.
Celui qui a investi dans l’immobilier se pensait loin des projecteurs de la lutte quand il a tenté un retour en 2016. Deux ans plus tard, un combat contre celui qui est devenu Gunther, champion du monde de la WWE jusqu’à tout récemment, a fait exploser sa popularité.
«Le sommet de ma carrière, c’est dans les dernières années. De 2018 à aujourd’hui, c’est ma plus longue séquence sans interruption où je vis juste avec la lutte. Et je ne fais pas juste vivre de la lutte, mais on parle de salaires de ligues majeures», a-t-il confié.
Des sacrifices appréciés

Mais qu’est-ce qui pousse donc un homme de 58 ans à continuer de soumettre son corps à un tel supplice?
Plusieurs répondront évidemment que la lutte, c’est arrangé avec le gars des vues, mais il suffit d’en regarder quelques minutes pour réaliser que ce théâtre soigneusement chorégraphié implique son lot de risques physiques.
«Je suis tellement passionné, j’adore tout ce que je fais et sinon, tu ne continues pas. Passé un certain âge, tu dois redoubler d’efforts dans le gymnase. Tu dois être plus assidu et discipliné dans tout ce que tu fais. Tu ne peux plus te permettre de sortir t’amuser avec tes amis.
«C’est une vie plus plate, plus rangée. Ce n’est pas tout le temps évident, mais ça vaut tellement la peine», a indiqué PCO.
Un essor inespéré

En 2018, quand son personnage de PCO l’a propulsé vers des sommets insoupçonnés, Ouellet a fait le choix de se concentrer de nouveau sur la lutte en délaissant quelque peu l’immobilier. Pari réussi, puisqu’il a ensuite décroché trois titres de champion, dont celui du championnat du monde, de la promotion Ring of Honor, groupe avec lequel il a rempli le Madison Square Garden en 2019.
L’an dernier, il a décroché une autre ceinture, preuve de reconnaissance à son endroit, au sein de TNA.
«J’y ai toujours cru, mais il y a des journées où je trouvais que c’était long avant que ça se passe», a-t-il souligné.
D’autres projets

À 58 ans bien sonnés, il serait logique de croire que le gaillard de 300 livres pourrait vouloir se tenir loin des câbles, mais au contraire. Il se réjouit à l’idée de retrouver le public de Québec, lui qui n’a pas lutté en ville dans un événement majeur depuis un championnat du monde en septembre 1995 contre Diesel.
Et il n’entend clairement pas s’arrêter là.
«J’aimerais terminer tout ça dans le nouveau Stade olympique à Montréal, quand les travaux seront terminés. Ça pourrait être avec All Elite Wrestling [AEW]. Ça pourrait être la WWE, avec un autre Kevin Owens contre PCO. J’ai un scénario de fou que je vois pour la fin, mais je ne vais pas le dire», a-t-il souri.